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sous une action mécanique, se rapprocherait beaucoup de celui resté coagulé
dans les tubes laticifères et obtenu ensuite par pilonnage.
*
* *
Le principe sur lequel repose l'extraction du caoutchouc par procédé méca-
nique une fois établi, la série des opérations à faire subir au végétal s'en déduit
aisément :
La première sera évidemment l'écorçage (1).
Il n'y a aucun intérêt à détacher les écorces par canon, ainsi que cela se
pratique en France pour la récolte d'écorces à tan, qui sont ensuite réunies en
fagots. Les lianes, étant donné leur faible diamètre, se prêteraient mal à ce
mode de débit, qui ne pourrait être pratiqué que pendant un laps de temps très
court (un mois au plus), au moment de la pleine sève, c'est-à-dire vers l'epoque
de l'é. anouissement des bourgeons à feuilles; il y aurait, en outre, une légère
perte de latex, le liquide pouvant s'épancher par les laticifères qui du liber vont
s'égarer dans les zones du bois les plus voisines.
Mieux vaut opérer, ainsi que font les indigènes d'Algérie pour la récolte des
écorces de chêne vert et de chêne kermès : à l'aide d'un instrument quelconque,
ils frappent sur la tige, dont l'écorce se décolle et peut alors se detacher à la
main et par petits fragments. Pour les lianes, il suffira de les couper rez de
terre, après avoir eu soin de les meurtrir, suivant un anneau de quelques cen-
timètres de hauteur au-dessus de la section de coupe. Cette précaution a pour
objet d'amener la rupture des laticifères, d'y provoquer la coagulation du latex
et d'éviter ainsi toute déperdition. Puis, la liane, amenée à terre, sera fortement
martelée sur toute sa longueur utilisable, sans qu'il y ait lieu de s'inquiéter des
légères particules d'écorces qui, sous un choc trop violent, pourront se déta-
cher et être projetées au loin. Ces éclats ne seront que des feuillets du rhyti-
dome totalement dépourvus de caoutchouc; les parties riches en laticifères
resteront, au contraire, intimement liées entre elles par les filaments de caout-
chouc et pourront s'enlever sous forme de lanières, ainsi que les indigènes le
pratiquent pour les écorces textiles dont ils tirent des liens.
Il y aura toujours bénéfice, après un écorçage grossier effectué pendant un
arrêt de la sève, à reprendre la liane et en râcler la surface à l'aide d'un simple
couteau, de façon à recueillir les filaments restés adhérents au bois. Cette opé-
ration supplémentaire n'ajoutera que peu au poids total d'écorces, mais le peu
ainsi glané sera toujours riche en caoutchouc.
Pour le calcul que nous aurons à faire ultérieurement du rendement défi-
nitif par pilonnage, il est indispensable de déterminer le rendement en écorce;
les chiffres que nous obtiendrons pour les diverses lianes, multipliés par la te-
neur de leur écorce en caoutchouc, donneront le rendement définitif, qu'il sera
très instructif de comparer au rendement par coagulation.
La production en écorce varie suivant les espèces de lianes, mais reste
pour toutes ces espèces soumise aux mêmes lois : elle est uniquement fonc-
tion du diamètre de la partie considérée et l'individualisation des sujets ne se
fait pas sentir d'une façon appréciable. Il suffira donc d'étudier une des sept
espèces que nous avons décrites et les conclusions auxquelles nous serons con-
duit seront également vraies pour les six autres.
En traitant du latex, nous n'avons envisagé que celui contenu dans la par-
tie aérienne des lianes, sans rechercher ce que pouvait donner la racine. Les
résultats assez peu favorables donnés par la coagulation n'encourageaient pas à
reprendre toute une série d'expériences déjà effectuées sur les tiges, mais, en
ce qui concerne l'extraction par moyens mécaniques, les avantages du procédé
sont tels qu'on ne saurait négliger l'augmentation de produit que peut appor-
ter l'exploitation des racines. Nous pourrons alors déterminer ultérieurement
s'il y a intérêt à sacrifier le végétal en vue d'en tirer le maximum de produit,
quitte à procéder ensuite à un repeuplement artificiel par boutures, ou bien
s'il n'est pas préférable de respecter les parties souterraines, afin d'assurer la
regénération naturelle par rejets et drageons.
Les graphiques que nous établirons pour l'étude de la production en écorce
porteront donc à la fois sur la tige et sur la racine ; les abscisses figureront
(1) Nous verons h la fin de ce chapitre qu'il n'est pas avantageux de recueillir préalablement
le la'ex ; la marche des opérations est, du reste, la même, qu'il s'agisse de lianes appauvries ou
non par écoulement.
sous une action mécanique, se rapprocherait beaucoup de celui resté coagulé
dans les tubes laticifères et obtenu ensuite par pilonnage.
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Le principe sur lequel repose l'extraction du caoutchouc par procédé méca-
nique une fois établi, la série des opérations à faire subir au végétal s'en déduit
aisément :
La première sera évidemment l'écorçage (1).
Il n'y a aucun intérêt à détacher les écorces par canon, ainsi que cela se
pratique en France pour la récolte d'écorces à tan, qui sont ensuite réunies en
fagots. Les lianes, étant donné leur faible diamètre, se prêteraient mal à ce
mode de débit, qui ne pourrait être pratiqué que pendant un laps de temps très
court (un mois au plus), au moment de la pleine sève, c'est-à-dire vers l'epoque
de l'é. anouissement des bourgeons à feuilles; il y aurait, en outre, une légère
perte de latex, le liquide pouvant s'épancher par les laticifères qui du liber vont
s'égarer dans les zones du bois les plus voisines.
Mieux vaut opérer, ainsi que font les indigènes d'Algérie pour la récolte des
écorces de chêne vert et de chêne kermès : à l'aide d'un instrument quelconque,
ils frappent sur la tige, dont l'écorce se décolle et peut alors se detacher à la
main et par petits fragments. Pour les lianes, il suffira de les couper rez de
terre, après avoir eu soin de les meurtrir, suivant un anneau de quelques cen-
timètres de hauteur au-dessus de la section de coupe. Cette précaution a pour
objet d'amener la rupture des laticifères, d'y provoquer la coagulation du latex
et d'éviter ainsi toute déperdition. Puis, la liane, amenée à terre, sera fortement
martelée sur toute sa longueur utilisable, sans qu'il y ait lieu de s'inquiéter des
légères particules d'écorces qui, sous un choc trop violent, pourront se déta-
cher et être projetées au loin. Ces éclats ne seront que des feuillets du rhyti-
dome totalement dépourvus de caoutchouc; les parties riches en laticifères
resteront, au contraire, intimement liées entre elles par les filaments de caout-
chouc et pourront s'enlever sous forme de lanières, ainsi que les indigènes le
pratiquent pour les écorces textiles dont ils tirent des liens.
Il y aura toujours bénéfice, après un écorçage grossier effectué pendant un
arrêt de la sève, à reprendre la liane et en râcler la surface à l'aide d'un simple
couteau, de façon à recueillir les filaments restés adhérents au bois. Cette opé-
ration supplémentaire n'ajoutera que peu au poids total d'écorces, mais le peu
ainsi glané sera toujours riche en caoutchouc.
Pour le calcul que nous aurons à faire ultérieurement du rendement défi-
nitif par pilonnage, il est indispensable de déterminer le rendement en écorce;
les chiffres que nous obtiendrons pour les diverses lianes, multipliés par la te-
neur de leur écorce en caoutchouc, donneront le rendement définitif, qu'il sera
très instructif de comparer au rendement par coagulation.
La production en écorce varie suivant les espèces de lianes, mais reste
pour toutes ces espèces soumise aux mêmes lois : elle est uniquement fonc-
tion du diamètre de la partie considérée et l'individualisation des sujets ne se
fait pas sentir d'une façon appréciable. Il suffira donc d'étudier une des sept
espèces que nous avons décrites et les conclusions auxquelles nous serons con-
duit seront également vraies pour les six autres.
En traitant du latex, nous n'avons envisagé que celui contenu dans la par-
tie aérienne des lianes, sans rechercher ce que pouvait donner la racine. Les
résultats assez peu favorables donnés par la coagulation n'encourageaient pas à
reprendre toute une série d'expériences déjà effectuées sur les tiges, mais, en
ce qui concerne l'extraction par moyens mécaniques, les avantages du procédé
sont tels qu'on ne saurait négliger l'augmentation de produit que peut appor-
ter l'exploitation des racines. Nous pourrons alors déterminer ultérieurement
s'il y a intérêt à sacrifier le végétal en vue d'en tirer le maximum de produit,
quitte à procéder ensuite à un repeuplement artificiel par boutures, ou bien
s'il n'est pas préférable de respecter les parties souterraines, afin d'assurer la
regénération naturelle par rejets et drageons.
Les graphiques que nous établirons pour l'étude de la production en écorce
porteront donc à la fois sur la tige et sur la racine ; les abscisses figureront
(1) Nous verons h la fin de ce chapitre qu'il n'est pas avantageux de recueillir préalablement
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