femme a dû couper elle-même ses tiges, façon de faire que critique vivement M. van Maanen.
Il en résulterait qu'à Java, avec une production d'ailleurs problématique de 5.555 kilos en cinq coupes, — cet écrivain croit à la possibilité de faire huit coupes,mais il se contente de cinq pour prouver sa modération — il faudrait, sur une plantation de 5o bows (35 hectares), occuper constamment, pendant sept mois,de décembre à juin,231 femmes par jour. On suppose que le travail s'exécute sur place,au soleil et on ne tient pas compte des jours de pluie afin, sans doute, de n'avoir pas à prévoir l'installation de ces 231 femmes sous un hangar, avec des séchoirs à la portée et une organisation pour le déblaiement des déchets de cette.défibration manuelle.
Les chiffres de 5.555 kilos au bow (près de 8.000 kilos à l'hectare) et de 6 kilos de « tœlœp M par jour nous prouvent qu'il s'agit de fibres grossières, de ru- bans plus ou moins dépelliculés, — et pourtant on indique que les ouvrières doivent démêler les fibres, les désengluer.
M. Davidson, déjà cité, dans son étude sur la ramie à Formose ('), assure qu'en moyenne « l'ouvrier — qui souvent est une femme — prépare de 12 à 16 livres de lanières dépelliculées par journée de travail chinoise (douze heures). J'ai vu, dit-il, un ouvrier, très habile, faire 2 livres 1 2 de lanières nettes en une heure ; on m'a assuré formellement qu'il continuait ainsi pen- dant toute la journée, et qu'il faisait ses 3o livres de lanières nettes, par jour ; il paraît, d'ailleurs, que le cas est loin d'être exceptionnel parmi les' ouvriers expérimentés. Ces chitfres se rapportent aux lanières fraîches ; il y aurait donc lieu de les réduire un peu si on voulait les exprimer en lanières sèches ».
M. Dodge, dans sa belle étude sur les fibres, dit, par contre, que les Chinois ne produisent que 2 livres (0 k.900) de china-grass par jour et par homme, ce qui nous paraît, comme à M. Davidson, au-dessous de la vérité.
Un consul anglais, M. Hosie annonce 3 k. 500 par jour.
Ces productions comprennent certainement, comme nous l'avons fait à La- Pho, la coupe, la décortication et le râclage de la lanière.
Il est donc impossible de concevoir une exploitation de ramie un peu im- portante avec la défibrationà la main.
Le problème de la défibration de la ramie n'est pas encore solutionné. Il se pose de la manière suivante : 10 Peut-on livrer à un industriel les tiges vertes ou les tiges sèches, c'est-à- dire la défibration nécessaire devra-t-elle être exécutée par le cultivateur ou par un spécialiste sur place ou dans une usine peu éloignée ?
20 Convient-il plutôt de livrer de simples lanières brutes ?
3o Si la défibration doit se faire par les soins des cultivateurs, devront- ils traiter en vert ou en sec ?
ct'} Journal d'agriculture tropicale, n° 27, septembre 1^63.
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