CULTURE DU PAVOT AU HAUT-LAOS RAPPORT DE M. LUSSAN
Le pavot est cultivé sur tous les points élevés habités par les Méos et surtout au Nord du Haut-Laos ; mais ceux-ci ne récoltent guère, chaque année, que la quantité nécessaire à leurs besoins et se bor- nent à vendre l'excédent, s'il y en a.
Leur mode de culture est des plus primitifs: ils commencent par brûler les arbres et les broussailles afin de défricher ; ils fouillent le sol à environ 0m05 de profondeur et sèment les graines dans la première quinzaine du mois de septembre. Ils choisissent, de préfé- rence, le flanc des coteaux exposé au soleil levant. Ils n'emploient pas l'irrigation. Si les pluies sont abondantes, ils obtiennent ainsi une ou deux capsules par pied, en moyenne ; si les pluies sont rares, le rende- ment est nul. Ils ne se servent pas d'engrais.
Le pavot se plaît surtout dans le terrain argileux, de fonds subs- tantiel et très sain. Vers la fin d'octobre, après la saison des pluies, il est indispensable d'arroser si l'on veut obtenir un bon rendement.
Des engrais divers, fumier de ferme, cendres et chaux sont aussi nécessaires.
On arrivera difficilement à déterminer les indigènes à employer ces procédés de culture; des Français seuls, ayant déjà certaines connaissances en agriculture, arriveront, dans un avenir très pro- chain, avec l'aide de l'Administration, à transformer la culture du pavot et à obtenir un bon résultat. Alors l'Indo-Chine produira l'opium qui lui est nécessaire pour sa consommation et ne sera plus tributaire de l'Inde.
, Les essais que je viens de faire à Phou-waï-Som sont concluants, et, cependant, je n'ai pu obtenir un rendement proportionné aux dépenses, faites par suite d'une sécheresse exceptionnelle qui a à peu près tari les sources. Mais il est un fait certain, c'est que le pavot qui a pu être suffisamment arrosé a donné de bons résultats.
Aussi, les indigènes dont les champs avoisinent ma plantation ont- ils été étonnés de la récolte que j'ai obtenue, tandis qu'eux, sur
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