Au moment où de nouvelles lignes de chemin de fer vont être construites, en Indochine, il n'est pas sans intérêt d'examiner dans quelles conditions fonction- nent celles qui sont actuellement en exploitation et dans quelle mesure elles aident au déve'oppement économique du pays.
Pour alléger mon étude, je m'en tiendrai au réseau du Nord de l'Indochine qui comprend la ligne de Haiphong à Yunnanfou exploitée par la Compagnie Française des Chemins de fer de l'Indochine et du Yunnan et les lignes de Hanoi à Dong-Dang et de Hanoi à Vinh et Ben-Thuy exploitées directement par la Colonie.
Le matériel employé est à peu près identique dans les deux cas et les métho- des d'exploitation sont semblables ; le réseau de la Colonie emploie cependant une proportion sensiblement moins élevée d'agents Européens.
L'idée a été souvent émise que les tarifs de ces deux Administrations de Chemin de fer étaient trop élevés, assez même, a-t-on dit parfois, pour entraver les opérations commerciales. Or, il est facile de voir, si on fait des comparaisons avec d'autres lignes coloniales, que cette opinion est absolument erronée et que les tarifs en vigueur en Indochine sont, au contraire, extrême ment bas.
Voyons d'abord ce qui se passe pour les voyageurs. Le tableau ci-dessous donne pour la Métropole et pour divers réseaux coloniaux français le prix demandé par kilomètre dans chaque classe ; pour l'Indochine, les tarifs en piastres ont été convertis au taux moyen de 2 fr. 5o qui est dépassé un peu actuellement, mais qui, d'une façon générale, peut être considéré comme un taux élevé.
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