Mais il présente de nombreux inconvénients. D'abord, les poissons mangent souvent une partie du grain ; puis on ne peut généralement en faire la récolte qu'en bateau; enfin cette récolte est inférieure d'un tiers et sa valeur d'un quart à celles du riz ordinaire.
En réglementant les inondations, on arrivera à la suppression du paddy ua.
muang et à son remplacement par les meilleures qualités de riz, que l'on craint avec raison de voir pourrir sous l'eau dans les terrains bas.
Avantages pour les villages, les jardins et les vergers. — 6° Quand le système d'irrigation et de drainage sera organisé, les habitants, n'ayant plus à craindre l'inondation de leurs villages et de leurs jardins, pourront cultiver les fruits et les légumes, qui sont si rares aujourd'hui dans le bas Siam. L'élevage du bétail deviendra beaucoup plus facile ; le bambou, cette plante si utile, poussera en abondance et l'on verra des arbres ailleurs que sur les bords des rivières et sur les renflements formés par les terres extraites lors du creusement des klongs.
Eau potable et eau courante. — 7° L'un des résultats les plus importants - consisterait à fournir pendant toute l'année de l'eau potable aux populations du bas Siam.
Actuellement, pendant une période qui dure de trois à six mois, les klongs sont à sec dans une partie des provinces et ne contiennent dans l'autre partie que de l'eau salée ou saumâtre tout à fait imbuvable. L'eau des puits elle- même est aigre et amère, à cause de la quantité d'alun et de magnésie que renferme le sol.
Les habitants et les bestiaux en sont donc réduits à boire de l'eau fort im- pure, qui est la cause principale des nombreuses maladies entériques que l'on constate aussi bien chez les gens que parmi les animaux.
Lorsque l'eau est trop mauvaise pour être bue, on va en chercher, soit avec des bateaux, soit avec des charrettes à bœufs, dans des rivières qui sont sou- vent éloignées de plusieurs jours et les gens qui n'ont pas les moyens de faire eux-mêmes ces transports doivent payer cette eau depuis un jusqu'à dix ticaux le mètre cube.
Il est question depuis longtemps d'amener à Bangkok l'eau potable qui y fait totalement défaut et dont la privation est la cause la plus certaine du cho- léra, qui exerce tous les ans de grands ravages. M. de la Mahotière, ingénieur en chef du Département sanitaire local, a récemment présenté un projet d'adduction d'eau potable, dont les grandes lignes sont les suivantes. Il pren- drait dans le Ménam, à Chiengrak, soit à 30 kilomètres au-dessus de Bangkok, c'est-à-dire un peu au delà' du point où l'influence de la marée ne se fait plus sentir, 20.000 m3 d'eau par jour, soit 230 litres par seconde, au moyen d'une pompe puissante et les amènerait à la capitale par une série de tuyaux en fonte, après les avoir fait passer dans des bassins d'épuration. L'exécution de ce projet coûterait environ cinq millions et demi de ticaux.
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