latex dans un récipient plus vaste qu'ils portent à la main en vue de la collecte du caoutchouc, il reste toujours un peu de latex plus ou moins adhérent à leure parois et une partie de ce liquide tombe à terre lorsque les godets sont ren- versés et placés jusqu'au lendemain sur les piquets supports.
Quelques planteurs exigentque ces godets soient lavés sur placé immédiatement après chaque récolte, les eaux de lavage étant traitées ensuite en vue de la récupération du caoutchouc qu'elles contiennent ; mais je dois dire que je n'ai observé que rarement cette pratique excellente se poursuivre régulièrement sur les plantations.
Les planteurs qui, en vue des saignées, accrochent les godets à des pointes enfoncées dans les Hevea, replacent en général ces récipients, ouverture en haut, après avoir collecté le latex. C'est là une pratique excellente, car elle évite à la fois la souillure des récipients et une déperdition régulière de latex.
J'ai donc été étonné de voir, sur une plantation, les tasses retournées, ouver- ture en bas, et accrochées à des pointes supplémentaires fichées dans les mêmes arbres. Le latex qui dégouttait journellement des récipients ainsi retournés, formait le long du tronc des Hevea de longues traînées de caoutchouc devenues noires et poisseuses sous l'influence des intempéries.
Cette pratique était motivée, m'a-t-on dit, par le désir d'éviter les jours de mauvais temps que l'eau de pluie n'entre dans les tasses. J'ai fait alors remarquer que cela n'avait aucune importance, puisqu'on ne saignait pas les Hevea les jours de mauvais temps ; que, le plus souvent, lor. qu'une pluie survenait l'après-midi, le latex était déjà coagulé dans les tasses, que la gomme était suffisamment adhérente aux parois des récipients pour ne pas être entraînée par la pluie, que le caoutchouc pouvait tout au plus subir de ce fait un commencement de lavage
c'est-à-dire de purification, et enfin que, s'il arrive parfois, il est vrai, que des pluies surviennent immédiatement après la récolte, il ne pouvait en résulter que des pertes accidentelles et non des pertes régulières comme par l'autre façon de procéder. En conclusion, je ne vois que des avantages à laisser les godets ouverture en haut, lorsqu'on les abandonne sur la plantation ; mais, comme on ne doit jamais les laisser traîner à terre, il sera loisible à chacun d'imaginer des systèmes d'accrochages spéciaux pour chaque espèce de godet.
C'est pour retarder la coagulation du latex que, dans presque toutes les plantations d'Hevea, on met un peu d'eau dans les godets avant d'opérer la sai- gnée. Cette pratique est bonne en principe, mais je dois faire deux observations en ce qui concerne son application dans la pratique courante : 10 Dans certaines plantations j'ai vu les coolies aller puiser l'eau destinée à cet usage dans le ruisseau 'ou dans le drain le plus voisin. Lorsque cette eau est propre, cela est parfait, mais il n'en est malheureusement pas toujours ainsi, surtout après les pluies qui sont particulièrement fréquentes sous les climats tropicaux. Inutile d'insister, je crois, sur les inconvénients de cette façon d'opé- rer, et j'estime que ce ne serait pas d'une si grande complication que d'obliger les ouvriers à n'employer pour cet usage qu'une eau purifiée déterminée.
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