Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1918-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 juillet 1918 01 juillet 1918
Description : 1918/07/01 (A21,N131)-1918/08/31. 1918/07/01 (A21,N131)-1918/08/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6534755v
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/10/2013
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voisins. En outre en certaines régions, les Annamites ne leur permettaient pas
de s'avancer trop près de la plaine, de même que les Annamitès les redoutaient
et les fuyaient. Il existait donc entre chaque peuplade des zônes-tampon cou-
vertes par la forêt vierge. Notre occupation a permis aux indigènes de s'étendre
et de circuler partout. Les rays qui étaient restreints, ont été installés aussi
dans la forêt primitive. Les montagnards ont mis d'autant plus d'empressement
à cultiver cette forêt respectée.par leurs ancêtres, qu'ils trouvaient là des masses
d'humus accumulé bien plus considérables et des cendres provenant de la com-
bustion du bois en bien plus grande quantité que sur l'emplacement des forêts
secondaires qui, souvent sont âgées seulement de 20 à 3o ans quand on les abat
pour faire le ray. Ils étaient donc certains en procédant ainsi de faire des récol-
tes plus fructueuses et ils ne reculaient pas devant l'effort complémentaire qu'il
fallait dépenser pour abattre les géants de la forêt primitive.
0 3°) La possibililé de circuler dans les forêts apportée par notre occupa-
tion. — Par suite de l'insécurité du pays et de l'absence de routes, autrefois
les indigènes ne s'avanturaient pas loin de leur village. A la suite de notre oc-
j cupation, une sécurité complète s'est instaurée dans le pays. Le tigre est le seul
hôte incommode des forêts, mais il n'existe pas partout. Les indigènes parcou-
rent donc aujourd'hui facilement les forêts où ils n'osaient pas pénétrer autre-
fois. Ils ne se contentent pas de recueillir les produits secondaires. Ils commet-
tent des dépradations de toutes sortes. Pour exploiter certains produits secon-
daires, ils abattent parfois les arbres; s'ils rencontrent une essence précieuse
utilisable, ils ne se font pas faute de la couper ; ils établissent des campements
en forêt et y allument des feux, qui peuvent occasionner des désastres à la saison
sèche. Les chasseurs et les pasteurs trouvent bon d'allumer chaque année le feu
aux herbes sèches des savanes pour favoriser la poussée des jeunes herbes re-
cherchées par les herbivores. Certains chasseurs européens ne se font pas faute
du reste d'imiter en cela les indigènes. Ces feux de brousse, ainsi que nous l'a-
vons montré, sont funestes à la forêt et en font reculer chaque année les limites.
4°) Le pacage libre. — C'est aussi une cause d'appauvrissement de la forêt
tonkinoise. Les villages annamites riverains des forêts, et les peuplades monta-
gnardes qui vivent au cœur mêmes des bois, possèdent tous des troupeaux de
bœufs qu'on laisse paître en liberté là où il n'y a pas de tigres.
i Les bœufs tout en étant moins redoutables que les chèvres et les moutons,
font incontestablement du mal à la forêt, en broutant les repousses des arbres
coupés et surtout en détruisant les jeunes plants d'essences forestières qui pous-
sent à travers les savanes transformées en très médiocres pâturages e).
(1) Un pâturage bien aménagé et entretenu nourrit quatre fois plus de bétail qu'une savane
de même surface où on pratique le pacage libre. Par un aménagement rationnel de prairies
on pourrait donc rendre à la forêt les 3/4 des savanes consacrées au pacage libre.
voisins. En outre en certaines régions, les Annamites ne leur permettaient pas
de s'avancer trop près de la plaine, de même que les Annamitès les redoutaient
et les fuyaient. Il existait donc entre chaque peuplade des zônes-tampon cou-
vertes par la forêt vierge. Notre occupation a permis aux indigènes de s'étendre
et de circuler partout. Les rays qui étaient restreints, ont été installés aussi
dans la forêt primitive. Les montagnards ont mis d'autant plus d'empressement
à cultiver cette forêt respectée.par leurs ancêtres, qu'ils trouvaient là des masses
d'humus accumulé bien plus considérables et des cendres provenant de la com-
bustion du bois en bien plus grande quantité que sur l'emplacement des forêts
secondaires qui, souvent sont âgées seulement de 20 à 3o ans quand on les abat
pour faire le ray. Ils étaient donc certains en procédant ainsi de faire des récol-
tes plus fructueuses et ils ne reculaient pas devant l'effort complémentaire qu'il
fallait dépenser pour abattre les géants de la forêt primitive.
0 3°) La possibililé de circuler dans les forêts apportée par notre occupa-
tion. — Par suite de l'insécurité du pays et de l'absence de routes, autrefois
les indigènes ne s'avanturaient pas loin de leur village. A la suite de notre oc-
j cupation, une sécurité complète s'est instaurée dans le pays. Le tigre est le seul
hôte incommode des forêts, mais il n'existe pas partout. Les indigènes parcou-
rent donc aujourd'hui facilement les forêts où ils n'osaient pas pénétrer autre-
fois. Ils ne se contentent pas de recueillir les produits secondaires. Ils commet-
tent des dépradations de toutes sortes. Pour exploiter certains produits secon-
daires, ils abattent parfois les arbres; s'ils rencontrent une essence précieuse
utilisable, ils ne se font pas faute de la couper ; ils établissent des campements
en forêt et y allument des feux, qui peuvent occasionner des désastres à la saison
sèche. Les chasseurs et les pasteurs trouvent bon d'allumer chaque année le feu
aux herbes sèches des savanes pour favoriser la poussée des jeunes herbes re-
cherchées par les herbivores. Certains chasseurs européens ne se font pas faute
du reste d'imiter en cela les indigènes. Ces feux de brousse, ainsi que nous l'a-
vons montré, sont funestes à la forêt et en font reculer chaque année les limites.
4°) Le pacage libre. — C'est aussi une cause d'appauvrissement de la forêt
tonkinoise. Les villages annamites riverains des forêts, et les peuplades monta-
gnardes qui vivent au cœur mêmes des bois, possèdent tous des troupeaux de
bœufs qu'on laisse paître en liberté là où il n'y a pas de tigres.
i Les bœufs tout en étant moins redoutables que les chèvres et les moutons,
font incontestablement du mal à la forêt, en broutant les repousses des arbres
coupés et surtout en détruisant les jeunes plants d'essences forestières qui pous-
sent à travers les savanes transformées en très médiocres pâturages e).
(1) Un pâturage bien aménagé et entretenu nourrit quatre fois plus de bétail qu'une savane
de même surface où on pratique le pacage libre. Par un aménagement rationnel de prairies
on pourrait donc rendre à la forêt les 3/4 des savanes consacrées au pacage libre.
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