les Hevea aussi bien que les caféiers. Il ne faudra pas laisser subsister sur la plantation de caféiers souffreteux, ni abandonner leurs souches dépérissantes sur le sol. Je ferai la même recommandation en ce qui concerne le thé et la coca dont je vais dire quelques mots.
L'association du thé et de l'hevea est assez à la mode à Java et à Ceylan, pays montagneux qui rivalisent entre eux en ce qui concerne la qualité de la production de leurs théiers. Mais, à vrai dire, ce n'est pas de l'association de deux cultures qu'il s'agit ici, mais de la supplantation progressive du thé par l'hevea. Il ne faut donc considérer, en ce moment, la culture de l'hevea dans les plantations de thé, que comme une culture de remplacement motivée par les hauts cours atteints par le caoutchouc.
La production du thé a immédiatement diminué dans ces conditions ce qui, par contrecoup, a déterminé la hausse des cours du thé de Ceylan et de Java.
On peut du reste faire la même remarque dans la Péninsule Malaise en ce qui concerne les produits du cocotier.
J'ai vu, également à Java, employer la coca comme culture intercalaire de l'Hevea. Cette plante, qui est aussi utilisée dans les plantations de Suoi-Giao, est de culture facile ; malheureusement les débouchés de la cocaïne sont assez limités, surtout depuis que l'on supplée à son emploi par d'autres anesthési- ques, de création nouvelle, et qui sont utilisés soit isolément, soit en mélange avec la cocaïne. Certes, ces produits nouveaux n'ont pas encore détrôné la cocaïne; mais ils en ont singulièrement fait baisser les cours de plus de moitié en quelques années. A Suoi-Giao, nous traitons directement les feuilles de coca, mais il est évident que cette pratique, qui exige un personnel suffi- samment instruit et un matériel spécial, ne peut être employée sur toutes les plantations. A Java, les feuilles de coca sont expédiées en Europe après avoir été desséchées dans les grands séchoirs à thé si perfectionnés. Les feuilles de coca sont préalablement étendues quelques heures au soleil, puis elles sont passées au grand séchoir à thé, réglé de telle sorte qu'elles en sortent parfaite- ment sèches. Elles sont ensuite pulvérisées dans un moulin rotatif, puis débarrassées des débris de branches, pédoncules et impuretés diverses par vannage à la main. Ce sont des femmes qui procèdent à la séparation des rafles à l'aide de grands vans tressés, analogues à ceux dont les paysannes annamites se servent lors de la décortication du. paddy, pour séparer le riz de la balle non comestible. Le limbe des feuilles de coca est alors réduit en petites particules qui ont conservé toute leur coloration verte, l'odeur de la masse est délicieuse; et il suffit d'emballer telle qu'elle la feuille très sèche, dans des caisses zinguées et soudées, comme pour le thé; il ne reste plus alors qu'à clouer les caisses et à expédier.
2° Cultures intercalaires arbustives faites dans le but d'obtenir sur le même terrain et parallèlement au caoutchouc d'Hevea, un produit différent. Dans ce groupe, je rangerai en première ligne le Cacaoyer dont la fructifi- cation a rarement lieu avant l'âge de 7 ans, c'est-à-dire dont la production ne
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