SERVICES AGRICOLES ET COMMERCIAUX LOCAUX DU TONKIN EN 1912 (1)
MUSÉE Le Musée de Hanoi était longtemps resté ignoré de la population européenne et indigène. Il n'en est plus ainsi. Il figure actuellement parmi les établissements de la capitale que l'autorité montre avec orgueil aux visiteurs de marque, et que les guides signalent aux touristes. A toute heure de la journée on peut y voir plusieurs curieux, européens ou indigènes, dont certains, intéressés par les collections, font appel, pour se renseigner, au Conservateur et aux gardiens du Musée, toujours empressés à se mettre à la disposition du public.
En 1911, le Musée a reçu la visite de la Reine-Mère du Siam, qui y a fait d'importantes commandes. Plus récemment, le Gouverneur général et le Secré- taire général de la Colonie, après l'avoir visité officiellement, y sont revenus spontanément à plusieurs reprises.
La faveur du public tient à la belle tenue de l'établissement et à la parfaite ordonnance des collections. Si certaines de celles-ci, que la modicité des ressour- ces ne permet pas de renouveler comme il serait désirable, ont perdu leur pre- mière fraîcheur, il a été possible néanmoins de restaurer en partie les meubles qui les renferment : une grande quantité de vitrines ont été repeintes et laquées.
De son côté, le Service des Bâtiments Civils a renforcé les fondations du palais, arrêtant ainsi l'affaissement du pavillon central, qui donnait au monument un aspect fâcheux et faisait naître de vives craintes sur sa solidité. Il serait a désirer que le même service fit entrer dans le programme de ses travaux futurs la consolidation des portes monumentales, qu'un fort coup de vent risquerait, à l'heure actuelle, de renverser et achevât l'aménagement des sous-sols.
Enfin, pour améliorer l'aspect général, le jardin, qui était devenu, à force d empiétements, un lieu de pacage pour le bétail de l'Ecole Professionnelle, a été repris et reconstitué.
Le Musée de Hanoi est autre chose qu'une simple exhibition de vitrines ; ce qui lui donne de la vie et de l'intérêt pour la prospérité économique du pays, c'est que les collections des produits indochinois y sont pour la plupart complé- tées par des échantillons mis en vente, ou par des ateliers d'apprentissage.
(1) Extrait d'un rapport de M. Ch. Lemarié, Directeur des Services Agricoles et Commer- ciaux locaux du Tonkin, sur la marche de ces services en 1912.
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