Diverses constatations ont été faites sur les défectuosités des grains de riz dans la Colonie. Tout d'abord, dans les sortes commerciales, on se plaint, non sans raisons, de la fréquence des grains jaunes qui déprécient la marchandise sur les marchés. L'on a prétendu que ces grains jaunes provenaient de ce que les épis recourbés de la plante prenaient contact, au moment de leur maturité, avec l'eau des rizières. Il ne semble pas cependant qu'ils soient dûs à cette seule cause déjà remarquée sur les champs de culture et l'on paraît aujourd'hui d'accord pour attribuer cette infériorité du grain, à un commencement de fer- mentation due à des paddys mouillés mis en tas ou ensachés dans cet état, dans le but d'augmenter le poids de la marchandise à livrer. De telles pratiques sont dangereuses; elles peuvent par la suite déprécier la marchandise d'un pays, faire le jeu de concurrents sur les marchés et paralyser le commerce d'expor- tation. — Des poursuites devraient être exercées contre les vendeurs de paddys mouillés, car ils n'ignorent pas qu'ils trompent l'acquéreur pour réaliser un bénéfice illicite pouvant avoir les plus désastreuses conséquences.
Les riz indochinois subissent encore une dépréciation du fait de la présence, dans les sortes blanches commerciales, de grains rouges cassants. Ces grains obligent les usiniers à resserrer leurs meules pour le blanchiment. Il en résulte une augmentation sensible des brisures et farines dérivées du produit princi- pal, d'où une diminution réelle en rendement industriel.
Nous ne connaissons pas les proportions de grains rouges dans les diverses sortes cochinchinoises; nous savons cependant qu'elles sont importantes, puis- qu'on s'est beaucoup inquiété dernièrement de la quantité assez considérable de ces grains défectueux dans les sortes commerciales. Au Tonkin, le Directeur de la Société des Rizeries Indochinoises à Haiphong nous a fait savoir que, dans les sortes du Tonkin, la proportion des grains rouges variait entre 5 (ce qui est très rare) à 30 et que dans les sortes en provenance de la région de Nam-Dinh, la proportion atteignait parfois de 50 à 60 %• Dans à peu près tous les pays rizicoles, on constate cette marque de dégéné- rescence et on s'ingénie à combattre la production de grains rouges.
Cependant, au Tonkin, il ne faut pas confondre ces grains rouges allongés et cassants issus des cultures à sortes blanches avec le riz rouge thôc-d~, très cultivé et prétendu très nourrissant par les habitants des campagnes. Ces grains bien conformés d'ailleurs sont travaillés dans les usines locales qui arrivent très bien à les blanchir sans beaucoup de déchets.
M. Josselme, Vice-Président de la Chambre d'Agriculture en Cochinchine nous a fait savoir dans le compte-rendu de sa mission en Haute-Italie que
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