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ou bien de revenir à plusieurs mois d'intervalle sur les mêmes points. Encore
ne serait-on pas certain d'y trouver la plante en fleurs ou en fruits ; beaucoup
des végétaux de la grande forêt de l'Est fleurissent assez rarement et les lianes
à caoutchouc paraissent être de ce nombre. D'autre part, les sujets que nous
avons le plus communément rencontrés en forêt sont de très faibles dimensions,
ce sont les repousses de lianes exploitées il y a quelques années et il est possible
qu'elles ne soient pas encore en âge de donner une floraison abondante.
Des dificultés d'un autre ordre se présentent lorsqu'il s'agit de comparer en-
tre elles les facultés caoutchouquigènes des diverses espèces de lianes ou de déter-
miner quels avantages ou quels inconvénients peuvent avoir les uns sur les au-
tres et, au point de vue du rendement en caoutchouc, les différents procédés
d'extraction ; c'est avant tout la grande individualisation qu'affectent les sujets
d'une même espèce, individualisation se produisant en des sens divers, ne parais-
sant soumise à aucune loi et faisant souvent trouver de plus grands écarts entre
individus d'une même espèce qu'entre sujets d'espèces différentes.
De semblables constatations ont déjà été faites sur la plupart des caoutchou-
quiers cultivés ; elles semblent indiquer, en ce qui concerne les lianes, que des
plantes déjà si capricieuses dans une région qui est leur berceau naturel ne
manqueraient pas de donner des surprises, probablement des déconvenues si on
tentait de les cultiver hors de l'habitat auquel elles se sont restreintes.
Toujours est-il que ce caractère d'individualité ne permet pas de comparer
entre eux les résultats d'expériences effectuées sur des sujets différents. Ces
résultats se trouveraient influencés par deux facteurs dont l'un, cette individua-
lité propre aux sujets, se trouve avoir une action suffisante pour masquer les va-
riations pouvant se produire sous l'influence du second, ou tout au moins pour
dissimuler la loi présidant à ces variations.
Aussi, dans toute expérience avant en vue l'étude du mode d'écoulement du
latex ou l'essai des divers procédés d'extraction du caoutchouc, importe-t-il,
avant tout, d'éliminer des résultats à comparer tout écart dû au phénomène de
particularisation des sujets, phénomène dont la cause et la mesure nous échap-
pent.
On pourrait, à cet effet, opérer sur un nombre considérable d'individus d'une
même espèce, de façon que les tendances propres à chacun soient contre-
balancées par une tendance inverse supposée au voisin. Une telle façon de pro-
céder ne peut conduire à rien de précis, et quand bien même le nombre des
sujets sacrifiés en vue de l'expérience serait considérable, on n'en pourrait tirer,
en fait de conclusion, qu'une probabilité, non pas une certitude. La méthode
n'est toutefois pas à rejeter d'une façon absolue, on peut y avoir recours pour
déterminer le rendement moyen d'une espèce, mais, dans la plupart des autres
cas, elle est non seulement imprécise, mais défectueuse.
Il faut d'ailleurs, et en général, ne jamais rechercher des résultats moyens,
mais bien plutôt expérimenter en vue de déterminer les extrêmes entre lesquels
se meut la variable mise à l'étude. Il sera toujours préférable de n'opérer que
sur un sujet à la fois et de renouveler l'expérience jusqu'à épuisement de ceux
dont on dispose. Un exemple le fera aisément comprendre. L'accroissement en
ecorce des lianes passe par un maximum peu sensible à l'âge ou les tubes
laticifères commencent à se développer abondamment dans la région corticale,
ce qui correspond à un diamètre de tige pouvant varier suivant les individus
entre 6 et 12 millimètres. Si l'expérience effectuée en vue d'étudier les variations de
la production en écorce a porté sur plusieurs sujets dont les éléments (diamètre
de tige, poids total et poids d'écorce par mètre) ont été fondus en des moyennes,
il est évident qu'un maximum unique n'apparaîtra plus, il s'en montrera plu-
sieurs très fortement atténués, difficilement perceptibles sur le tracé graphique,
représentant les variations de la production et irrégulièrement distribués sur la
partie de ce tracé comprise entre les ordonnées correspondant aux diamètres
6 et 12 millimètres.
Le même trouble se produirait dans les résultats de toute expérience avant
trait a la recherche des conditions de végétation ou des modes d'extraction
pouvant faire varier le rendement si, au lieu d'expérimenter sur chaque liane
prise isolément, on opérait sur des lianes prises en bloc, débitées en tronces et
réunies en fagots pour une plus grande facilité du transport. Il convient donc,
pour éliminer les caractères d'individualité que montrent les plantes à caout-
chouc, de recourir à un autre procédé que celui des moyennes. On peut adopter
le suivant, qui se recommande par sa simplicité et permet d'effectuer toute ex-
périence, n aurait-on qu'un spécimen du végétal à sa disposition. La liane ou
partie de liane, suivant le cas, est sectionnée à partir de la base en tronçons de
ou bien de revenir à plusieurs mois d'intervalle sur les mêmes points. Encore
ne serait-on pas certain d'y trouver la plante en fleurs ou en fruits ; beaucoup
des végétaux de la grande forêt de l'Est fleurissent assez rarement et les lianes
à caoutchouc paraissent être de ce nombre. D'autre part, les sujets que nous
avons le plus communément rencontrés en forêt sont de très faibles dimensions,
ce sont les repousses de lianes exploitées il y a quelques années et il est possible
qu'elles ne soient pas encore en âge de donner une floraison abondante.
Des dificultés d'un autre ordre se présentent lorsqu'il s'agit de comparer en-
tre elles les facultés caoutchouquigènes des diverses espèces de lianes ou de déter-
miner quels avantages ou quels inconvénients peuvent avoir les uns sur les au-
tres et, au point de vue du rendement en caoutchouc, les différents procédés
d'extraction ; c'est avant tout la grande individualisation qu'affectent les sujets
d'une même espèce, individualisation se produisant en des sens divers, ne parais-
sant soumise à aucune loi et faisant souvent trouver de plus grands écarts entre
individus d'une même espèce qu'entre sujets d'espèces différentes.
De semblables constatations ont déjà été faites sur la plupart des caoutchou-
quiers cultivés ; elles semblent indiquer, en ce qui concerne les lianes, que des
plantes déjà si capricieuses dans une région qui est leur berceau naturel ne
manqueraient pas de donner des surprises, probablement des déconvenues si on
tentait de les cultiver hors de l'habitat auquel elles se sont restreintes.
Toujours est-il que ce caractère d'individualité ne permet pas de comparer
entre eux les résultats d'expériences effectuées sur des sujets différents. Ces
résultats se trouveraient influencés par deux facteurs dont l'un, cette individua-
lité propre aux sujets, se trouve avoir une action suffisante pour masquer les va-
riations pouvant se produire sous l'influence du second, ou tout au moins pour
dissimuler la loi présidant à ces variations.
Aussi, dans toute expérience avant en vue l'étude du mode d'écoulement du
latex ou l'essai des divers procédés d'extraction du caoutchouc, importe-t-il,
avant tout, d'éliminer des résultats à comparer tout écart dû au phénomène de
particularisation des sujets, phénomène dont la cause et la mesure nous échap-
pent.
On pourrait, à cet effet, opérer sur un nombre considérable d'individus d'une
même espèce, de façon que les tendances propres à chacun soient contre-
balancées par une tendance inverse supposée au voisin. Une telle façon de pro-
céder ne peut conduire à rien de précis, et quand bien même le nombre des
sujets sacrifiés en vue de l'expérience serait considérable, on n'en pourrait tirer,
en fait de conclusion, qu'une probabilité, non pas une certitude. La méthode
n'est toutefois pas à rejeter d'une façon absolue, on peut y avoir recours pour
déterminer le rendement moyen d'une espèce, mais, dans la plupart des autres
cas, elle est non seulement imprécise, mais défectueuse.
Il faut d'ailleurs, et en général, ne jamais rechercher des résultats moyens,
mais bien plutôt expérimenter en vue de déterminer les extrêmes entre lesquels
se meut la variable mise à l'étude. Il sera toujours préférable de n'opérer que
sur un sujet à la fois et de renouveler l'expérience jusqu'à épuisement de ceux
dont on dispose. Un exemple le fera aisément comprendre. L'accroissement en
ecorce des lianes passe par un maximum peu sensible à l'âge ou les tubes
laticifères commencent à se développer abondamment dans la région corticale,
ce qui correspond à un diamètre de tige pouvant varier suivant les individus
entre 6 et 12 millimètres. Si l'expérience effectuée en vue d'étudier les variations de
la production en écorce a porté sur plusieurs sujets dont les éléments (diamètre
de tige, poids total et poids d'écorce par mètre) ont été fondus en des moyennes,
il est évident qu'un maximum unique n'apparaîtra plus, il s'en montrera plu-
sieurs très fortement atténués, difficilement perceptibles sur le tracé graphique,
représentant les variations de la production et irrégulièrement distribués sur la
partie de ce tracé comprise entre les ordonnées correspondant aux diamètres
6 et 12 millimètres.
Le même trouble se produirait dans les résultats de toute expérience avant
trait a la recherche des conditions de végétation ou des modes d'extraction
pouvant faire varier le rendement si, au lieu d'expérimenter sur chaque liane
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réunies en fagots pour une plus grande facilité du transport. Il convient donc,
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chouc, de recourir à un autre procédé que celui des moyennes. On peut adopter
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