description, d'ailleurs assez complète, parue dans le Bulletin économique de l'Indochine (1914)- Sans aucun doute, ce Bassia Pasquieri, malgré la glabrescence et la nerva- tion spéciale de ses feuilles, ne peut être très éloigné des variétés de B. butgracea Roxbg. qu'on rencontre dans le bassin du Mékong ; les deux sortes de plantes appartiennent au même genre, mais à des sections différentes, et incontestable- ment B. Pasquieri constitue une sorte de terme de passage des Bassia vers les Payena.
Si la nervation de la feuille rappelle la feuille des Payena, il faut remarquer cependant qu'elle n'est pas identique à cette dernière, car les veines sont en partie réticulées et non pas uniquement descendantes de la marge vers la côte.
De plus, le pétiole se referme en dessus comme chez les Bassia, alors qu'il ne se referme pas chez les Payena ; le nombre des lobes de la corolle dépasse habituellement 8 et atteint même 12, comme chez les Bassia; les étamines sont généralement au nombre de 20 au moins, alors que le nombre ne dépasse pas 16 chez les Payena bien caractérisés ; enfin les graines sont dépourvues d'al- bumen, alors que celles des Payena en contiennent abondamment. Par un ensemble de caractères ; la plante appartient donc sans conteste au genre Bassia.
Il est possible et même vraisemblable que le Cay-sen présente en Indochine plusieurs variétés distinctes ; les matériaux que nous possédons actuellement nous permettent de le prévoir.
Cette plante du Tonkin, si intéressante par l'huile que les indigènes retirent de ses graines, n'avait pu être décrite par Pierre, car ses fleurs étaient incon- nues de ce botaniste, qui n'avait pu examiner, dans l'herbier du Muséum, que l'échantillon fructifère récolté par Balansa au Mont-Bavi. Dubard. de son côté, n'avait eu à sa disposition qu'une branche pourvue de très jeunes fleurs, com- muniquée par le Professeur Heckel, de Marseille, et récoltée par M. Pasquier au Tonkin ; il n'avait pu fournir qu'une description incomplète en partie erronée de la plante qui nous occupe. Enfin il avait méconnu les caractères variés qui rattachent le Cay-sen au genre Bassia, et avait cru devoir créer pour lui, d'après la seule considération de la nervation foliaire, le nouveau genre Dasillipe, dont il a d'ailleurs omis de fournir la diagnose.
Dans ces conditions, ayant eu la bonne fortune de recevoir de M. Lemarié des matériaux en parfait état de floraison, dont nous avons pu constater l'iden- tité avec les échantillons fructifères de Balansa et du P. Bon, il nous a paru né- cessaire de fixer la description de cette plante et de la rattacher au genre Bassia, dont, à notre avis, elle ne peut être séparée.
t Henri LECOMTE.
Membre de l'Institut Professeur au Muséum d'Histoire naturelle.
Extrait du Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle. — 1917, no 7.
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