Depuis plusieurs années, les cultivateurs avaient reconnu la présence de ce coléoptère, mais jamais en aussi grande abondance qu'en 1911. Dans les environs de Phu-Lang-Thuong, les dégâts n'ont pas été bien importants ; c'est dans le huyên de Phat-Lôc et surtout dans celui de Yên-The que les plantations ont le plus souffert.
L'insecte dévore les feuilles sans toucher aux gousses ni aux fleurs ; mais lorsque toutes les feuilles ont été dévorées, les gousses ne se développent pas et il ne s'en forme plus.
Le Jardin Colonial de Nogent-sur-Marne, à qui des échantillons de ces insectes parasites avaient été envoyés, a reconnu que l'on était en présence du Corigetus mandarinus. D'après l'avis des spécialistes consultés par cet établissement, l'étude des procédés qui pourraient être employés pour détruire cet insecte n'a encore été faite nulle part.
Mais, étant donné que cet insecte appartient à la famille des curculionides, on pourrait, par analogie, conseiller d'employer comme insecticide la chaux vive ou fraîchement éteinte, pulvérisée. Ce procédé est très efficace, surtout contre les larves et a le grand avantage de ne pas communiquer de propriétés toxiques aux plantes sur lesquelles ce produit est répandu.
II- * *
La magnanerie expérimentale de Thanh-Ba (Tonkin) en 1911. — Nous extrayons du rapport de M. de Campocasso, Agent des Services Agricoles et Commerciaux, chargé de la station, les renseignements suivants concernant la magnanerie expérimentale de Thanh-Ba Pour l'année 1911.
L'année 1911 a été en général particulièrement désastreuse pour la sériciculture : les cha- leurs anormales, les inondations répétées et les orages tardifs, ont été autant de causes d'échecs.
La magnanerie de Thanh-Ba par son installation plus perfectionnée, son orientation très favorable, et surtout ses mùraies en mamelon a pu échapper à la loi commune, et sa produc- tion n'a été limitée que par la quantité des feuilles dont elle a pu disposer.
La première éducation a été assez tardivement faite, le 10 avril ; elle fut faible : 1 18 pontes ecloses fournirent 17 kilogs de cocons. Les éducations suivantes furent plus importantes, spécialement celle du 1er mai composée de japonais et de croisements japonais annamites et annamites japonais qui produisit 55 kilogs de cocons.
A partir du 6 juin les écarts brusques de température, commencent à causer des ravages.
Les vers annamites croisés japonais qui sont en éducation en souffrent beaucoup et alors que les mêmes croisements avaient donné une moyenne de 300 grammes de cocons par ponte, nous tombons le 4 juillet à 27 et 86 grammes. Et même, une éducation tentée du 19 juillet à la mi-aoùt fut un insuccès complet : il n'y a pas lieu d'être surpris, tout le monde se souvient des chaleurs anormales de cette période.
, Avec la fin d'août et au début de septembre, les éducations redeviennent normales, mais, a ce moment la pénurie de feuilles s'est fait sentir et a empêché d'obtenir les quantités de cocons qu'on aurait désirées.
Malgré tout, la production totale à ce jour (10 novembre) est de 178 kilogs de cocons de choix, et l'on peut prévoir que d'ici la fin de l'année, elle s'augmentera de quelques kilogrammes.
Le tableau suivant permettra de suivre les éducations dans leurs détails.
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