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IV. - CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE
1°. - Livres
HENRI JUMELLE, professeur à la Faculté des sciences de Marseille : Les Ressour-
ces agricoles et forestières des colonies françaises - 11 francs. — Barlatier,
éditeur, 19, rue Venture, Marseille.
Avec sa compétence habituelle, M. Jumelle passe en revue, dans cet ouvrage,
les diverses productions agricoles et forestières de nos colonies.
Après une étude substantielle des principales cultures pratiquées dans nos
possessions africaines du continent, l'auteur aborde l'île de Madagascar et s'y
arrête longuement. Il en caractérise, tout d'abord, en quelques notes brèves, les
régions naturelles : côte orientale, côte occidentale, hauts plateaux, zone du
sud-ouest, et examine ensuite, tour à tour, les plantes à caoutchouc, le raphia,
le crin végétal, les plantes à chapellerie et à vannerie, les plantes textiles, le
coton, les essences forestières, les arbres à gomme et résines, les plantes utili-
sées par les indigènes dans leur alimentation, les végétaux oléagineux et enfin
les cultures riches (vanille, giroflier, cacaoyer et caféier).
Les passages qu'il consacre aux essences caoutchoutifères de l'Ile sont par-
ticulièrement intéressantes. M. Jumelle préconise vivement la culture des plan-
tes à latex et estime que de vastes étendues de terrains, aujourd'hui dénudées,
pourraient, notamment dans la région occidentale, être facilement reboisées, en
ayant recours, soit à des espèces du genre Landolphia, soit en utilisant le genre
Mascarenhasia. Ces essences seraient soumises ensuite à un traitement méca-
nique et leur exploitation, peu coûteuse, pourrait être des plus rémunératrices.
En ce qui concerne le raphia, M. Jumelle rappelle que, en dehors de la fibre,
on peut récolter, sur les feuilles de ce palmier une sorte de cire présentant une
réelle valeur commerciale. Déjà, dès 1905, il avait signalé ce produit; il insiste à
nouveau, aujourd'hui, sur l'intérêt qu'il y aurait à en tirer parti. La cire de
raphia se rapproche beaucoup, par ses caractères, de la cire de carnauba qui est
récoltée, au Brésil, sur les feuilles non ouvertes du Copernicia cerifera. Elle est
très employée, en Amérique du Sud, pour la fabrication des bougies, la prépara-
tion de pommades pour chaussures, ainsi que d'encaustiques et est aussi utilisée
par l'industrie des cylindres de phonographes et de gramophones. En avril 1907,
la cire de carnauba valait 450 à 525 francs les 100 kilogs. — On voit donc quel
nouveau profit l'on pourrait retirer de 12exploitation des raphias, si abondants
dans la grande Ile.
De même, quelques plantes, aujourd'hui en somme inutilisées, pourraient
peut-être offrir un certain intérêt comme textiles. L'auteur cite le Tiphonodo-
rum Madagascariensis, que les Sakalaves désignent du nom de viha, ou encore
mangibo ou mangoka ; l'Urena lobata, qui est le kiriza, ou le sikilenza des Sa-
é Tous les ouvrages qui seront adressés à la direction du Bulletin Economique seront annon-
ces et, s'il y a lieu, analysés.
