Il est à remarquer qu'elle ne contient jamais de nitrites, tandis que si l'on prend de l'eau à l'entrée des filtres et qu'on la laisse au repos pendant quelques jours, l'oxydation de l'ammoniaque donne au contraire peu de nitrates et une très forte proportion de nitrites, corps qui son toxiques.
Ces résultats sont donc excellents.
Au point de vue bactériologique, l'eau qui sort des filtres est de qualité très variable.
Si les préfiltres sont en marche depuis un temps assez long pour qu'ils soient suffisamment colmatés, ils ne laissent passer qu'un très petit nombre de germes.
C est ainsi que nous n'avons trouvé que 36 germes microbiens aérobies par centimètre cube dans l'eau sortant d'un préfiltre en marche depuis deux mois et 115 dans l'eau d'un préfiltre vieux d'un mois environ.
Mais l'eau qui sort des préfiltres récemment nettoyés, est toujours bacté- riologiquement très souillée et ce, quelquefois pendant plus d'une quinzaine de jours. C'est ainsi que nous avons trouvé 1322 germes microbiens aérobies par centimètre cube dans l'eau sortant d'un préfiltre nettoyé la veille et 11474 dans l'eau de ce même préfiltre après 14 jours de fonctionnement.
Sur les huit préfiltres, il y en a en général sept qui donnent une bonne tiltra- tion, tandis que le huitième laisse passer une eau très impure. L'eau résultant du mélange des huiteffluents ne contient donc jamais un grand nombre de microbes, mais elle renferme toujours des germes suspects et elle peut véhiculer des espèces très dangereuses. C'est ainsi que nous y avons trouvé le bacille pyocyanique, le colibacille, le micrococcus prodigiosus, des vibrions, un grand nombre de bactéries putrides, que nous n'avons jamais rencontrés dans l'eau sortant des puits. Ces germes prov ennent donc d'une souillure des filtres (dégrossisseurs et préfiltres), Ils y sont apportés par l'air et par les indigènes employés aux nettoyages du sable.
La souillure par l'air est très importante en raison de l'emplacement des filtres. Ils sont situés, en effet, à quelques mètres seulement et sous le vent de la digue si fréquentée du fleuve Rouge, en face d'un important marché de bambous et ne sont protégés que par une palissade. Les poussières que soulèvent en cet endroit toujours grouillant, les voitures, les charrettes, les indigènes traînant des bambous, etc. , vont sur les filtres qui, comme nous l'ayons dit plus haut, ne donnent aucune garantie lorsqu'ils viennent d'être nettoyés. On voit les dangereuses contaminations qu'il peut en résulter pour l'eau de la ville.
C'est surtout cette souillure par l'air qui la charge des nombreuses bactéries putrides qu'elle contient.
La contamination par le- indigènes employés aux nettoyages n'est pas moins dangereuse. Lorsque nous avons fait nos premiers prélèvements, ces indigènes al aient sur les filtres les pieds sales, avec leurs vêtements ordinaires. Ils y ap- portaient une partie des germes qu'ils avaient ramassés à tous les contacts mal- propres et les germes des maladies de la peau dont ils pouvaient être atteints.
Nous avons signalé les dangers de cet état de choses à M. le Chef de la Voirie
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