Indochine les « premiers plants » d'Ilevea Brasiliensis. Mais peu de temps après, on n'en trouvait plus trace.
D'après le même auteur, le Docteur Yersin aurait en 1895 fait planter 400 heveas dans sa concession de Suôi-Giao, près Nhatrang. Mais le Docteur Yersin, dans une lettre à la Chambre d'Agriculture de Cochinchine (publiée dans le Bulletin de mars 1899, page 213) écrit que ses premiers plants « provenaient du Jardin Botanique de Saigon », et qu'ils n'avaient que 18 mois tout au plus au commencement de 1899. Or, cet âge coïncide avec celui des plants issus des graines adressées au Jardin Botanique, dans la 2e moitié de 1897, par M. Raoul, pharmacien en chef des Colonies, chargé de mission en Extrême-Orient, et par- ticulièrement en Malaisie. M. Vernet (1) confirme également que les premiers plants de Suôi-Giao proviennent de la mission Raoul.
C'est donc bien à cet éminent botaniste que revient le mérite de l'introduc- tion effective de l'Hevea Brasiliensis en Cochinchine.
L'envoi fait de Ceylan par M. Raoul permit à M. Hafïner, Directeur du Jardin Botanique de Saigon, d'obtenir environ 1800 jeunes plants dont 200 furent envoyés à Nhatrang, et un certain nombre d'autres répartis entre quelques colons, notamment MM. Canavaggio et Josselme, 1.000 environ furent mis en place au champ d'essais de Ong-Yêm, en octobre 1898.
Les progrès successifs de la culture d'Hevea en Cochinchine peuvent se classer en trois phases.
A. — De 1897 à 1906. Premiers essais tentés par l'Administration.
B. — De 1899 à 1906. Premières plantations, d'étendue restreinte, faites par les particuliers.
C. — A partir de 1906-07. Extension rapide du nombre des plantations.
Constitution de sociétés diverses.
A. — Essais du service de l'Agriculiure. — Comme nous l'avons vu, mille plants provenant des premières graines envoyées par M. Raoul furent dès 1898, mis en terre au champ d'essais de Ong-Yêm, quelques autres également en 1899 et 1900. En raison des renseignements partiellement inexacts que l'on avait alors sur la nature des sols propices à la végétation de l'hevea, une grande partie des arbres furent placés dans des terrains trop humides. Aussi un grand nombre d'entre eux disparurent-ils rapidement. Il n'est finalement resté que 400 arbres environ sur les mille plantés en 1898. Les mieux venus des arbres sont ceux qui ont pu croître à flanc de coteau. Ils comptent donc actuellement 11 ans et demi de plantation, et mesurent, à un mètre du sol, une circonférence moyenne de quatre-vingt-quinze centimètres, les mieux développés ayant respectivement 1.45, 1.30 et 1.01 de circonférence à un mètre de terre.
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(1) Vernet, L'hevea dans le Sud-Anoam, Bulletin Economique de l'Indochine, 1905, page 689.
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