l'avenir seront constituées en grande partie par des essences appartenant aux quercinées et notamment par quatre ou cinq espèces de chênes.
Actuellement, celles-ci sont disséminées à travers les forêts non aménagées, parmi un très grand nombre d'autres essences. Toutefois, nous avons observé dans les régions de Tiên-yên et du Port-Wallut, des forêts où les chênes et les Castanopsis forment le tiers ou le quart du peuplement vivant généralement associés à des lauracées et à des légumineuses. Malheureusement, ces essences croissent lentement, et il faudra de longues années avant que ces forêts soient constituées en belles futaies.
Nous connaissons actuellement environ douze espèces de chênes vivant dans les diverses parties du Tonkin, les unes dans les forêts de plaines, les autres sur les montagnes. Il est certain qu'une exploration plus attentive en fera décou- vrir encore d'autres. Du reste, toutes ces espèces sont loin d'être identifiées.
Nous ne savons pas toujours si nous avons affaire à des espèces endémiques inédites ou à des espèces déjà décrites connues soit en Chine, soit en Birma- nie, dans l'Inde, où aux Philippines. Il est probable qu'il en existe, vivant dans toutes ces régions à la fois. Mais il s'agit d'une identification laborieuse à faire, qui pourra être entreprise seulement en Europe, à l'aide d'abondants matériaux botaniques, munis de fruits bien développés, indispensables pour la détermi- nation, et si possible de chatons florifères. La comparaison de ces matériaux avec ceux qui existent dans les grands herbiers (Paris, Kew, etc.) est indispen- sable pour faire une détermination précise. Lors de la publication de la Mono- graphie des Quercus par Alph. de Candolle, dans le Prodrome (1864), 281 espèces étaient déjà décrites et nous ne serions pas surpris que ce nombre ait doublé depuis.
Nous ne pouvons, pour le moment, que nous en tenir à des généralités.
Les chênes du Tonkin, comme ceux qui existent sur les montagnes ou dans les plaines des autres parties de l'Indochine, appartiennent aux groupes les plus divers.
Leur port rappelle parfois celui du chêne pédonculé d'Europe ou, plus sou- vent, celui du chêne-vert.
La plupart des espèces sont à feuilles persistantes, mais quelques-unes, sur- tout dans les forêts clairières mamelonnées et très arides, se dépouillent durant une courte période de la saison sèche. Les individus vivent très éparpillés à tra- vers la forêt, et nous n'avons jamais vu en Indochine de peuplement constitué exclusivement par des chênes.
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