Cette fabrication est localisée dans les hameaux appelés Phu-Vinh (Phur-Yên sur la carte d'Etat-Major). Ce groupe de hameaux est à droite de la route qui va de Cau-Do à Hoà-Binh, un peu avant le kilomètre 28.
Il y a généralement peu de chose à dire sur les ateliers qui se livrent aux travaux de vannerie ; les procédés et la matière première ne varient guère.
Ici, les matières premières utilisées sont le bambou et le rotin. Il en résulte, par le fait, deux fabrications distinctes, mais qui se font dans les mêmes ateliers — lesquels ateliers sont, du reste, des coins de cases ou de vérandah, comme toujours.
Le bambou employé est le cây giang, dont les entre-nœuds atteignent ou dépassent 0 m. 80 * il est apporté par charges des marchés de la moyenne région (Routes de Hoà-Binh et de Phu-Ly). Le découpage en lanières se fait au coupe- coupe, mais le finissage de ces lanières témoigne d'un commencement d'ingé- niosité. Pour arrondir les brins de bambou, l'ouvrier les passe à la filière. Cette filière est composée d'un cadre de bambou monté sur un socle avec traverse perpendiculaire- - Dans ce cadre de bambou de 2 décimètres carrés environ, est enchassé un morceau de touque à pétrole percé de trous inégaux. Voilà la filière. Comme quoi, une fois de plus, la touque à pétrole est l'heureux complément du bambou.
L'ouvrier se tient accroupi au-dessus de sa filière qu'il tient fixée par la tra- verse sous son pied. Il présente ses brins de bambou d'abord dans de gros trous, puis dans de plus petits et chaque fois le brin s'amincit en laissant de nombreux copeaux.
L'Annamite se contente de peu, surtout en matière de perfection; aussi l'à peu près lui suffit ; c'est donc des brins à peu près ronds qu'il obtient.
Ces brins, mis en paquets, sont passés à la teinture d'aniline, puis séchés.
Le tressage s'opère sur un mandrin en bois approprié à la forme de l'objet : panier, cabas, boîte, etc. La carcasse est en lamelles de bambous, le treillissage est fait avec les brins arrondis, lesquels ont environ ] /2 m/m de diamètre.
Cette fabrication peut varier à l'infini tant comme formes que par les couleurs et par la matière première. Le finissage des bords peut se faire en rotin, etc.
La fabrication des objets en rotin filé est également très simple. Les brins de rotin sont amincis entre deux couteaux fichés verticalement dans un bloc : c'est l'outil des fabricants de peignes en bambou. On tire 3 lanières de rotin dans un brin rond et ce rotin se vend assez cher, bien que régulier et 'souvent taché (environ 1 cent 1/2 la brasse).
C'est avec cette matière que sont confectionnés des objets colportés en ville par des marchands au détail : boîtes, dessous de verres, verseurs à bouteilles, paniers, Jetc..
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