LES POTERIES DE KOMPONG-CHNANG ET DE PREY-KRI AU CAMBODGE (1)
La résidence de Kompong-Chnang, qui s'étend le long de la rive gauche du Tonlé-Sap, possède deux centres de fabrication des poteries : celui de Kompong-Chnang qui est situé dans la province de Roléa-Pier, et celui de Prey-Kri, qui se trouve dans la province d'Anlong-Réach.
Cette industrie existe depuis des temps très anciens, mais, faute de documents, il ne semble pas possible de lui assigner une date certaine ou même approximative.
POTERIES DE KOMPONG-CHNANG
Les six villages qui se livrent à la fabrication des poteries de Kompong-Chnang sont situés au pied de la montagne du même nom, qui s'élève à trois kilomètres environ du Tonlé-Sap et du chef- lieu de la résidence également appelé Kompong-Chnang. Cette in- dustrie occupe en tout deux cents personnes. Disons tout de suite qu'elle est entièrement exercée par des femmes et constitue une sorte d'occupation familiale à laquelle on ne s'adonne que lorsque les travaux des rizières et les soins du ménage en laissent le loisir.
Les hommes font la provision de terre et de bois de la montagne, au pied même. Ils creusent à 2 et 3 mètres au plus de profondeur et prennent l'argile qu'ils rapportent dans leurs voitures à bœufs à la maison, avec des branchages et de la paille de riz pour la cuis- son. Là finit leur tâche. Cette terre est aussitôt mise en tas, dé- pouillée des cailloux et autres scories qu'elle renferme, puis battue.
Le modelage se fait à la main. La main droite donne la forme voulue à l'argile à petits coups répétés, pendant que la main gauche, tenant une motte de terre à l'intérieur du vase, amortit les coups.
L'habileté de ces ouvrières est grande, et grande aussi la rapidité avec laquelle l'objet est confectionné.
L'art n'entre pour rien dans cette fabrication ; un certain goût s'y manifeste pourtant. L'utilité de la fin est seule considérée ; car ces poteries, vases, fourneaux, marmites, gargoulettes, etc., peu
(1) D'après un rapport de M. Résident de Kompong-Chnang, au Cambodge.
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