Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (A16,N100)-1913/02/28. 1913/01/01 (A16,N100)-1913/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6534769w
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
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- SOMMAIRE
Pages- .......... Page(s) .......... 11
- Renseignements:
- INDOCHINE, FRANCE ET COLONIES
- ÉTRANGER
- 81 —
jamais en son vieil Empire. C'est d'ailleurs question très secondaire que cette
altitude du fils de Hân. Nous ne lui demandons pas autre chose que d'écouter
nos conseils ou plutôt, ceux des grands maîtres de l'Occident, qui ont travaillé
pour les masses humaines sans distinction d'origine, ont peiné pour leur donner
plus de joie, dans un bien-être inconnu jusqu'ici.
Je me suis donc attaché cette année à étudier les méthodes d'élevage du ver
à soie en honneur en Chine, et à résoudre le problème des « possibilités » de
développement de cette si intéressante industrie, au Kientchang, en particulier.
Cette région montagneuse, par la beauté de son climat, se prête merveilleuse-
ment à la sériciculture. Il en est de même de la province limitrophe du Tonkin :
le Yunnan, dans la plus grande partie de sa surface. La tâche à accomplir était des
plus séduisantes, grosse d'avenir, de réalisations prochaines, peut-être. J'y ai
consacré tout le temps nécessaire, étudiant, observant dans d'excellentes condi-
tions : en un trou perdu de la vallée du Yalong, Eul Se Ying, où je pouvais
approcher facilement les familles et visiter les élevages aussi souvent qu'il me
plaisait. A Ning-yuan ou Tètchang, c'est-à-dire dans un centre important, j'au-
rais eu certaines difficultés que j'avais moins de chances de rencontrer à Eul Se
Ying, La suspicion que soulèveraient mes enquêtes, mes recherches, n'a pu se
faire jour, de façon gênante, dans ce village de 70 familles, mais il n'en eût pas
été, de même, dans une ville officielle comme Ning-yuan, où vos actes les plus
simples sont interprétés, généralement, delà plus curieuse façon, sans qu'il s'y
mêle la moindre parcelle de réalité. La grosse difficulté, toujours pendante
avec le Chinois, est d'être compris par lui, qu'il s'agisse de transactions en
général, ou de simples études du genre de celles que je poursuis, où il est direc-
tement intéressé. Même quand il a compris, il serait téméraire de penser que tout
va s'aplanir, qu'il va devenir pour vous un auxiliaire, qu'en un mot toutes les
questions soulevées vont être rapidement solutionnées. Son extrême méfiance,
faite surtout d'égotisme et de l'opinion qu'il a de lui-même et de ses congénères,
le conduit à se ressaisir constamment, si je puis m'exprimer ainsi, à reculer, de
jour en jour, sa coopération ou l'exécution de ses engagements. Sa suspicion à
l'égard de quelqu'un, qu'il soit Chinois ou Européen se tient rarement dans des
limites raisonnables ; elle est presque toujours aggressive, tempérée seulement
par la crainte de représailles. Cette attitude négative qu'on appelle « neutra-
lité », « indifférence » que le bon sens devrait souvent lui dicter, il l'ignore
totalement, ne sait point s'en servir : c'est dans son caractère de se mêler de
tout, de touchera tout, de toucher principalement à ce qu'il ne connaît point,
le faussant inconsciemment et comme à plaisir. Il est cependant une voie sur
laquelle le fils de Hân vous suivra toujours : c'est celle de son intérêt particu-
lier. Il vous suffira pour cela de satisfaire une seule fois sa convoitise d argent,
de richesses. A partir de ce moment, il vous sera acquis aussi longtemps qu'un
concurrent étranger, ne viendra pas faire miroiter, devant lui, perspective
meilleure ou simplement trompeuse. Car il se laisse prendre sans grande stra-
tégie, est crédule comme un enfant, d'une crédulité que sa méfiance tempère
BULLETIN ÉCONOMIQUE 6
jamais en son vieil Empire. C'est d'ailleurs question très secondaire que cette
altitude du fils de Hân. Nous ne lui demandons pas autre chose que d'écouter
nos conseils ou plutôt, ceux des grands maîtres de l'Occident, qui ont travaillé
pour les masses humaines sans distinction d'origine, ont peiné pour leur donner
plus de joie, dans un bien-être inconnu jusqu'ici.
Je me suis donc attaché cette année à étudier les méthodes d'élevage du ver
à soie en honneur en Chine, et à résoudre le problème des « possibilités » de
développement de cette si intéressante industrie, au Kientchang, en particulier.
Cette région montagneuse, par la beauté de son climat, se prête merveilleuse-
ment à la sériciculture. Il en est de même de la province limitrophe du Tonkin :
le Yunnan, dans la plus grande partie de sa surface. La tâche à accomplir était des
plus séduisantes, grosse d'avenir, de réalisations prochaines, peut-être. J'y ai
consacré tout le temps nécessaire, étudiant, observant dans d'excellentes condi-
tions : en un trou perdu de la vallée du Yalong, Eul Se Ying, où je pouvais
approcher facilement les familles et visiter les élevages aussi souvent qu'il me
plaisait. A Ning-yuan ou Tètchang, c'est-à-dire dans un centre important, j'au-
rais eu certaines difficultés que j'avais moins de chances de rencontrer à Eul Se
Ying, La suspicion que soulèveraient mes enquêtes, mes recherches, n'a pu se
faire jour, de façon gênante, dans ce village de 70 familles, mais il n'en eût pas
été, de même, dans une ville officielle comme Ning-yuan, où vos actes les plus
simples sont interprétés, généralement, delà plus curieuse façon, sans qu'il s'y
mêle la moindre parcelle de réalité. La grosse difficulté, toujours pendante
avec le Chinois, est d'être compris par lui, qu'il s'agisse de transactions en
général, ou de simples études du genre de celles que je poursuis, où il est direc-
tement intéressé. Même quand il a compris, il serait téméraire de penser que tout
va s'aplanir, qu'il va devenir pour vous un auxiliaire, qu'en un mot toutes les
questions soulevées vont être rapidement solutionnées. Son extrême méfiance,
faite surtout d'égotisme et de l'opinion qu'il a de lui-même et de ses congénères,
le conduit à se ressaisir constamment, si je puis m'exprimer ainsi, à reculer, de
jour en jour, sa coopération ou l'exécution de ses engagements. Sa suspicion à
l'égard de quelqu'un, qu'il soit Chinois ou Européen se tient rarement dans des
limites raisonnables ; elle est presque toujours aggressive, tempérée seulement
par la crainte de représailles. Cette attitude négative qu'on appelle « neutra-
lité », « indifférence » que le bon sens devrait souvent lui dicter, il l'ignore
totalement, ne sait point s'en servir : c'est dans son caractère de se mêler de
tout, de touchera tout, de toucher principalement à ce qu'il ne connaît point,
le faussant inconsciemment et comme à plaisir. Il est cependant une voie sur
laquelle le fils de Hân vous suivra toujours : c'est celle de son intérêt particu-
lier. Il vous suffira pour cela de satisfaire une seule fois sa convoitise d argent,
de richesses. A partir de ce moment, il vous sera acquis aussi longtemps qu'un
concurrent étranger, ne viendra pas faire miroiter, devant lui, perspective
meilleure ou simplement trompeuse. Car il se laisse prendre sans grande stra-
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