Des graines provenant d'origines différentes ont déjà révélé des particularités, tant il est vrai que le changement de milieu crée des variétés. Les sortes obtenues sont très inégales comme valeur d'engrais à enfouir. Là aussi, comme pour toutes les cultures, il faudra se préoc- cuper de la variété.
SÉRICICULTURE
La Station de La-Pho a donné son concours, comme en 1907 et en 1908, à l'exécution du programme engagé par la direction de l'établissement de Phu-lang-Thuong.
Une magnanerie sinon modèle, du moins conditionnée de manière à s'éloigner très peu des possibilités indigènes, a été établie et a abrité, pendant ces trois années, un assez grand nombre d'éducations importantes, parfois gênées par la température, par le froid, par les orages, par la muscardine ; mais généralement satisfaisantes.
De nombreux indigènes employés à la Station ont à tour de rôle travaillé à la magnanerie où ils ont pu voir et rapporter dans leur village que les soins paient et que les recommandations qui ont été faites aux Annamites par la voie du Journal en caractères ont leur raison d'être.
La Station, en outre, a distribué gratuitement des graines sélectionnées de vers-à-soie aux éducateurs indigènes qui en reconnaissent la haute valeur, puis, en quantité importante, du plant de mûrier de qualité supérieure à l'espèce cultivée sur la Rivière-Noire.
RÉSUMÉ
La Station a souffert de l'incertitude qui a régné dans l'attribution de ses crédits et plus encore de l'époque tardive à laquelle ces crédits ont été dévolus chaque année.
De plus, un typhon, en 1909, a causé de grands dégâts matériels, brisant arbres, construc- tions, clôtures et certaines cultures. Ces dégâts ne pourront pas tous être réparés en une année. Il faudra deux campagnes pour reconstituer l'éducation des Coccus lacca, qui était en si bonne voie. L'année 1910 sera employée à refaire l'approvisionnement de semence en Crotalaria jllllcea.
Un personnel spécial a été dressé au cours des cinq dernières années. C'est un élément important pour la suite des opérations. 11 fallait l'acquérir.
Un outillage plus pratique, des méthodes de travail plus rationnelles ont été donnés en exemple et exerceront une influence salutaire qui n'apparaîtra qu'à la longue. Citons l'emploi de la charrue à versoir japonaise, si bien appropriée aux conditions locales dans un grand nom- bre de cas, le hache-paille, le rouleau, un égrenoir à maïs et l'outillage manuel.
Des introductions de plantes ont été faites avec une apparence de réussite.
La Station s'est assuré des terrains bien entretenus, et réservé des plantes et des se- mences nécessaires aux essais qui suivront.
Les trois premières années, bien que consacrées surtout à l'installation et à la préparation de l'avenir, ont cependant été employées de manière à recueillir d'intéressantes observations qui aboutiront bientôt à des constatations sinon définitives, du moins très sérieuses.
C'est surtout en matière d'expériences agricoles que le concours du temps est indispensable, les circonstances exceptionnelles étant assez nombreuses et fréquentes pour justifier toutes les hésitations. Une expérience unique constitue rarement une preuve.
En notant, par exemple, la maladie qui atteint tous les sisals plantés à La-Pho, nous évo- quons une préoccupation qui a une valeur d'indication ; mais on n'en pourrait conclure nette- ment, malgré certaines probabilités, à l'impossibilité d'acclimater cette espèce, pas plus que les grandes pertes causées par les trypanosomes chez certains éleveurs n'autorisent à déclarer désastreux l'élevage du bétail en Indochine.
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