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plus ou moins vite, sous la double influence de la pression administrative, des
conseils donnés sans discontinuer et de l'appât du gain. Nous arriverions ainsi,
peu à peu, à pouvoir fournir, en toute saison, des bœufs à l'Afrique du Sud,
bœufs que l'exportateur n'hésiterait même pas à payer beaucoup plus cher que
les cours actuels, parce qu'il saurait pouvoir les vendre à bon prix aux bouchers
Sud-africains. Et ceux-ci auraient moins de bonnes raisons' de chercher- à se
fournir ailleurs.
Ce n'est qu'une fois engagé dans cette voie que Madagascar pourra réelle-
ment tirer parti 9e sa situation privilégiée vis-à-vis de l'Afrique du Sud, en tant
que pays d'élevage. Le jour où l'indigène aura été amené à comprendre que son
bœuf étant un transformateur d'aliments, il y a lieu de toujours le nourrir au
maximum, de lui éviter ces périodes de disette qui, non seulement font dépérir
les adultes, mais encore retardent le développement des jeunes, la place du
bœuf malgache sur le marché Sud-Africain sera tout autre, et nous pourrons
aussi songer à l'améliorer comme animal de boucherie, à lui donner plus de
précocité, prétention qui serait ridicule et puérile en ce moment.
C'est, en effet, un cliché très répandu et fréquemment servi, que celui-ci : Le
bœuf malgache se vend mal dans l'Afrique du Sud ; améliorons donc le bétail
malgache par l'introduction de races précoces, par des croisements, une sélec-
tion rigoureuse, etc., etc., autant de mots ou de phrases, autant d'erreurs.
Je suis cependant un partisan convaincu de la supériorité des sujets amé-
liorés, précoces, sur les autres. Presque toujours, en effet, les sujets qui rendent
le plus sont ceux qui donnent aussi la viande de première qualité, celle qui se
vendra le plus cher au kilo. Nous savons aussi que la viande d'un même animal
est encore classée en catégories, lre, 2e et 3e, celle-ci étant, bien entendu, la
moins cotée. La valeur d'un bœuf dépendra donc encore, non seulement de son
rendement en viande nette, mais aussi de la prédominance des régions fournis-
sant la viande de 1re catégorie.
Il est facile d'en déduire que, à poids égal, la valeur d'un animal variera encore
* avec sa conformation, de celle-ci découlant le plus ou moins de développement
des régions classées comme viandes de telle ou telle catégorie.. Les animaux les
plus prisés seront.ceux larges du dos et des lombes, près de terre, aux quartiers
postérieurs très développés, avec des membres courts et grêles, le tonneau sur
quatre allumettes, une tête fine, une encolure grêle, etc.
Or, que voyons-nous, jusqu'ici, sur un trop grand nombre de nos bœufs
malgaches? une conformation rappelant beaucoup celle du taureau, c'est-à-
dire, une tête lourde, une encolure forte, une prédominance des parties anté-
rieures du corps sur les postérieures, en un mot, une conformation exactement
opposée à celle qui doit assurer le rendement supérieur en viande de 1re catégorie.
Semblables animaux, même en très bon état de chair, sont donc, de par leur
seule conformation, déjà marqués d'un discrédit réel, d'une moins-value sen-
sible. J'ai même été tout dernièrement témoin du fait suivant, qui est signifi-
catif : le Teck devait prendre un chargement d'environ 160 têtes parmi un
lot de bœufs présentés à cet effet. L'homme chargé de l'opération éliminait
svstématiquement tous ceux à silhouette de taureau, alors même qu'ils étaient
en bon état. Questionné par moi à ce sujet, il me répondit : « Personne ne veut
de ces bœufs là-bas ; je n'en trouverais pas 3 francs ». Rien ne nous est plus
facile que de remédier à ce premier défaut de conformation en généralisant la
castration hâtive des jeunes mâles. Il suffira de le vouloir pour que l'indigène
s'y soumette, parce qu'il s'agit là d'une mesure dont l'exécution est facile à
contrôler. Les instructions précises données à ce sujet ont déjà eu un com-
mencement d'exécution que j'ai pu constater dans mes dernières tournées. Le
jour où l'indigène laissera moins ses bœufs à l'abandon ou aura été amené à
mieux les nourrir pt se sera plus ou moins rendu compte des avantages que lui
assurent, non seulement tel degré d'embonpoint, mais aussi telle conformation,
nous pourrons chercher à réaliser de plus en plus la conformation idéale du
bœuf de boucherie. Pour cela, deux moyens se présenteront à nous : la sélec-
tion dans la race elle-même ou l'introduction de géniteurs issus de races
possédant le plus les qualités de conformation que nous recherchons. Il sera
temps, lorsque le moment sera venu, de discuter les mérites respectifs de
l'une ou l'autre méthode. Je m'en tiens donc, pour le moment, à quelques
.aperçus sur la précocité.
Il est indiscutable que l'on a tout intérêt à produire des animaux précoces,
puisque cela se ramène à élever des sujets qui, à 3 ou 4 ans, assurent le même
rendement que d'autres à 6 ou 7 ans. L'idéal est évidemment d'avoir le bétail à
plus ou moins vite, sous la double influence de la pression administrative, des
conseils donnés sans discontinuer et de l'appât du gain. Nous arriverions ainsi,
peu à peu, à pouvoir fournir, en toute saison, des bœufs à l'Afrique du Sud,
bœufs que l'exportateur n'hésiterait même pas à payer beaucoup plus cher que
les cours actuels, parce qu'il saurait pouvoir les vendre à bon prix aux bouchers
Sud-africains. Et ceux-ci auraient moins de bonnes raisons' de chercher- à se
fournir ailleurs.
Ce n'est qu'une fois engagé dans cette voie que Madagascar pourra réelle-
ment tirer parti 9e sa situation privilégiée vis-à-vis de l'Afrique du Sud, en tant
que pays d'élevage. Le jour où l'indigène aura été amené à comprendre que son
bœuf étant un transformateur d'aliments, il y a lieu de toujours le nourrir au
maximum, de lui éviter ces périodes de disette qui, non seulement font dépérir
les adultes, mais encore retardent le développement des jeunes, la place du
bœuf malgache sur le marché Sud-Africain sera tout autre, et nous pourrons
aussi songer à l'améliorer comme animal de boucherie, à lui donner plus de
précocité, prétention qui serait ridicule et puérile en ce moment.
C'est, en effet, un cliché très répandu et fréquemment servi, que celui-ci : Le
bœuf malgache se vend mal dans l'Afrique du Sud ; améliorons donc le bétail
malgache par l'introduction de races précoces, par des croisements, une sélec-
tion rigoureuse, etc., etc., autant de mots ou de phrases, autant d'erreurs.
Je suis cependant un partisan convaincu de la supériorité des sujets amé-
liorés, précoces, sur les autres. Presque toujours, en effet, les sujets qui rendent
le plus sont ceux qui donnent aussi la viande de première qualité, celle qui se
vendra le plus cher au kilo. Nous savons aussi que la viande d'un même animal
est encore classée en catégories, lre, 2e et 3e, celle-ci étant, bien entendu, la
moins cotée. La valeur d'un bœuf dépendra donc encore, non seulement de son
rendement en viande nette, mais aussi de la prédominance des régions fournis-
sant la viande de 1re catégorie.
Il est facile d'en déduire que, à poids égal, la valeur d'un animal variera encore
* avec sa conformation, de celle-ci découlant le plus ou moins de développement
des régions classées comme viandes de telle ou telle catégorie.. Les animaux les
plus prisés seront.ceux larges du dos et des lombes, près de terre, aux quartiers
postérieurs très développés, avec des membres courts et grêles, le tonneau sur
quatre allumettes, une tête fine, une encolure grêle, etc.
Or, que voyons-nous, jusqu'ici, sur un trop grand nombre de nos bœufs
malgaches? une conformation rappelant beaucoup celle du taureau, c'est-à-
dire, une tête lourde, une encolure forte, une prédominance des parties anté-
rieures du corps sur les postérieures, en un mot, une conformation exactement
opposée à celle qui doit assurer le rendement supérieur en viande de 1re catégorie.
Semblables animaux, même en très bon état de chair, sont donc, de par leur
seule conformation, déjà marqués d'un discrédit réel, d'une moins-value sen-
sible. J'ai même été tout dernièrement témoin du fait suivant, qui est signifi-
catif : le Teck devait prendre un chargement d'environ 160 têtes parmi un
lot de bœufs présentés à cet effet. L'homme chargé de l'opération éliminait
svstématiquement tous ceux à silhouette de taureau, alors même qu'ils étaient
en bon état. Questionné par moi à ce sujet, il me répondit : « Personne ne veut
de ces bœufs là-bas ; je n'en trouverais pas 3 francs ». Rien ne nous est plus
facile que de remédier à ce premier défaut de conformation en généralisant la
castration hâtive des jeunes mâles. Il suffira de le vouloir pour que l'indigène
s'y soumette, parce qu'il s'agit là d'une mesure dont l'exécution est facile à
contrôler. Les instructions précises données à ce sujet ont déjà eu un com-
mencement d'exécution que j'ai pu constater dans mes dernières tournées. Le
jour où l'indigène laissera moins ses bœufs à l'abandon ou aura été amené à
mieux les nourrir pt se sera plus ou moins rendu compte des avantages que lui
assurent, non seulement tel degré d'embonpoint, mais aussi telle conformation,
nous pourrons chercher à réaliser de plus en plus la conformation idéale du
bœuf de boucherie. Pour cela, deux moyens se présenteront à nous : la sélec-
tion dans la race elle-même ou l'introduction de géniteurs issus de races
possédant le plus les qualités de conformation que nous recherchons. Il sera
temps, lorsque le moment sera venu, de discuter les mérites respectifs de
l'une ou l'autre méthode. Je m'en tiens donc, pour le moment, à quelques
.aperçus sur la précocité.
Il est indiscutable que l'on a tout intérêt à produire des animaux précoces,
puisque cela se ramène à élever des sujets qui, à 3 ou 4 ans, assurent le même
rendement que d'autres à 6 ou 7 ans. L'idéal est évidemment d'avoir le bétail à
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