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45° environ et se rapprocher plutôt de l'horizontale que de la verticale, elles de-
vront être enterrées des 3/4 au moins de leur longueur.
Etant donné la fréquence des pluies sur toute l'étendue de la grande forêt
et l'état hygrométrique toujours élevé sous bois, il ne sera généralement pas
nécessaire de recourir aux arrosages ; toutefois, en prévision de sécheresses
exceptionnelles, il sera prudent d'établir la pépinière à proximité d'un cours d'eau.
Les sarclages ne seront pas indispensables : sous le couvert de la forêt la végé-
tation herbacée ne peut être abondante.
Faute d'expériences prolongées suffisamment, il ne nous est pas possible de
fixer d'une façon définitive l'époque à laquelle il conviendra de procéder à la
mise en terre ; les boutures plantées en janvier ont bien donné des pousses un
peu plus rapides et un peu plus vigoureuses que celles des boutures plantées en
octobre, novembre et décembre, mais nous pensons néanmoins que le bouturage
pourra être effectué en toute saison et qu'il n'y aura jamais avantage à retarder
l'opération dans l'espoir d'obtenir des pousses plus vigoureuses ; les saisons sont
peu marquées dans toute l'étendue de la grande forêt, la température moyenne
pendant les mois d'hivernage ne dépasse pas de 4 à 5° celle des mois de la
saison appelée bien à tort saison sèche; de plus, les écarts de température diurne
dépassent rarement 8° et sous bois doivent encore se trouver plus réduits ; en
dernier lieu, les pluies sont abondantes à toute époque de l'année et le degré d'hy-
grométricité de l'air reste tou jours élevé en forêt ; toutes ces raisons font que la
végétation n'éprouve aucun arrêt sensible et que la mise en terre des boutures
pourra probablement se poursuivre pendant toute l'année.
De ce qui précède on conclut que le bouturage est un mode de reproduction
des plus simple et des moins coûteux; il est à supposer que la mise en place des
sujets pourra être effectuée après une année environ de séjour en pépinière et
qu'elle ne présentera aucune difficulté.
Mais, en présence de cette bonne volonté que montrent les lianes à reprendre
de boutures, ne serait-il pas possible d'effectuer directement leur mise en place
sans recourir à l'intermédiaire de pépinières ? Nous n'avons pas expérimenté le
procédé, il est toutefois permis de supposer qu'il pourra donner de bons résultats
pour les plantations à créer dans des terrains riches en humus, tels qu'on en
rencontre dans quelques vallées non marécageuses ; mais, si le sol n'est pas d'une
haute fertilité, s'il ne présente pas une couche superficielle de 30 centimètres
au moins de terreau, la production de racines en pépinière sera toujours préfé-
rable à la mise en place directe.
Le nombre de boutures qu'il est possible de tirer d'une liane peut varier de
40 à 100, suivant le diamètre et le développement du végétal (1) ; ce chiffre est
suffisamment élevé pour permettre la création d'une plantation importante si le
planteur tire indifféremment parti de toutes les lianes caoutchouquifères que
pourront lui apporter les indigènes, mais certaines de ces espèces, bien que four-
nissant un excellent caoutchouc (Talandoha, Fingirnena) donnent des rendements
de beaucoup inférieurs à ceux des trois lianes que nous avons rangées dans le
groupe des lianes de premier ordre (Fingimainty, Mandrianambo, Fingibary).
Ces dernières devront seules être retenues, encore sera-t-il avantageux d'en
écarter les sujets qui, par tendance individuelle, n'atteindraient pas un rende-
ment moyen que le planteur se sera fixé.
Cette question du choix de lianes à bouturer prime toutes les autres, c'est
elle qui décidera en grande partie du succès pécuniaire de l'exploitation. Une
indication approximative du rendement pourra être donnée par le végétal sur
pied, soit en examinant la qualité du latex, soit en détachant un morceau d'écorce
qui, fracturé, montrera un nombre plus ou moins considérable de filaments de
caoutchouc. Mais, si l'on veut une indication précise, on ne pourra plus procéder
aussi simplement : la liane devra être abattue, divisée en tronces comme pour
le bouturage, 3 ou 4 de ces petites tronces seront décortiquées et l'écorce passée
au pilon après avoir été pesée ; on aura ainsi une indication très sûre des facul-
tés caoutchouquigènes de la liane. Ces facultés sont transmissibles par le bou-
turage, qui n'est pas, à proprement parler, un mode de reproduction du végétal ;
il n'est pas d'origine dimère et l'hérédité ne saurait intervenir pour modifier la
personnalité du sujet dont l'existence se continue, se trouve en quelque sorte
artificiellement prolongée. Les caractères pourront être, il est vrai, influencés
par les conditions de milieu dans lesquelles évolueront les boutures, mais les
(1) Il n'est pas pratique, lorsqu'on opère à l'air libre, d'utiliser les rameaux de moins de 6 mil-
limètres de diamètre, dont la reprise est délicate.
45° environ et se rapprocher plutôt de l'horizontale que de la verticale, elles de-
vront être enterrées des 3/4 au moins de leur longueur.
Etant donné la fréquence des pluies sur toute l'étendue de la grande forêt
et l'état hygrométrique toujours élevé sous bois, il ne sera généralement pas
nécessaire de recourir aux arrosages ; toutefois, en prévision de sécheresses
exceptionnelles, il sera prudent d'établir la pépinière à proximité d'un cours d'eau.
Les sarclages ne seront pas indispensables : sous le couvert de la forêt la végé-
tation herbacée ne peut être abondante.
Faute d'expériences prolongées suffisamment, il ne nous est pas possible de
fixer d'une façon définitive l'époque à laquelle il conviendra de procéder à la
mise en terre ; les boutures plantées en janvier ont bien donné des pousses un
peu plus rapides et un peu plus vigoureuses que celles des boutures plantées en
octobre, novembre et décembre, mais nous pensons néanmoins que le bouturage
pourra être effectué en toute saison et qu'il n'y aura jamais avantage à retarder
l'opération dans l'espoir d'obtenir des pousses plus vigoureuses ; les saisons sont
peu marquées dans toute l'étendue de la grande forêt, la température moyenne
pendant les mois d'hivernage ne dépasse pas de 4 à 5° celle des mois de la
saison appelée bien à tort saison sèche; de plus, les écarts de température diurne
dépassent rarement 8° et sous bois doivent encore se trouver plus réduits ; en
dernier lieu, les pluies sont abondantes à toute époque de l'année et le degré d'hy-
grométricité de l'air reste tou jours élevé en forêt ; toutes ces raisons font que la
végétation n'éprouve aucun arrêt sensible et que la mise en terre des boutures
pourra probablement se poursuivre pendant toute l'année.
De ce qui précède on conclut que le bouturage est un mode de reproduction
des plus simple et des moins coûteux; il est à supposer que la mise en place des
sujets pourra être effectuée après une année environ de séjour en pépinière et
qu'elle ne présentera aucune difficulté.
Mais, en présence de cette bonne volonté que montrent les lianes à reprendre
de boutures, ne serait-il pas possible d'effectuer directement leur mise en place
sans recourir à l'intermédiaire de pépinières ? Nous n'avons pas expérimenté le
procédé, il est toutefois permis de supposer qu'il pourra donner de bons résultats
pour les plantations à créer dans des terrains riches en humus, tels qu'on en
rencontre dans quelques vallées non marécageuses ; mais, si le sol n'est pas d'une
haute fertilité, s'il ne présente pas une couche superficielle de 30 centimètres
au moins de terreau, la production de racines en pépinière sera toujours préfé-
rable à la mise en place directe.
Le nombre de boutures qu'il est possible de tirer d'une liane peut varier de
40 à 100, suivant le diamètre et le développement du végétal (1) ; ce chiffre est
suffisamment élevé pour permettre la création d'une plantation importante si le
planteur tire indifféremment parti de toutes les lianes caoutchouquifères que
pourront lui apporter les indigènes, mais certaines de ces espèces, bien que four-
nissant un excellent caoutchouc (Talandoha, Fingirnena) donnent des rendements
de beaucoup inférieurs à ceux des trois lianes que nous avons rangées dans le
groupe des lianes de premier ordre (Fingimainty, Mandrianambo, Fingibary).
Ces dernières devront seules être retenues, encore sera-t-il avantageux d'en
écarter les sujets qui, par tendance individuelle, n'atteindraient pas un rende-
ment moyen que le planteur se sera fixé.
Cette question du choix de lianes à bouturer prime toutes les autres, c'est
elle qui décidera en grande partie du succès pécuniaire de l'exploitation. Une
indication approximative du rendement pourra être donnée par le végétal sur
pied, soit en examinant la qualité du latex, soit en détachant un morceau d'écorce
qui, fracturé, montrera un nombre plus ou moins considérable de filaments de
caoutchouc. Mais, si l'on veut une indication précise, on ne pourra plus procéder
aussi simplement : la liane devra être abattue, divisée en tronces comme pour
le bouturage, 3 ou 4 de ces petites tronces seront décortiquées et l'écorce passée
au pilon après avoir été pesée ; on aura ainsi une indication très sûre des facul-
tés caoutchouquigènes de la liane. Ces facultés sont transmissibles par le bou-
turage, qui n'est pas, à proprement parler, un mode de reproduction du végétal ;
il n'est pas d'origine dimère et l'hérédité ne saurait intervenir pour modifier la
personnalité du sujet dont l'existence se continue, se trouve en quelque sorte
artificiellement prolongée. Les caractères pourront être, il est vrai, influencés
par les conditions de milieu dans lesquelles évolueront les boutures, mais les
(1) Il n'est pas pratique, lorsqu'on opère à l'air libre, d'utiliser les rameaux de moins de 6 mil-
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