Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1912-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 janvier 1912 01 janvier 1912
Description : 1912/01/01 (A15,N94)-1912/02/28. 1912/01/01 (A15,N94)-1912/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530123k
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
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de la Martinique, de la Guadeloupe, de l'Afrique Occidentale et de Madagascar, le gibier, les
volailles et surtout la viande du Soudan et des hauts plateaux de Madagascar.
Le transport des fruits en chambre froide s'opère aujourd'hui par grandes masses aux Etats-
Unis, ainsi qu'au départ des Antilles anglaises, des Bermudes, des divers Etats du centre
Amérique et des Canaries. Pour l'envoi des fraises, raisins, cerises, bananes et légumes de la
Californie et de la Floride vers les cités populeuses des Etats du Nord-Est de l'Union, les
Américains sont arrivés à un étonnant degré de perfection : ils exposent les fruits avant leur
chargement — d'où le nom de préréfrigération — à une température très basse, puis les
placent dans les wagons frigorifiques où la température est maintenue, durant les huit, dix ou
douze jours du trajet, aux environs de 6°. A leur arrivée, les denrées conservent leurs qualités
naturelles de couleur, saveur, etc.
Mais plus encore que le transport des fruits, celui des viandes frigorifiées congelées, origi-
naires de nos possessions, paraît promis à un avenir brillant.
Abattus, congelés sur place et expédiés par vaisseaux munis de cales frigorifiques, les bœufs
du Soudan et surtout de Madagascar parviendraient en France à bas prix. On calcule que les
viandes congelées exigent pour leur transport à quantités égales quatre fois moins de place et
plus de la moitié moins de frais que les viandes sur pied. On peut ajouter que, abattues et
congelées dans les colonies, les viandes ne perdent rien de leur saveur et presque rien de leur
poids en cours de route (1), tandis que les animaux transportés vivants supportent souvent mal
la traversée, deviennent maigres et efflanqués. On a établi des devis, d'après lesquels la viande
de bœuf de Madagascar pourrait être vendue à des prix plus bas de 5o centimes à 60 centimes
par kilogramme que la viande métropolitaine.
Au reste, pour donner à l'exploitation son maximun de rendement, il ne suffirait pas de
créer des services spéciaux de transport par bateaux frigorifiques.
Il faudrait, aussi, développer l'élevage du bétail, créer sur place un entrepôt frigorifique
annexé à l'abattoir, et aménager en France même plusieurs entrepôts du même genre, destinés
à recevoir et à conserver, jusqu'au jour de leur vente, les viandes importées.
Ailleurs, le froid est utilisé au transport des céréales. On sait que ces produits sont souvent
détériorés par les dégâts de certains parasites : une cargaison de blé peut être en partie abimée,
rendue impropre à la moùture, par les ravages des charançons. Or, si l'on maintient le maïs
ou le blé à une température inférieure ou égale à 14°, le charançon ne peut plus vivre et ses
ravages sont évités. C'est donc là une précaution qu'on prend fréquemment aujourd'hui pour
le transport des blés de Californie et du Dakota à New-York, ou des blés de la République
Argentine et de l'Australie en Angleterre. Le riz de notre Indochine gagnerait sans doute à
être exporté dans des conditions analogues.
On a constaté également que les fibres de soie et de coton prennent plus de solidité et de
brillant quand elles ont été exposées à des basses températures : et cette observation peut
n'etre pas sans valeur pour l'avenir de nos cultures cotonnières coloniales.
Conclusion. — Ainsi, à tous les points de vue, amélioration des conditions hygiéniques de
la vie sous les tropiques, développement de l'élevage et des exportations de notre empire
colonial, introduction en France d'un aliment nouveau et économique, la question de l'emploi
du froid industriel aux colonies est à l'heure actuelle une de celles qui s'imposent le plus
vivement à l'attention du monde colonial. Déjà M. le Gouverneur général de Madagascar et
M. le Gouverneur général de l'Indochine, qui ont délégué des représentants au congrès de
Vienne, semblent décidés à favoriser de leur mieux les entreprises qui ne peuvent tarder à
naître dans le ressort de leurs gouvernements. Il semble également qu'il incombe au Départe-
ment d observer avec attention ces essais, de les seconder au besoin et peut-être même de
(1) A la vérité, la perte de poids n'est pas absolument nulle ; elle est environ de 20/0
entre le moment où les viandes sont abattues et celui où elles sont consommées.
de la Martinique, de la Guadeloupe, de l'Afrique Occidentale et de Madagascar, le gibier, les
volailles et surtout la viande du Soudan et des hauts plateaux de Madagascar.
Le transport des fruits en chambre froide s'opère aujourd'hui par grandes masses aux Etats-
Unis, ainsi qu'au départ des Antilles anglaises, des Bermudes, des divers Etats du centre
Amérique et des Canaries. Pour l'envoi des fraises, raisins, cerises, bananes et légumes de la
Californie et de la Floride vers les cités populeuses des Etats du Nord-Est de l'Union, les
Américains sont arrivés à un étonnant degré de perfection : ils exposent les fruits avant leur
chargement — d'où le nom de préréfrigération — à une température très basse, puis les
placent dans les wagons frigorifiques où la température est maintenue, durant les huit, dix ou
douze jours du trajet, aux environs de 6°. A leur arrivée, les denrées conservent leurs qualités
naturelles de couleur, saveur, etc.
Mais plus encore que le transport des fruits, celui des viandes frigorifiées congelées, origi-
naires de nos possessions, paraît promis à un avenir brillant.
Abattus, congelés sur place et expédiés par vaisseaux munis de cales frigorifiques, les bœufs
du Soudan et surtout de Madagascar parviendraient en France à bas prix. On calcule que les
viandes congelées exigent pour leur transport à quantités égales quatre fois moins de place et
plus de la moitié moins de frais que les viandes sur pied. On peut ajouter que, abattues et
congelées dans les colonies, les viandes ne perdent rien de leur saveur et presque rien de leur
poids en cours de route (1), tandis que les animaux transportés vivants supportent souvent mal
la traversée, deviennent maigres et efflanqués. On a établi des devis, d'après lesquels la viande
de bœuf de Madagascar pourrait être vendue à des prix plus bas de 5o centimes à 60 centimes
par kilogramme que la viande métropolitaine.
Au reste, pour donner à l'exploitation son maximun de rendement, il ne suffirait pas de
créer des services spéciaux de transport par bateaux frigorifiques.
Il faudrait, aussi, développer l'élevage du bétail, créer sur place un entrepôt frigorifique
annexé à l'abattoir, et aménager en France même plusieurs entrepôts du même genre, destinés
à recevoir et à conserver, jusqu'au jour de leur vente, les viandes importées.
Ailleurs, le froid est utilisé au transport des céréales. On sait que ces produits sont souvent
détériorés par les dégâts de certains parasites : une cargaison de blé peut être en partie abimée,
rendue impropre à la moùture, par les ravages des charançons. Or, si l'on maintient le maïs
ou le blé à une température inférieure ou égale à 14°, le charançon ne peut plus vivre et ses
ravages sont évités. C'est donc là une précaution qu'on prend fréquemment aujourd'hui pour
le transport des blés de Californie et du Dakota à New-York, ou des blés de la République
Argentine et de l'Australie en Angleterre. Le riz de notre Indochine gagnerait sans doute à
être exporté dans des conditions analogues.
On a constaté également que les fibres de soie et de coton prennent plus de solidité et de
brillant quand elles ont été exposées à des basses températures : et cette observation peut
n'etre pas sans valeur pour l'avenir de nos cultures cotonnières coloniales.
Conclusion. — Ainsi, à tous les points de vue, amélioration des conditions hygiéniques de
la vie sous les tropiques, développement de l'élevage et des exportations de notre empire
colonial, introduction en France d'un aliment nouveau et économique, la question de l'emploi
du froid industriel aux colonies est à l'heure actuelle une de celles qui s'imposent le plus
vivement à l'attention du monde colonial. Déjà M. le Gouverneur général de Madagascar et
M. le Gouverneur général de l'Indochine, qui ont délégué des représentants au congrès de
Vienne, semblent décidés à favoriser de leur mieux les entreprises qui ne peuvent tarder à
naître dans le ressort de leurs gouvernements. Il semble également qu'il incombe au Départe-
ment d observer avec attention ces essais, de les seconder au besoin et peut-être même de
(1) A la vérité, la perte de poids n'est pas absolument nulle ; elle est environ de 20/0
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