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II.-Annexes au rapport de M. le Vétérinaire GRANDMOUGIN
ANNEXE N° 12
au sujet des exportations de bœufs
Tulear, le 15 juin 1904.
Pour tout homme de sens pratique ne voulant rien entreprendre à l'aven-
ture, sachant aussi méditer quelque peu les enseignements du passé, une affaire
d'exportation de bœufs raisonnée, entreprise avec l'idée de réussir et de durer,
semblera inséparable de certaines règles générales très simples qui pourraient
se résumer ainsi.
1° Connaître à la fois les besoins du pays importateur et les ressources du
pays exportateur.
2° Une fois certain que l'opération bien conduite peut assurer des bénéfices
suffisants — différence entre le prix de vente et le prix d'achat majoré des frais
généraux, des frais de douane, de fret, d'embarquement, de débarquement, etc. —
s'assurer des débouchés certains par des contrats fermes, clairs, ne spécifiant
que ce que l'on sera en mesure de pouvoir exécuter.
30 Pouvoir disposer de suite des capitaux nécessaires pour s'organiser pra-
tiquement.
L'affaire ainsi préparée commercialement et financièrement, restera la
phase d'exécution, qui doit avoir pour objectif de débarquer des animaux ayant
perdu le moins possible de leur poids, de leur qualité, entre le jour de leur
achat sur la terre malgache et le jour de leur débarquement sur la terre Sud-
Africaine. L'idéal serait dès lors :
a) Que l'on fût toujours fixé sur la date certaine de l'arrivée du bateau, de
façon à n'arracher les bœufs à leur vie normale que juste à temps pour les
amener, sans marches forcées, au port d'embarquement ; on devra, bien entendu,
pouvoir commencer à embarquer de suite.
b) Que le bateau fût aménagé spécialement, intelligemment, pour ce genre
de transport, c'est-à-dire que les bœufs puissent y trouver, pendant toute la
traversée, du foin mangeable, de l'eau de boisson en quantité suffisante, qu'ils
ne fussent pas trop entassés, pussent respirer, etc.
Ce qui revient à dire qu'il faudra tenir compte de tous les ménagements •
qu'exige la « marchandise boetif ) si l'on tient à la présever de cette avarie
spéciale qui s'appelle dépérissement, quand ce n'est pire.
A première vue, tout ce qui précède semblera autant de vérités de la Palisse.
On ne peut donc que regretter davantage de voir combien peu, cependant, elles
réussissent à s'imposer à l'esprit de ceux qui, successivement, viennent ici
tâter de l'exportation de bœufs vers l'Afrique du Sud, de voir combien souvent
la non observance de telle ou telle de ces notions de bon sens transforme en
opérations, sinon malheureuses, du moins peu productives et partant éphé-
mères, celles qui semblaient le mieux appelées à réussir et à durer.
Ainsi : • *
1° La Compagnie X débute de la façon suivante : par suite d'un concours de
circonstances qui n'auraient pas dû se produire, les bœufs, arrivés à Tulear le
26 avril, en condition parfaite, ne peuvent être embarqués que le 19 mai. Rien
n'a été préparé à bord pour les recevoir. En hissant le premier bœuf, on s'aper-
çoit que le treuil ne fonctionne pas. Pendant qu'on en installe un deuxième, une
vingtaine de bœufs, déjà amenés le long du bord, doivent se maintenir dans
l'eau à la nage, quelques-uns pendant plus d'une heure, la tête seulement sou-
II.-Annexes au rapport de M. le Vétérinaire GRANDMOUGIN
ANNEXE N° 12
au sujet des exportations de bœufs
Tulear, le 15 juin 1904.
Pour tout homme de sens pratique ne voulant rien entreprendre à l'aven-
ture, sachant aussi méditer quelque peu les enseignements du passé, une affaire
d'exportation de bœufs raisonnée, entreprise avec l'idée de réussir et de durer,
semblera inséparable de certaines règles générales très simples qui pourraient
se résumer ainsi.
1° Connaître à la fois les besoins du pays importateur et les ressources du
pays exportateur.
2° Une fois certain que l'opération bien conduite peut assurer des bénéfices
suffisants — différence entre le prix de vente et le prix d'achat majoré des frais
généraux, des frais de douane, de fret, d'embarquement, de débarquement, etc. —
s'assurer des débouchés certains par des contrats fermes, clairs, ne spécifiant
que ce que l'on sera en mesure de pouvoir exécuter.
30 Pouvoir disposer de suite des capitaux nécessaires pour s'organiser pra-
tiquement.
L'affaire ainsi préparée commercialement et financièrement, restera la
phase d'exécution, qui doit avoir pour objectif de débarquer des animaux ayant
perdu le moins possible de leur poids, de leur qualité, entre le jour de leur
achat sur la terre malgache et le jour de leur débarquement sur la terre Sud-
Africaine. L'idéal serait dès lors :
a) Que l'on fût toujours fixé sur la date certaine de l'arrivée du bateau, de
façon à n'arracher les bœufs à leur vie normale que juste à temps pour les
amener, sans marches forcées, au port d'embarquement ; on devra, bien entendu,
pouvoir commencer à embarquer de suite.
b) Que le bateau fût aménagé spécialement, intelligemment, pour ce genre
de transport, c'est-à-dire que les bœufs puissent y trouver, pendant toute la
traversée, du foin mangeable, de l'eau de boisson en quantité suffisante, qu'ils
ne fussent pas trop entassés, pussent respirer, etc.
Ce qui revient à dire qu'il faudra tenir compte de tous les ménagements •
qu'exige la « marchandise boetif ) si l'on tient à la présever de cette avarie
spéciale qui s'appelle dépérissement, quand ce n'est pire.
A première vue, tout ce qui précède semblera autant de vérités de la Palisse.
On ne peut donc que regretter davantage de voir combien peu, cependant, elles
réussissent à s'imposer à l'esprit de ceux qui, successivement, viennent ici
tâter de l'exportation de bœufs vers l'Afrique du Sud, de voir combien souvent
la non observance de telle ou telle de ces notions de bon sens transforme en
opérations, sinon malheureuses, du moins peu productives et partant éphé-
mères, celles qui semblaient le mieux appelées à réussir et à durer.
Ainsi : • *
1° La Compagnie X débute de la façon suivante : par suite d'un concours de
circonstances qui n'auraient pas dû se produire, les bœufs, arrivés à Tulear le
26 avril, en condition parfaite, ne peuvent être embarqués que le 19 mai. Rien
n'a été préparé à bord pour les recevoir. En hissant le premier bœuf, on s'aper-
çoit que le treuil ne fonctionne pas. Pendant qu'on en installe un deuxième, une
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