Néanmoins, d'après M. Magen, Inspecteur des services agricoles du Cambodge, qui a fait une étude spéciale sur la question en Cochinchine, les machines agricoles à vulgariser seraient : 1° La charrue américaine à disques, portée sur trois roues comme un charriot.
2° Le semoir Smith, qui présente l'avantage de fonctionner avec toutes graines même humides et de présenter une régularité de débit.
3° La moissonneuse javeleuse simple, pouvant récolter 3 hectares par jour avec 4 bœufs et conduite par un indigène, ou bien, pour l'Européen, la moisson-
neuse-lieuse.
4° La batteuse à riz américaine ou anglaise avec locomobile se chauffant par la paille;
Cependant le fonctionnement de cet outillage perfectionné, en raison de son poids, ne peut être mis en mouvement qu'à la condition expresse d'être maitre de l'eau sur les rizières. Le terrain doit être en outre bien nivelé sans herbe et les gerbes bien droites (1).
Au Cambodge, les rizières de saison sèche peuvent remplir cette condition si elles sont irriguées mécaniquement en cours de culture. De même les rizières de la saison des pluies, en ce qui aurait trait à la récolte et au battage, utili- seraient certaines de ces machines. C'est donc avec le plus grand intérêt que le Cambodge doit suivre la réalisation et les progrès de la culture mécanique en vue de son installation éventuelle dans le pays.
Ce n'est pas qu'il faille compter sur le concours immédiat du riziculteur indigène. Il faudra longtemps avant de le faire rompre avec la routine, avec ses procédés culturaux. Du reste, un obstacle se dresserait devant lui, c'est le manque de capitaux nécessaires à l'acquisition des machines, à leur fonctionnement, à leur entretien permanent et aux frais généraux, inhérents à des grandes exploitations.
Cette culture intensive est nécessairement réservée aux capitaux qu'apporte- rait la Colonisation Européenne dans ce but.
Il n'est plus à constater, pour peu que l'on connaisse le Cambodge, que ces ressources et réserves naturelles sont nombreuses et insuffisamment exploitées.
En particulier la riziculture avec l'évolution qu'apporteront les travaux d'irriga- tion et le procédé de la culture mécanique, réservera, quand cette dernière aura fait ses preuves, aux capitaux français des placements intéressants, s'ils prennent la place qui leur revient de droit (2).
(1) Voir le compte-rendu des premiers essais en Cochinchine dans le Bulletin Economi- que de l'Indochine n° 83 (mars-avril 1910), p. 261. La question ne paraît pas encore au point. N. D. L'I.-C.
(2) Et si, ajoutons-nous, comme M. Baudoin l'indique lui-même dans un des paragraphes précédents de sa si intéressante étude, on ne néglige pas la question de la sélection des semences. L'amélioration de la riziculture indochinoise est, à notre avis, encore plus impor- tante, pour le moment que son extension, au moins en Cochinchine. N. D. L.'I.-C.
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