Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1913-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 mars 1913 01 mars 1913
Description : 1913/03/01 (A16,N101)-1913/04/30. 1913/03/01 (A16,N101)-1913/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6534770j
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
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- SOMMAIRE
Pages- .......... Page(s) .......... 230
- Renseignements:
- INDOCHINE, FRANCE ET COLONIES
- ÉTRANGER
- 165 -
La stagnation de l'industrie de la soie en Indochine nous semble devoir être
attribuée à des causes économiques et sociales profondes.
La culture intensive des lettres, qui a fait des Annamites un peuple d'aspi-
rants perpétuels aux concours littéraires et candidats à vie aux fonctions
mandarinales, a absorbé d'une façon si totale les facultés intellectuelles du
royaume que l'agriculture, les arts, et les industries, dont la sériciculture et ses
branches annexes, ont toujours été considérées comme des professions inférieu-
res; c'étaient des états qu'on n'embrassait guère qu'au pis aller, comme un
aveu d'impuissance intellectuelle, d'incapacité de se livrer à la noble étude des
caractères qui seule était jugée digne de l'intelligence humaine, et qui, d'autre
part, avait l'immense avantage d'ouvrir toute grande ouverte la porte aux fonc-
tions politiques et administratives.
Une des principales causes, au point de vue économique, de l'arrêt de la
production de la soie en Indochine, nous paraît être l'introduction des cotonna-
des européennes à des prix abordables, depuis l'occupation française qui a
ouvert le pays au commerce international. Les personnes âgées que nous avons
consultées en Cochinchine sont d'accord pour convenir que l'usage de la soie
tissée à l'indigène, genre tussor, sergé, (Dui Thao et Câp), (1) était plus ré-
pandue autrefois que dans les temps présents. En effet, les cotonnades indi-
gènes étaient de qualité si inférieure, si grossière, qu'on les rendait plus
vilaines encore sous prétexte de les rendre plus solides en les teignant et
que es n'étaient employées que pour confectionner des vêtements de deuil,
d'où les rites veulent que toute recherche d'élégance et de beauté soit impi-
toyablement exclue. Teintes en marron ou en noir, ces cotonnades indigènes
ne servaient qu'à faire des vêtements de travail. Or depuis l'occupation fran-
.çaise, des cotonnades européennes ont été largement introduites en Indochine ;
leu usage, à l'exemple des Européens, fut admis et généralisé, si bien et si
rapidement que leur droit de cité dans toutes les classes de la société annamite
pecse Uq, uj.ourdj 'hui définitivement acquis.
D'un autre côté, sous le gouvernement actuel, où nul ne peut être inquiété
dans la jouissance de ses biens, les indigènes enrichis d'ailleurs grâce au
eveloppement du commerce et de l'agriculture, ont donné libre cours à leur
goût de luxe, en ne s'habillant que de soies chinoises, plus belles et plus riches
que .les nôtres. Dans ces dernières années:, o a même assisté au recul des,
ces dernières années,-on a même assisté au recul des
Ullportations chinoises, devant la concurrence lyonnaise et japonaise. Ces
dernières soies sont plus riches, plus fines, plus légères, avec des dessins plus
élégant 6 t des couleurs plus vives et plus variées que celles des étoffes chi-
nOIses; en un mot, supérieures à celles-ci, elles tendent à les remplacer de plus
en plus, malgré leur prix bien plus élevé.
ccons Pecés étoffe fabriquée avec,:de ce's fils..
Thao : fil étiré de cocons PerÇés, d 1 filer
Thao : fil étiré de mauvais cocons ou de l'enveloppe des cocons avant dé ; les filer.
etoffe fabrIquée avec de ces fils.
11.
La stagnation de l'industrie de la soie en Indochine nous semble devoir être
attribuée à des causes économiques et sociales profondes.
La culture intensive des lettres, qui a fait des Annamites un peuple d'aspi-
rants perpétuels aux concours littéraires et candidats à vie aux fonctions
mandarinales, a absorbé d'une façon si totale les facultés intellectuelles du
royaume que l'agriculture, les arts, et les industries, dont la sériciculture et ses
branches annexes, ont toujours été considérées comme des professions inférieu-
res; c'étaient des états qu'on n'embrassait guère qu'au pis aller, comme un
aveu d'impuissance intellectuelle, d'incapacité de se livrer à la noble étude des
caractères qui seule était jugée digne de l'intelligence humaine, et qui, d'autre
part, avait l'immense avantage d'ouvrir toute grande ouverte la porte aux fonc-
tions politiques et administratives.
Une des principales causes, au point de vue économique, de l'arrêt de la
production de la soie en Indochine, nous paraît être l'introduction des cotonna-
des européennes à des prix abordables, depuis l'occupation française qui a
ouvert le pays au commerce international. Les personnes âgées que nous avons
consultées en Cochinchine sont d'accord pour convenir que l'usage de la soie
tissée à l'indigène, genre tussor, sergé, (Dui Thao et Câp), (1) était plus ré-
pandue autrefois que dans les temps présents. En effet, les cotonnades indi-
gènes étaient de qualité si inférieure, si grossière, qu'on les rendait plus
vilaines encore sous prétexte de les rendre plus solides en les teignant et
que es n'étaient employées que pour confectionner des vêtements de deuil,
d'où les rites veulent que toute recherche d'élégance et de beauté soit impi-
toyablement exclue. Teintes en marron ou en noir, ces cotonnades indigènes
ne servaient qu'à faire des vêtements de travail. Or depuis l'occupation fran-
.çaise, des cotonnades européennes ont été largement introduites en Indochine ;
leu usage, à l'exemple des Européens, fut admis et généralisé, si bien et si
rapidement que leur droit de cité dans toutes les classes de la société annamite
pecse Uq, uj.ourdj 'hui définitivement acquis.
D'un autre côté, sous le gouvernement actuel, où nul ne peut être inquiété
dans la jouissance de ses biens, les indigènes enrichis d'ailleurs grâce au
eveloppement du commerce et de l'agriculture, ont donné libre cours à leur
goût de luxe, en ne s'habillant que de soies chinoises, plus belles et plus riches
que .les nôtres. Dans ces dernières années:, o a même assisté au recul des,
ces dernières années,-on a même assisté au recul des
Ullportations chinoises, devant la concurrence lyonnaise et japonaise. Ces
dernières soies sont plus riches, plus fines, plus légères, avec des dessins plus
élégant 6 t des couleurs plus vives et plus variées que celles des étoffes chi-
nOIses; en un mot, supérieures à celles-ci, elles tendent à les remplacer de plus
en plus, malgré leur prix bien plus élevé.
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Thao : fil étiré de cocons PerÇés, d 1 filer
Thao : fil étiré de mauvais cocons ou de l'enveloppe des cocons avant dé ; les filer.
etoffe fabrIquée avec de ces fils.
11.
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