Somme en circulation au 5o Juin i~iH. Fr, 22.287.a,>3 50 Entrée pendant l'Exercice Fr. 89.069.917 50 Sortie pendant l'Exercice 88 497-102 5o Augmentation 073.815 » Balance égale ù la circulation fiduciaire au 3i Décembre 191 ^- I'2?.860.047 5o
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Le marché des soies de Lyon en 1916. (1) — L'année 1916, comme sa devancière, s'est ouverte au milieu des émotions d'une lutte qui a absorbé toutes les pensées et elle se clôture dans la confusion des évènements parmi lesquels on ne peut encore apercevoir aucun signe lumineux annonçant la fin de cet interminable et tragique conflit.
Malgré des inquiétudes sans cesse renouvelées, malgré des tracasseries et des difficultés à peu près journalières, contre lesquelles il a lutté, le marché de la soie a conservé une activité presque régulière avec des tonalités différentes à certaines époques de l'année.
Le commerce et l'industrie de la soie, après de nombreux mois de guerre, se sont, en quelque sorte, blasés par l'accoutumance sur les périls des complications politiques et écono- miques, et n'ont plus envisagé que les facteurs favorables de la situation intrinsèque de l'industrie soyeuse. Ces facteurs ont été constitués par un appauvrissement anormal des existences disponibles, appauvrissement qui a dominé le marché pendant toute l'année, par des récoltes franchement déficitaires en Europe et enfin par une vitalité prodigieuse de la fabrique américaine, qui a entretenu un courant d'optimisme aussi bien sur les places asiati- ques que sur les marchés européens.
L'année 1916 a eu des phases diverses : la première s'étendit de janvier jusqu'à l'approche de la récolte ; durant cette période, l'animation resta la note dominante, la fabrique de soieries a joui d'une grande stabilité et les demandes qui l'alimentèrent absorbèrent la pro- duction des filatures européennes et les arrivages de l'Extrême-Orient. La récolte de 1915, anormalement réduite en France et en Italie, la disparition complète des soies de Brousse et de Syrie, le travail d'absorption qui s'opérait du fait des besoins de la consommation mon- di ale, faisaient apparaître chaque jour plus grandes les difficultés d'approvisionnement aux- quelles se heurtaient les acheteurs.
Cette situation a marqué du reste l'origine de la marche ascendante des cours, qui a commencé à se dessiner depuis septembre 1915 et qui s'est prolongée jusqu'en mai suivant, constituant ainsi la première étape de hausse de l'année.
La seconde phase fut de courte durée : la perspective de payer des prix élevés de cocons, des complications possibles dans les relations germano-américaines à la suite du torpillage de la Lusitania entraînant une réaction à Yokohama, la menace par l'Angleterre d'interdire l'importation des tissus de soie, furent le sujet d'autant de préoccupations qui incitèrent les acheteurs à une prudente réserve, et les mois de mai, juin et juillet se caractérisèrent par un ralentissement de la demande qui déclancha un mouvement de faiblesse de la cote, de 8 à 10 Toutefois, cette défaillance ne fut que passagère ; le mois d'août vit renaître l'activité
(1) Bulletin des Soies et des Soieries, nI) 2067. — Janvier 1917.
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