que je n'ai jamais vu personne opérer de cette façon), n'enlever que les arbres dont la valeur caoutchoutifère est inférieure. J'indiquerai du reste à ce sujet, à propos de la sélection, un procédé rapide permettant d'apprécier approxima- tivement la valeur des Hevea en tant que producteurs de caoutchouc. Certes l'homogénéité de la plantation s'en ressentira, mais par contre, les rendements en caoutchouc seront singulièrement améliorés.
Il a été proposé à ce sujet de,ne garder que les arbres les mieux développés de façon à conserver le plus de surface possible d'écorce à saigner. C'est tou- jours la même idée fausse dominante qui se trouve du reste, en l'occurrence, encore annihilée par ce fait que les plus beaux arbres ne sont pas toujours ceux qui donnent le meilleur rendement en caoutchouc, fait qui est du reste connu Maintenant de la majorité des planteurs. Ainsi, les plantations en ordre serré sont à proscrire et il en est de même Pour les plantations trop espacées parce qu'il faut beaucoup de temps pour arriver à couvrir et à utiliser au maximum le sol occupé par la plantation. C'est dire;que je ne partage pas le moins du monde l'avis des personnes qui pen- sent que l'écartement entre les pieds doit être tel que les arbres ne se gênent jamais les uns les autres. Pour arriver à ce résultat il faudrait espacer les Hevea de plus de 15 ou 20 mètres les uns des autres et le sol ne serait pas encore complètement recouvert et utilisé au bout de 3o ans.
Il faut donc en arriver, théoriquement et économiquement, à un terme mixte Permettant aux Hevea de se développer librement tant qu'ils ne sont pas arrivés à un développement suffisant pour leur permettre d'être avantageusement exploités et laissant aux arbres un cube de terre et une surface ensoleillée telle, que la gêne fatale entre les différents arbres ne puisse compromettre l'avenir de la plantation.
On en arrive aujourd'hui, dans beaucoup d'eslales, à ne plus compter les ren- dements par pied ou proportionnellement à la surface de l'écorce traitée, mais bien, proportionnellement à la surface ensoleillée, ce qui est assez en harmonie -t),vec les conclusions de mes études physiologiques sur l'Hevea. Si chaque arbre produit un peu moins, il y a plus d'arbres à exploiter el le résultat est le même.
La surface foliacée, laboratoire des hydrocarbures, joue un rôle parallèle aux racines, organes d'absorption de l'eau, des matières azotées et des sels minéraux.
Il faut aux racines un cube de terre suffisant, il faut aux feuilles de l'air et de la lumière. Dans les plantations trop serrées, les racines entrent en rivalité es unes contre les autres, les tiges se développent comme des asperges portant un simple petit bouquet de feuilles sans épaisseur au sommet. Avec les planta- tions trop espacées, la terre et la lumière seront mal utilisées parce que trop incomplètement. Il y a donc un terme moyen ! Quel est-il ? C'est l'écartement qui permet aux arbres de réaliser une extension suffisante pendant tout le temps que la végéta- tion n'a pas pris un développement tel, que chacun puisse bénéficier abondam- ment de l'air, de la terre et de la lumière.
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