Nous avons vu que, lorsque l'ovaire et l'ovule qu'il contient s'accroissent, le sac calycinal se déchire d'abord progressivement en deux pièces, sans d'ailleurs devenir charnu ; quoique le calice et les bractées florales soient accrescents, leur développement ne correspond pas à celui de l'ovaire et la partie supérieure de celui-ci fait assez rapidement saillie au-dessus de ses enveloppes. Mais l'ovule à son tour s'accroît plus vite que le péricarpe et celui-ci, cédant sous la poussée, s'entr'ouvre et forme alors une sorte d'alvéole, dans laquelle la graine est engagée à la façon d'une dent ; l'alvéole présente deux lobes très charnus, terminés en pointe, l'un antérieur sans appendice, l'autre postérieur, portant les restes du style et des stigmates ; les bords latéraux de l'alvéole sont au contraire minces et transparents.
A un moment donné, la graine mûre et faisant largement saillie tombe sous l'influence du moindre choc, laissant sur l'arbre l'alvéole entourée des restes du calice et des bractées florales ; après expulsion de la graine, l'alvéole se renfer- me et le péricarpe reprend à peu près l'aspect qu'il avait quelque temps avant la maturité ; puis il se détache, entraînant avec lui son pédicelle.
Dimensions : Alvéole du fruit : diamètre antéro-postérieur 9 mm. ; diamètre tranversal 7 mm.; hauteur des lobes 8 mm.; hauteur des bords latéraux 5 mm.
Bractées : Forme triangulaire à maturité; hauteur et base 6 mm. ; lobes caly- cinaux, hauteur 7 mm., largeur 8 mm.
8° Graine. — La graine est à peu près sphérique, quoique un peu aplatie suivant le diamètre antéro-postérieur et un peu moins haute que large; elle est légèrement pointue à la partie supérieure, dans la région qui correspond au hile ; son diamètre moyen est de 6 à 7 mm. ; elle présente sur sa face postérieure une faible dépression triangulaire, dont le sommet est au hile et qui provient de la compression qu'elle a subie contre la région d'insertion du style sur la paroi ovarienne.
Son plan de symétrie est le même que celui de l'ovaire, c'est-à-dire antéro- postérieur et appartient également à l'embryon. Elle est entourée de deux tégu- ments, l'externe est mince et transparent, l'interne plus épais, brunâtre et crustacé ; le micropyle est contigu au hile.
L'embryon remplit complètement les téguments, car il n'y a pas trace d'albu- men ; il est pourvu de deux cotylédons, charnus, à peu près hémisphériques, accolés par leur face plane; ceux-ci sont très sensiblement égaux, le cotylédon postérieur étant quelquefois légèrement plus petit. La radicule, supère, forme une petite pointe très courte recourbée sur la ligne dorsale médiane du cotylédon postérieur (l'ovule est en effet campylotrope) ; la gemmule est à peine visible (1).
(1) La description précédente diffère en plusieurs points de celles que nous avons données dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences et surtout dans le Bulletin écono- mique de l'Indochine ; un certain nombre d'erreurs s'étaient glissées dans nos descriptions primitives, faute de matériaux assez complets; nous les avons rectifiées ici.
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