presque tous les champs de la vallée inférieure du Ménam, qu'ils soient ou non traversés par des klongs, ne peuvent compter que sur l'eau de pluie.
Ce n'est que tout à la fin de cette croissance qu'une grande partie de ces champs est inondée pendant une période qui dure pour les uns de quelques jours à quelques semaines et pour les plus favorisés deux mois.
On peut donc affirmer que, malgré leur nombre, les klongs du bas Siam ne rendent pas de bien grands services à l'agriculture.
Quant on compare les quantités d'eau de pluie tombées à Bangkok de 1882 à 1891 avec les exportations de riz pendant la même période, on constate quelle influence a sur la récolte l'importance de la saison des pluies.
La même remarque a été faite à Java ; mais les différences entre les récoltes y sont bien moins fortes, à cause des travaux d'irrigation déjà exécutés et de la plus grande régularité des pluies Au Siam, en effet, le plus bas chiffre d'exportation du riz : 203.900 tonnes en 1892, ne représente que 30 du chiffre le plus élevé : 675.500 tonnes en 1893, tandis qu'à Java, durant les dix mêmes années, la récolte la moindre représente 83 o/o de la plus forte.
Aussi les prix de location et d'achat des terrains au Siam varient-ils beau- coup, suivant que ces terrains sont situés dans des régions basses ou élevées. Les terres se louent dans le premier cas de 9 à 10 ticaux par rai et de 1 à 2 ticaux dans le second. De même le prix de vente des premières monte parfois jusqu'à 80 ticaux, alors que celui des autres est de 10 à 20 ticaux.
Les terrains les plus longtemps inondés sont partout les plus chers, quand cette inondation ne dépasse pas une certaine hauteur.
Boue répandue sur les champs dans les conditions actuelles.
On croit généralement que la boue des rivières, est très fertilisante ; -quoique ce ne soit pas toujours vrai, c'est cependant le cas le plus fréquent.
Malheureusement dans la basse vallée du Ménam, cette boue ne se répand p as dans les champs. Quand les rivières débordent, leur eau, déjà filtrée par suite de la hauteur du niveau, dépose le peu de boue qu'elle renferme encore dans les cent premiers mètres du premier champ qu'elle traverse. Quant aux klongs, ils ont un courant si faible que toute la boue se dépose dans leur fond.
On ne peut donc pas compter, avec le système actuel, sur l'engraissement des terres par la boue des rivières.
L'organisation d'un autre système de distribution d'eau paraît donc néces- saire à tous égards.
Définition des canaux d'irrigation et d'inondation.
Il semble utile d'établir tout d'abord une distinction bien nette entre les canaux d'inondation et les canaux d'irrigation.
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