L'ombre des hévéa espacés de dix mètres, à en juger par le développement des arbres que nous avons plantés à 5 X 10 à Anloc, doit commencer à gêner les caféiers vers cinq ou six ans, et réduire notablement leur production du fait de l'interception presque totale du soleil une bonne partie de l'année, à partir de sept ou huit ans d'âge des plantations. Or, la production de caféiers très soignés, qu'il est possible de planter dans ces conditions en aussi grand nombre que si la plantation d'hévéa n'était pas sur le même terrain, peut être importante à partir de trois ans, progresser dans ces conditions jusqu'à six ans, pour diminuer rapidement à partir de sept ans. Il est donc possible, en culture intensive poussée avec des fumures appropriées et des façons soignées, d'obtenir des récoltes qui, totalisées durant les cinq ou six ans de production normale des caféiers ainsi plantés, peuvent non seulement rembourser toutes les dépenses engagées pour la culture secondaire de ces arbustes, mais encore tous les frais d'entretien des hévéa de ces parcelles en culture intercalaire. Dans certains cas, un bénéfice appréciable pourrait couvrir une partie des dépenses de mise en valeur ; mais l'espacement des hévéa à 10m x 1001 est un minimum qui ne permet aucun retard dans les développements des caféiers. Il en découle l'obligation absolue de soins complets dans ces plantations. D'ailleurs, notre conviction est de plus en plus grande qu'en Cochinchine — et dans bien d'autres pays sans doute, sinon partout, — comme l'a si lumineusement démontré M. Marius Borel au Tonkin bien avant nos modestes essais de Cochinchine basés sur ses résultats, il est indispensable, dans tous les cas, d'adopter la culture intensive avec fortes fumures appropriées pour le caféier.
M. Marius Borel donne les détails les plus complets sur l'utilité de la fumure.
, dans l'ouvrage qu'il a publié en igi3 sur la culture du Coffea arabica au Tonkin.
La récolte du café durant la période de développement des hévéa permet- trait d'attendre patiemment, lorsque ce sera nécessaire, l'âge de six, sept ou huit ans même, avant lequel il peut n'y avoir pas intérêt à saigner. Car, de même que le grossissement de l'hévéa avec l'âge et suivant de nombreux facteurs énu- rnérés dans cette note, l'époque de la saignée ne peut être impérativement fixée et pour toutes les conditions, à une dimension ou à un âge donnés. L'explication en est facile si l'on se reporte à l'une quelconque des échelles de rendement qui, toutes, indiquent — et en cela leurs indications peuvent être acceptées — de très faibles productions les premières années d'exploitation, ou plus exactement pour la période qui correspond à cinq ou six et même sept ans comptés à partir de la plantation du stump. Ces échelles donnent le plus souvent de 5o à 140 kg.
à 5 ans, pour arriver à 4oo kg vers neuf ans. Il suffira donc, pour montrer la relation de certains facteurs avec l'époque de la saignée — si l'on veut ne saigner qu'à bénéfice — de prendre les chiffres extrêmes pour la production, l'espace- ment et le prix de vente :
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