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tervalles périodiques de 8, 10 ou 12 ans. Y a-t-il réellement avantage à agir
ainsi?
Il semble, de prime abord, que non. Le rendement en écorce, de même
que la teneur en caoutchouc, sont beaucoup plus considérables dans les racines
que dans la tige ou dans les branches, ce qui porterait à penser que le planteur
a laissé enfouie dans le sol une large part de la récolte, dont il eût été logique
de tirer profit, quitte à renouveler la plantation par bouturage.
Mais ces avantages que présentent les racines sur la tige disparaissent, si
l'on tient compte de la décroissance rapide du diamètre, qui place finalement
la racine dans un grand état d'infériorité au point de vue du rendement total.
Il serait aisé d'en donner une démonstration graphique, mais, pour ne pas
abuser d'une méthode qui, pour beaucoup, n'a peut-être pas l'attrait que nous
lui trouvons, nous ne donnerons que les résultats montrés par les tracés, à
savoir que la décroissance du diamètre est de 14 à 20 fois plus rapide dans
la racine que dans la tige et qu'en général le rendement total tombe à 11 0/o
de celui fourni par les parties aériennes pour des lianes mesurant 40 millimètres
à la bàse. Dans ces conditions, il n'y a plus intérêt à exploiter par extraction
de souches ; le surcroît de production n'atteindrait pas ce que fournit le rende-
ment annuel moyen, alors que le remplacement des souches par des boutures
retarderait probablement d'une année l'époque d'une deuxième récolte. Il est
au surplus à noter que les racines laissées en terre ne constitueront pas un
capital dormant, mais qu'elles prendront un développement qui, le moment
venu d'exploiter une deuxième fois, leur fera rendre plus de 22 du produit
des parties aériennes. Il se peut alors qu'à ce moment le planteur ait intérêt
à faire procéder à leur extraction.
Quant à l'exploitation, elle ne sera pas chose facile ; il est peu probable
que les lianes se laissent tirer à terre sans protester : des indigènes devront
monter jusqu'aux branches les plus élevées pour séparer, à coups de hachette
ou decoupe-coupe, les cimes des lianes de celles des arbres qu'elles pénètrent;
le travail sera considérable et ne demandera probablement pas moins de 80
journées d'indigène par hectare complanté de 400 lianes. La décortication
en demandera à peu près autant et donnera de 6.000 à 7.000 kilogrammes
d'écorces fraîches.
Le planteur ne pourra songer à faire pilonner par des indigènes une quan-
tité aussi importante de produit; non seulement le procédé serait coûteux, mais
la main-d'œuvre pourrait faire défaut, si l'exploitation devait porter sur plus
d'une vingtaine d'hectares par an. L'emploi de machines deviendra alors indis-
pensable ; elles ne demanderont pas à être compliquées ou nombreuses et pour-
ront ne comprendre qu'un broyeur-déchiqueteur d'écorce à une ou plusieurs
paires de cylindres cannelés sous lesquels seront disposés soit un tarare avec
crible émotteur, soit un blutoir dont le dégommage pourra s'opérer automati-
quement par un système de brosses mis en action par le mouvement propre dé
l'appareil. Si l'on opère sur des écorces demi-sèches, un blutoir centrifuge don-
nera certainement d'excellents résultats, de même que des sasseurs avec aspiration.
De tels appareils ne sont pas délicats ; ils pourront être transportés sans ris-
quer de se détériorer et leur installation en forêt ne souffrira pas trop de diffi-
cultés ; au surplus, le maniement et le réglage ne demanderont pas à être con-
fiés à des ouvriers spéciaux. La force motrice pour leur mise en mouvement
sera aisément prise à l'un des nombreux ruisseaux que l'on trouve partout en
forêt.
L'achat, le transport et l'installation du matériel complet n'occasionneront
certainement pas une dépense de plus de 15.000 à 18.000 francs; le planteur se trou-
vera alors en mesure de traiter une quantité considérable d'écorces en n'em-
ployant qu'une main-d'œuvre très réduite; 5 ou 6 indigènes sous la direction
d'un contremaître européen suffiront pour la surveillance et l'alimentation des
diverses machines.
*
* *
Maintenant que nous avons étudié le mode cultural, déterminé l'âge d'ex-
ploitabilité, il nous reste à déduire de ces données acquises quel bénéfice le
planteur pourra tirer de son exploitation, le revenu en argent que rapportera
le capital engagé. Mais il importe avant tout calcul de fixer l'aménagement de
la plantation, de déterminer, notamment, la surface sur laquelle elle devra s'éten
dre, le nombre d'hectares qu'il faudra planter chaque année. Les chiffres adoptés
tervalles périodiques de 8, 10 ou 12 ans. Y a-t-il réellement avantage à agir
ainsi?
Il semble, de prime abord, que non. Le rendement en écorce, de même
que la teneur en caoutchouc, sont beaucoup plus considérables dans les racines
que dans la tige ou dans les branches, ce qui porterait à penser que le planteur
a laissé enfouie dans le sol une large part de la récolte, dont il eût été logique
de tirer profit, quitte à renouveler la plantation par bouturage.
Mais ces avantages que présentent les racines sur la tige disparaissent, si
l'on tient compte de la décroissance rapide du diamètre, qui place finalement
la racine dans un grand état d'infériorité au point de vue du rendement total.
Il serait aisé d'en donner une démonstration graphique, mais, pour ne pas
abuser d'une méthode qui, pour beaucoup, n'a peut-être pas l'attrait que nous
lui trouvons, nous ne donnerons que les résultats montrés par les tracés, à
savoir que la décroissance du diamètre est de 14 à 20 fois plus rapide dans
la racine que dans la tige et qu'en général le rendement total tombe à 11 0/o
de celui fourni par les parties aériennes pour des lianes mesurant 40 millimètres
à la bàse. Dans ces conditions, il n'y a plus intérêt à exploiter par extraction
de souches ; le surcroît de production n'atteindrait pas ce que fournit le rende-
ment annuel moyen, alors que le remplacement des souches par des boutures
retarderait probablement d'une année l'époque d'une deuxième récolte. Il est
au surplus à noter que les racines laissées en terre ne constitueront pas un
capital dormant, mais qu'elles prendront un développement qui, le moment
venu d'exploiter une deuxième fois, leur fera rendre plus de 22 du produit
des parties aériennes. Il se peut alors qu'à ce moment le planteur ait intérêt
à faire procéder à leur extraction.
Quant à l'exploitation, elle ne sera pas chose facile ; il est peu probable
que les lianes se laissent tirer à terre sans protester : des indigènes devront
monter jusqu'aux branches les plus élevées pour séparer, à coups de hachette
ou decoupe-coupe, les cimes des lianes de celles des arbres qu'elles pénètrent;
le travail sera considérable et ne demandera probablement pas moins de 80
journées d'indigène par hectare complanté de 400 lianes. La décortication
en demandera à peu près autant et donnera de 6.000 à 7.000 kilogrammes
d'écorces fraîches.
Le planteur ne pourra songer à faire pilonner par des indigènes une quan-
tité aussi importante de produit; non seulement le procédé serait coûteux, mais
la main-d'œuvre pourrait faire défaut, si l'exploitation devait porter sur plus
d'une vingtaine d'hectares par an. L'emploi de machines deviendra alors indis-
pensable ; elles ne demanderont pas à être compliquées ou nombreuses et pour-
ront ne comprendre qu'un broyeur-déchiqueteur d'écorce à une ou plusieurs
paires de cylindres cannelés sous lesquels seront disposés soit un tarare avec
crible émotteur, soit un blutoir dont le dégommage pourra s'opérer automati-
quement par un système de brosses mis en action par le mouvement propre dé
l'appareil. Si l'on opère sur des écorces demi-sèches, un blutoir centrifuge don-
nera certainement d'excellents résultats, de même que des sasseurs avec aspiration.
De tels appareils ne sont pas délicats ; ils pourront être transportés sans ris-
quer de se détériorer et leur installation en forêt ne souffrira pas trop de diffi-
cultés ; au surplus, le maniement et le réglage ne demanderont pas à être con-
fiés à des ouvriers spéciaux. La force motrice pour leur mise en mouvement
sera aisément prise à l'un des nombreux ruisseaux que l'on trouve partout en
forêt.
L'achat, le transport et l'installation du matériel complet n'occasionneront
certainement pas une dépense de plus de 15.000 à 18.000 francs; le planteur se trou-
vera alors en mesure de traiter une quantité considérable d'écorces en n'em-
ployant qu'une main-d'œuvre très réduite; 5 ou 6 indigènes sous la direction
d'un contremaître européen suffiront pour la surveillance et l'alimentation des
diverses machines.
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Maintenant que nous avons étudié le mode cultural, déterminé l'âge d'ex-
ploitabilité, il nous reste à déduire de ces données acquises quel bénéfice le
planteur pourra tirer de son exploitation, le revenu en argent que rapportera
le capital engagé. Mais il importe avant tout calcul de fixer l'aménagement de
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