Les premiers n'empruntent aux rivières l'eau destinée à la culture que lors- qu'ils ont atteint un certain niveau, qui est assez élevé. Ils peuvent être creusés perpendiculairement à la direction des rivières, comme l'ont été en général les klongs au Siam, ou parallèlement à leur cours, mais avec une pente moindre.
C'est ce qui a eu lieu pour les canaux du Punjab et ce qui existait autrefois en Egypte. Au Siam, le Ménam-Lawi se rapproche beaucoup de ce dernier type.
Les canaux d'irrigation peuvent au contraire toujours tirer de l'eau des rivières, si peu qu'elles en contiennent. S'ils transportent une quantité d'eau considérable pendant toute l'année, ils sont appelés constants ; dans le cas con- traire, intermittents.
Des canaux d'irrigation branchés sur le Ménam-chao-Pya, les rivières Pasak, Méklong et Bangpakong seraient constants, puisque ces rivières ont un volume considérable, même pendant la saison sèche.
Un système d'irrigation bien compris se compose, non seulement de grands canaux et de canaux de distribution et de sous-distribution permettant de four- nir l'eau à volonté à toutes les parties de la contrée comprises dans le système, mais aussi de canaux de drainage grâce auxquels on peut évacuer de n'importe quel terrain toute quantité d'eau inutile ; enfin d'un ensemble de digues élevées principalement avec la terre extraite pour creuser les canaux et destinées à empècher les grandes inondations de se produire ailleurs qu'aux endroits où elles sont nécessaires.
Résultats d'un système d'irrigation bien compris.
Les résultats d'un système d'irrigation bien compris sont multiples et méri- tent d'être étudiés en détail. Nous les examinerons donc successivement.
Certitude d'une belle récolte. — 1° Actuellement, la quantité d'eau dispo- nible n'est presque jamais assez forte ; elle serait désormais toujours suffisante.
On pourrait donc compter régulièrement sur une belle récolte.
Les statistiques établies à Java permettent de constater la différence de production entre les régions irriguées et celles qui ne le sont pas. Dans la résidence de Sourabaya par exemple, les champs irrigués ont donné en moyenne pendant les six années 1891 à 1896 : 38.2 piculs par boun (4 rais 7/16e) et les autres champs : 16.6 piculs.
Le prix moyen d'exportation du riz au Siam dans les quatre années 1898 à 1901 a été de 3 $ 20 par picul ; à ce prix la différence entre les quantités de riz exportées dans une année moyenne et dans l'année la plus favorable repré- sente 18 millions de ticaux, et, entre l'année la plus mauvaise et la meilleure 42 millions et demi de ticaux. Ces chiffres se passent de commentaires.
Extension de la période de culture. — 2° Le paysan aurait beaucoup plus de temps pour cultiver sa terre.
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