les larves de l'attaque des insectes. Il y a beaucoup de vrai dans cette asser- tion, mais l'éleveur abuse, à l'excès, d'un moyen qui n'est bon qu'autant que prudemment manié. — Dans tout le Kien tchang, les vers sont à 3 mues : « san mien » (s'assoupir 3 fois). La durée du premier âge (Mao mien ; mue de - la larve poilue) est de 10 jours, jusqu'à la terminaison de la mue ; mais le Chi- nois ajoute encore 3 jours à cet âge : la période du « toan che » (littéralement : interruption de l'alimentation) ou plutôt du ralentissement de l'alimentation.
Si bien qu'il vous déclare que le premier âge dure 13 jours ; le 2e (« eul mien ») et le 3e (« ti san » ou « ta mien », 3e mue ou grande mue), 13 jours aussi. Un nouvel âge ne commence que le jour où il y a frèze, en quelque sorte, où le ver se remet à manger avec grand appétit. Les « san- mien », 3 mues ou 3 âges, ont donc une durée de 39 jours. C'est une moyenne qui s'élève ou s'abaisse suivant la température, mais sans grand écart. A cette période de 39 jours, s'en ajoute une nouvelle s'étendant jusqu'au moment où le ver s'est entièrement abrité dans son cocon : elle est de 10 jours en moyenne, soit donc 49 jours, la durée totale d'un élevage. Sur les 10 jours de la dernière période, le temps alloué à la montée est de 4 à 5 jours.
On a souvent intérêt à raccourcir la durée de la période finale ; on y arrive en fournissant aux vers une nourriture choisie et abondante, et en exposant les corbeilles ou nattes à la chaleur de la cuisine, ou encore de la « chao fang», si les journées ne sont pas belles, très ensoleillées. C'est ce qu'on appelle « tsoui lao ts'an », stimuler les vers âgés, les stimuler jusqu'au moment où ils appa- raissent « leang lo », clairs, transparents. Je disais tout à l'heure, que pour opérer la « levée des vers » après l'éclosion, on se servait de feuilles de Cudra- nia : ce sont, en effet, ces feuilles qui seront l'unique aliment de la larve, pen- dant les 2 premiers âges. La feuille de mûrier, du mûrier blanc, ne lui est servie qu'au 3e âge, jusqu'à la montée. A la 2e mue, certains éleveurs forment un mé- lange, mais la croyance bien ancrée dans tous les esprits, est que, jusqu'à l'ap- proche de la maturité, c'est-à-dire jusqu'à la « ta mien », rien, mieux que la feuille du Cudrania, n'assure le développement, la santé du ver. Elle est servie hachée pendant le 1er âge, mais, dès le 2e, quelques jours après la mue, on l'offre moins menue et même entière, si c'est une jeune feuille : c'est moins de travail pour l'éleveur, souci dont il est toujours hanté. La cueillette des feuilles ne se fait, souvent, qu'une fois par jour ; le matin, 2 heures environ après le lever du soleil, quand l'évaporation de la rosée est considérée comme achevée.
J'ai vu apparence de pluie, le soir, et certains éleveurs ne se sont point décidés à faire une cueillette pouvant remplacer celle du lendemain matin. Aussi, arrivait- il de temps en temps, après de fortes ondées, que la cueillette matinale étant rendue impossible, ou plutôt inutilisable, tous les élevages de la région se trou- vaient, un jour durant, privés de nourriture. Heureusement, pour ces bons Chinois, les pluies sont rares à la saison séricicole, c'est-à-dire en mars, avril et même en mai, pendant la première quinzaine du moins. Or les élevages les plus tardifs en sont à la « montée », dans la 2e semaine de mai.
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
Facebook
Twitter