Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1918-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 juillet 1918 01 juillet 1918
Description : 1918/07/01 (A21,N131)-1918/08/31. 1918/07/01 (A21,N131)-1918/08/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6534755v
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/10/2013
— 604 -
Il paraîtrait que la production annuelle du village de Phu-Vinh dépasse
10.000 chapeaux de plumes (plusieurs dizaines de mille même, me dit-on). S'il
est vrai qu'un ouvrier fabrique 20 chapeaux par mois et qu'il y ait de nombreuses
familles occupées à cette fabrication, les chiffres ci-dessus peuvent s'admettre.
Mais cela fait beaucoup de hérons !
Une peau d'oiseau fournit une soixantaine de plumes utilisables ; or, nous
avons vu qu'il faut 230 plumes.
C'est donc les dépouilles de 4 hérons qui entrent dans la composition d'un
chapeau.
Chaque dépouille se vend 0 $ 20.
Eventails en plumes.
VILLAGE DE Lito-ng-Xù (Prov. de Hadông)
La fabrication des grands éventails en plumes ne serait pas originaire de
Hu'ng-Yên, comme on le croit généralement. Cette petite industrie serait origi-
naire de la banlieue d'Hanoi. Il en subsiste quelques traces au village de LtrO'ng-
Xu (entre la pagode dite des Corbeaux, Temple de la Littérature, et le derrière
du Musée Commercial). Trois familles se livrent encore, mais d'une façon très
intermittente, à cette fabrication d'éventails, laquelle n'a jamais dû être bien
florissante puis qu'au dire des vieillards du village, elle employait 6 ou 7 ouvriers
et une douzaine d'apprentis, il y a de cela environ 3o ans.
Les gens de Hung-Yên auraient appris leur métier à Luronng-Xù, il y a 5o ou
60 ans.
Bien que délaissée aujourd'hui, l'industrie des éventails mérite néanmoins
d'être mentionnée à cause de l'intérêt que présente la matière première em-
ployée. La plume d'aigrette a été, autrefois, le point de départ du commerce
d'exportation au Tonkin et, quoique l'aigrette véritable y soit devenue très rare,
les plumes de parure, en général, peuvent encore donner lieu à un certain com-
merce.
C'est en s'adressant aux fabricants d'éventails qu'on aura le plus de chances
d'obtenir un collectage rationnel des diverses plumes de parure ; ces gens con-
naissent les époques et les lieux d'achat.
La description du montage d'un éventail peut se faire en quelques mots:
Les plumes sont choisies ajustées au ciseau et collées à la laque sur une monture
en bois. Pour un éventail blanc, le rang extérieur est composé généralement de
plumes d'ailes d'aigrettes et de crabiers, plumes rigides bien entendu ; puis
viennent des plumes de coq, de poule sultane, de cormoran ou d'échassiers
divers pour les teintes foncées ; des plumes vertes, roses, jaunes, sont obtenues
par la teinture des ailes d'aigrettes.
Les dessins en relief réprésentant des dragons, des papillons, des fleurs et
des nuages sont obtenus avec les plumes découpées de divers oiseaux. Le
Il paraîtrait que la production annuelle du village de Phu-Vinh dépasse
10.000 chapeaux de plumes (plusieurs dizaines de mille même, me dit-on). S'il
est vrai qu'un ouvrier fabrique 20 chapeaux par mois et qu'il y ait de nombreuses
familles occupées à cette fabrication, les chiffres ci-dessus peuvent s'admettre.
Mais cela fait beaucoup de hérons !
Une peau d'oiseau fournit une soixantaine de plumes utilisables ; or, nous
avons vu qu'il faut 230 plumes.
C'est donc les dépouilles de 4 hérons qui entrent dans la composition d'un
chapeau.
Chaque dépouille se vend 0 $ 20.
Eventails en plumes.
VILLAGE DE Lito-ng-Xù (Prov. de Hadông)
La fabrication des grands éventails en plumes ne serait pas originaire de
Hu'ng-Yên, comme on le croit généralement. Cette petite industrie serait origi-
naire de la banlieue d'Hanoi. Il en subsiste quelques traces au village de LtrO'ng-
Xu (entre la pagode dite des Corbeaux, Temple de la Littérature, et le derrière
du Musée Commercial). Trois familles se livrent encore, mais d'une façon très
intermittente, à cette fabrication d'éventails, laquelle n'a jamais dû être bien
florissante puis qu'au dire des vieillards du village, elle employait 6 ou 7 ouvriers
et une douzaine d'apprentis, il y a de cela environ 3o ans.
Les gens de Hung-Yên auraient appris leur métier à Luronng-Xù, il y a 5o ou
60 ans.
Bien que délaissée aujourd'hui, l'industrie des éventails mérite néanmoins
d'être mentionnée à cause de l'intérêt que présente la matière première em-
ployée. La plume d'aigrette a été, autrefois, le point de départ du commerce
d'exportation au Tonkin et, quoique l'aigrette véritable y soit devenue très rare,
les plumes de parure, en général, peuvent encore donner lieu à un certain com-
merce.
C'est en s'adressant aux fabricants d'éventails qu'on aura le plus de chances
d'obtenir un collectage rationnel des diverses plumes de parure ; ces gens con-
naissent les époques et les lieux d'achat.
La description du montage d'un éventail peut se faire en quelques mots:
Les plumes sont choisies ajustées au ciseau et collées à la laque sur une monture
en bois. Pour un éventail blanc, le rang extérieur est composé généralement de
plumes d'ailes d'aigrettes et de crabiers, plumes rigides bien entendu ; puis
viennent des plumes de coq, de poule sultane, de cormoran ou d'échassiers
divers pour les teintes foncées ; des plumes vertes, roses, jaunes, sont obtenues
par la teinture des ailes d'aigrettes.
Les dessins en relief réprésentant des dragons, des papillons, des fleurs et
des nuages sont obtenus avec les plumes découpées de divers oiseaux. Le
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