J'ai déjà donné un aperçu climatologique de la région et ne puis m'étendre, dans ce rapport, sur les avantages qu'il présente.
Terrain. — La terre douce, substantielle et perméable de la région convient parfaitement à ce genre de culture. Il est, d'ailleurs, très facile de choisir l'emplacement de la plantation de façon qu'elle soit abritée des grands vents.
Ceux-ci n'ont d'influence pernicieuse que s'ils sont d'une violence extrême ou s'ils entrainent un air très sec. Dans le premier cas, le vent brise les tiges et dans le second il dessèche la plante et par conséquent le suc à récolter. Ce second cas n'est pas à craindre dans la région dont je m'occupe.
Les terrains que l'on destine à la culture du pavot doivent être parfaitement ameublis et, si possible, fumés.
Semailles. — Elles se font de la fin d'octobre au commencement de novembre.
J'ai employé les différentes méthodes préconisées.
Je m'arrête uniquement sur celle employée par certains indigènes originaires du Yunnan, car elle seule me semble pratique.
Voici leur façon de procéder : à l'aide d'un outil indigène ressemblant au hoyau, mais plus petit (il est moyen entre le hoyau et la pioche), ils font des trous de trois à cinq centimètres de profondeur et espacés les uns des autres de quarante à cinquante centimètres environ. Dans chaque trou il est mis une pin- cée de graines (généralement mélangée à du sable très fin), pincée que l'on recouvre de la terre ayant été enlevée précédemment.
Quantité de graines nécessaires. — Il faut environ 1 kil. 500 de graines à l'hectare.
Soins à donner. — Lorsque les plantes ont de trois à cinq feuilles, c'est à dire de 0m 05 à Om 08 de hauteur, on fait un premier binage.
On procède ensuite à un éclaircissage ; il est de toute nécessité, car j'ai re- marqué que les pieds donnent de très petites têtes de pavot lorsque les plantes sont nombreuses et, surtout, lorsqu'elles se touchent. Cette opération est très délicate et doit se faire à la main, car lorsque la racine est entamée par un outil tranchant, le pied languit et meurt. Cet éclaircissage se fait en même temps que le premier binage, c'est-à-dire, fin janvier ou commencement février.
Lorsque les plantes ont atteint 0m 20 ou 0m 25, elles montent très rapide- ment et il est indispensable que l'éclaircissement ait eu lieu avant.
On peut utiliser les pieds provenant de cet éclaircissage pour remplacer ceux qui, pour une cause quelconque, auraient péri.
Je fais remarquer, dès maintenant, que l'espacement de 0m 40 à Om 50, pré- conisé plus haut, facilite énormément ces soins indispensables.
Le premier binage se fait fin janvier ou commencement février ; le second doit avoir lieu dans le courant d'avril.
Je ne parlerai pas, dans ce rapport, de l'irrigation. Les pluies et les conditions climatologiques suffisent, généralement, aux exigences de cette culture. On pourrait cependant prévoir le cas de sécheresse et aussi celui d'excès d'eau et n'avoir à redouter aucun de ces dangers, en étageant les
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