quatre sections rectangulaires, verticales, qui ont pour but de trancher les gros- ses racines latérales.
Les hommes venant ensuite, arrachent les tiges qui ne tiennent plus que très peu au sol. Ils les déposent par paquets de 15 ou 20 sur le terrain, où les enfants les réunissent en les liant solidement, par bottes de 50 ou 60 centimètres de diamètre, d'un poids moyen de 30 à 35 kilogrammes.
Quand le nombre de bottes est jugé suffisant, on les transporte à la cai-nhà, ou, si le hameau ou le village sont trop éloignés, à une pagode voisine, ou encore à l'ombre d'un arbre, et le traitement des tiges nouvellement récoltées est im- médiatement commencé.
La récolte, commencée en fin juin, se poursuit durant tout le mois de juillet et se fait même durant les premiers jours d'août, pour les champs ensemencés tardivement.
Comme on le voit parce rapide exposé, la culture du jute est l'objet de toute la sollicitude de l'indigène, qui ne lui ménage pas son temps et sa peine.
Peut-être cela tient-il à la grande rapidité avec laquelle cette plante se développe et aussi à ce qu'elle ne demande que des façons d'entretien relati- vement sommaires. Mais quoi qu'il en soit, il faut reconnaître que les façons culturales nombreuses que comporte la préparation du sol et les doses de fumier, relativement élevées, qui y sont appliquées, sont bien la preuve indé- niable du souci qui anime l'indigène d'obtenir de sa culture de très bons rendements. Aussi quand, à la récolte, se réalisent ses espérances, peut-on se dire que, dans la circonstance, ce n'est que la juste récompense des soins intelligents qu'il prodigue à cette plante qui lui plaît certainement beaucoup.
II. — CULTURES CONVENTIONNELLES
Sous ce titre je comprends celles faites sur les concessions Saint, de Phù-doàn de Dia et de Lai-xà, et sur divers autres points du Delta Tonkinois, par les indigènes, à titre d'essais, pour le compte de la maison Saint.
A. — CULTURES DE PHÙ-DOAN, DIÀ ET LAI-XÀ Origine de la concession Saint. — Dans la belle vallée de la Rivière Claire, en amont et en aval du poste de Phù-doàn, la maison Saint frères a à sa disposition de vastes terrains, qui s'étendent sur une superficie de plus de deux mille hectares. Le domaine de Phù-doàn compte à lui seul cinq cents hectares, qui ont été définitivement concédés à M. Duchemin le 23 juin 1894.
Par suite d'une cession amiable ce domaine est, depuis 1901, la propriété de la maison Saint. C'est donc à cette époque que remontent les premiers essais de culture de jute qui y ont été faits par elle. M. Duchemin, devenu son man- dataire au Tonkin, en fut chargé.
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