NOTE PRÉLIMINAIRE Comme suite à l'étude de M. VAN BREDA DE HAAN, publiée ci-dessus, nous croyons tout à fait opportun de rendre compte des expériences du même genre poursuivies aux Philippines.
Nous en trouvons le compte-rendu dans une publication récente du Bureau d'agriculture de l'archipel Rice culture in the Philippines (Bulletin n* 22), due à M. CHAS. M. CONNER, Directeur-adjoint de l'Agriculture ; et le résumé en paraît d'autant plus d'actualité, que nous avons eu la bonne fortune de pouvoir nous entretenir, pendant quelques heures, avec son auteur pendant une trop courte visite qu'il a faite à Hanoi, il y a quelques semaines, — et obtenir ainsi quelques précisions complémentaires sur l'oeuvre poursuivie chez nos voisins.
M. CONNER est, depuis son arrivée aux Philippines il y a cinq ans, spécialisé dans l'étude des céréales (riz, maïs) et des plantes fourragères ; avec lesquelles il s'était déjà familiarisé pendant quinze ans dans les stations d'essais des Etats-Unis. Il est à la tête de la Division of Agronomy du Service, qui comporte, lui compris, cinq experts américains, et cinq « assistants » Philippins, dont quatre ont suivi une préparation technique aux Etats-Unis. Une « ferme » spéciale pour les fourrages, et quatre stations pour le riz (voir plus loin) lui sont rattachées. Il dispose, pour sa « division » d'un budget de 70.000 pesos (le peso philippin (P ') équivaut on le sait à peu près à la piastre), dont 25 000 P affectés uniquement au riz.
Le budget de l'Agriculture (qui comporte également l'Elevage) est de 500.000 P ; avec le service vétérinaire, (rattaché au Service de l'Agriculture, mais qui s'occupe uniquement du Service des Epizooties et dont le budget est prévu à part,) le total atteint, pour l'année fiscale courante, « 1.100.000 p ».
On va voir comment les études spéciales sur la riziculture ont été comprises par M. CONNER ; ajoutons cependant, dès à présent, qu'outre son intervention personnelle, quatre « assistants » Philippins se consacrent exclusivement à la question de la riziculture et à la sélection des riz. Ce sont eux qui ont fait, avec leur-chef, la première enquête, dans les divers centres rizicoles, sur les innombrables variétés récoltées, et qui s'occupent plus spécialement des observations botaniques et culturales. Ils sont aidés par un personnel très nombreux de contre-maîtres (7) et de secrétaires indigènes; ceux-ci peuvent atteindre le chiffre de i5/i6 au moment de la récolte où il s'agit de noter toutes les observations sur les cultures pédigrées.
Le résumé qui suit ne donne qu'une idée insuffisante de la brochure de M. CONNER. Elle comprend également les dernières statistiques officielles sur la riziculture aux Philippines —, desquelles il résulte que, contrairement à une opinion trop répandue (1), la riziculture est la culture la plus importante de l'Archipel, et pourront y prendre beaucoup plus de développe- ment. [ESTIMATIONS (les chiffres ne sont pas sûrs — ; pas plus qu'en Indochine d'ailleurs.) — : Superficie : de 1.156.000 (igog) (2) à 1.043.000 (1911) hectares ; Production : de 747.942 tonnes (1909Ï à 882.784 tonnes (1911) de paddy ; - on notera la très faible production moyenne à l'hectare : 646 Kgs. en 1909 ; 845 Kgs. en îgn (*)] Suit une étude sur les conditions de sol, de climat, sur les systèmes de fermage, sur les procédés de culture, et enfin sur les ennemis du riz (due à l'Assistant-enlomologist du Service), sur lesquelles nous nous proposons de revenir. Pour le moment nous nous attachons uniquement à ce qui concerne la sélection des riz.
(1) Le Bulletin Economique de l'Indochine a toujours cherché à éclairer les intéressés SUr cette question qui peut avoir des répercussions sur le commerce de la Cochinchine pro- ductrice. Voir notamment B.E. janvier février 1910, et juillet août 1911.
(2) Rappelons que les rizières de Cochinchine représentaient une superficie (estimée) de 1,346.000 hectares (cultivés) en 1911.
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