Le caoutchouc et le port de Marseille. — Le conseil d'administration de l'Ins- titut Colonial de Marseille vient, à la suite d'une enquête poursuivie par son Secrétaire gé- néral, M. Emile Baillaud, de décider de provoquer la création de l'organisme qui manque à Marseille pour la réception, le magasinage et le classement des caoutchoucs qui arrivent dans ce port ainsi que la création d'un service technique d'étude des caoutchoucs destiné à compléter les estimations d'ordre commercial.
Ce service technique serait établi d'après les principes énoncée par M. Van Pelt, un des praticiens les plus compétents en matière de caoutchouc, dans un rapport que le conseil d'administration de l'Institut Colonial a également converti en délibération.
Les mesures d'ordre financier préconisées par M. Alcan au Syndicat Professionnel des caoutchoucs dans le but de faciliter les transactions sur ce produit ont été examinées par le conseil d'administration de l'Institut Colonial qui a décidé de s'en inspirer pour la part où elles peuvent intéresser le port de Marseille.
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ÉTRANGER
Navigation française sur le Yangtsé (1). - Au moment où les commerçants français, du haut de la tour des signaux de Shanghai, scrutent en vain l'horizon pour y voir la bienheureuse fumée d'un paquebot qui pourrait emporter leurs marchandises ou leur en amener, au moment où les Messageries maritimes semblent, si l'on s'en tient à ces pays et si l'on regarde les intérêts de leurs clients, vraiment jouer de malheur, il parait tout au moins superflu de venir poser de nouveau la question de rouvrir un service français sur le Yangtsé. La question vaut cependant la peine d'être reprise dès aujourd'hui. La question des frets semble maintenant avoir atteint son degré le plus fort d'acuité : durant cette année, les constructions dans les chantiers maritimes compenseront tout au moins le nombre des bateaux qui auront été coulés et, dès l'année prochaine, on p mt s'attendre à ce que cette situation aille en s'améliorant. Les situations critiques amènent toujours du reste l'esprit humain à se créer de nouvelles ressources : partout de nouveaux chantiers maritimes se créent et nous ne serions pas étonnés que d'ici peu de temps, ici même, à Shanghai, nous ne voyions lancée dans le public une compagnie nouvelle pour la construction de bateaux.
Il importe d'ailleurs,pour l'honneur de notre pavillon et les intérêts de nos commerçants, que la question soit de nouveau étudiée. Tout le monde sait aujourd'hui que le navire est le pro- longement du territoire national et que l'intérêt général est d'avoir une marine importante nous reliant directement aux grands marchés mondiaux d'exportation et d'importation. Il ne faut plus que nos commerçants soient exposés à subir l'espèce de chantage commercial con- sistant à leur refuser du fret sur les navires de haute mer s'ils ne passent pas par les navires fluviaux de la compagnie consignataire. Les lignes fluviales sont le prolongement direct des grandes lignes des cargos et des courriers. Après la guerre, le produit français quittant la France devra, autant que faire se pourra, être amené à destination sous pavillon français.
(1) Bulletin Commercial d'Extrême-Orient n° 9 — mai 1918.
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