utiles, mais d'un emploi malaisé pour les indigènes. Cependant à Cantho, il a été mis en pratique un procédé indigène qui a obtenu de bons résultats. Il con- siste à dresser, en certain endroit de la rizière, un tas de bois ou de branches d'arbres de 2 m de longueur en mettant une rangée de bois & une couche de paille, ainsi jusqu'à une certaine hauteur suivant la quantité de rats à détruire.
Le tout recouvert d'une toiture en chaume. On met dans le bûcher des appâts graines, poissons, crabes, etc. Les rats ne manquent pas d'utiliser ce refuge improvisé & au bout de 15 jours, on entoure le bûcher d'une ceinture de bar- rière de 2 m de haut en lattes serrées de bambous. Puis on démolit le bûcher, en rejetant hors de la clôture les bois, branches & pailles. Il ne reste qu'à tuer les rats. Ce moyen, peu coûteux, arrive paraît-il à détruire à la fois 200 à 300 rats.
Les oiseaux parmi lesquels : les tourterelles, les perroquets & les moineaux prélèvent une dîme sur les récoltes. Aussi les Cambodgiens, comme les Anna- mites du reste, dressent-ils des épouvantails-mannequins qui se balancent au gré du vent, au haut d'une perche, au milieu des champs. Ils fabriquent même des instruments en bambous sonores, parmis lesquels : le chânghal, dont le cli- quetis souvent répété, effraye les oiseaux & les dérange de leur moisson quoti- dienne. Le prapéas, morceau de bambou fendu en deux branches, dont l'une est fixée & l'autre mobile. Au moyen d'une corde qui retient la branche mobile, si on la tire, en retombant celle-ci produit du bruit; le changhâl en bois flexi- ble ou en bambou qui sert à projeter des mottes de terre, à distance dans les rizières ; les enfants auxquels en confie cette occupation poussent des cris perçants pendant la trajectoire que décrit la motte.
Les cerfs, les sangliers, quelquefois des bandes d'éléphants, de buffles ou bœufs sauvages, des singes gris font des incursions dans les rizières. La chasse, les pièges, la surveillance de jour & de nuit dans les champs sont les moyens usuels par lesquels les Cambodgiens éloignent les gros animaux destructeurs.
BAUDOIN, Administrateur des Services civils, Résident de France à Kompong Cham.
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