Observations météorologiques de l'Indo-Chine pendant le mois de mai 1904.
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adressé à eux pour leur demander un concours dont il reconnaissait la nécessité. Les Gouver- nements Américain et Mexicain ont répondu à cet appel en nommant une commission composée des hommes les plus éminents de chacun de ces deux pays et les plus compétents dans les questions économiques et monétaires. Cette commission s'est rendue dans les prin- cipales contrées d'Europe en relations avec l'Extrême-Orient. Après un séjour à Londres, où elle a étudié les bases d'un régime monétaire susceptible d'être installé en Chine et auquel le Gouvernement Anglais a déclaré n'avoir pas d'objection à se rallier, les délégués des Etats-Unis et du Mexique sont venus en France. Dans une commission nommée par M. le Ministre des Finances et sous la présidence éclairée et compétente de M. le Gouverneur de la Banque de France, ils ont exposé le but de leur mission et les moyens qui leur parais- saient les plus appropriés au résultat qu'ils voulaient atteindre. Celles de leurs propositions qui avaient trait plus spécialement à une réforme monétaire en Chine, ont paru de nature à présenter de réels avantages. Le même accueil leur a été fait en Allemagne et en Russie.
L'étude de cette importante question se poursuit en ce moment en Chine même. Il serait vivement à souhaiter que le concours de toutes ces bonnes volontés permît l'établissement, dans ce dernier pays, d'un système monétaire présentant plus d'unité et de stabilité que les usages actuellement en vigueur.
« En ce qui concerne l'Indo-Chine, où la baisse de l'argent n'avait pas produit une émotion et des conséquences moindres, l'étude approfondie à laquelle s'est livré le Département des Colonies a abouti à des conclusions pratiques dont quelques-unes ont déjà reçu leur application. Il avait paru, en effet, que le but à atteindre était l'établissement dans notre Colonie, dès que les conditions économiques le permettraient, d'un régime analogue à celui de l'Inde anglaise. Mais il semble bien difficile que l'Indo-Chine puisse dès à présent, à moins de réformes semblables en Chine, adopter un régime monétaire se rapprochant de celui de l'Inde anglaise, dont les exportations dépassent de beaucoup les importations et qui, par suite, a pu en peu d'années se constituer une réserve d'or importante.
« En Indo-Chine on devait procéder par étapes successives. Il fallait, en premier lieu permettre, faciliter même, l'exode des piastres mexicaines qu'un droit de sortie de 3 0/0 maintenait dans la Colonie. Il fallait ensuite prohiber l'importation de nouvelles piastres mexicaines, de manière que la circulation fût progressivement composée de piastres françaises de commerce exclusivement. Le Gouvernement de l'Indo-Chine n'a pas hésité à adopter ces mesures 1, dont l'effet s'est fait immédiatement sentir, si nous en jugeons par les encaisses de nos succursales. Alors que, l'année dernière, elles étaient en grande partie composées de piastres mexicaines, elles ne comprennent plus, pour ainsi dire, à l'heure actuelle, que des piastres françaises. On peut donc entrevoir déjà le moment où la piastre mexicaine pourra être démonétisée. Il est indispensable cependant, avant de réserver le cours légal à la piastre française seule, d'introduire encore en Indo-Chine une quantité plus considérable de cette monnaie. En effet, depuis la création de cette pièce, en 1879, et sa mise en fabrication, en 1885, il a été frappé par la Monnaie de Paris, jusqu'au 31 décembre dernier, et introduit en Indo-Chine, tant par le Gouvernement que par noire Banque, 70.194.979 piastres françaises de commerce, sans tenir compte des monnaies divisionnaires. Mais, comme jusqu'au 8 juillet 1895 le poids de ces piastres était de 27 grammes 215, sensiblement supérieur au dollar mexicain, il y avait tout avantage à les exporter en Chine pour la fonte. Aussi peut-on estimer que les 13.170.471 piastres frappées à ce poids, ont disparu de la circulation. La quantité de numéraire qui reste dans le pays paraît donc encore insuffisante, eu égard à l'importance de la population et à l'habitude de thésaurisation qui subsiste chez l'Annamite.
1 Cf. Bulletin Economique de l'Indo-Chine no 21 (septembre 1903), page 649 : Le nouveau régime douanier des monnaies d'argent en Indo-Chine, (N. D. L. D.),
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