Le rôle unique que jouent dans la nutrition du riz le potassium et l'azote est certainement dû au fait que la plainte exige ces éléments en quantités plus grandes que les autres. La quantité minima d'un élément nécessaire à l'obtention d'une production donnée (pourvu qu'elle soit utilisée à la production d'une récolte maxima) serait exprimée par le produit de l'accroissement total par le pourcentage de l'élément donné dans la récolte mûre. La fonction qu'un élément a dans la croissance, doit avoir une influence sur la longueur du temps que la plante exige pour utiliser complètement une quantité donnée de ceîti élément. Cette longueur de temps limite la durée de la période nécessaire à l'utilisation de l'élément.
La quantité d'un élément qu'une plante peut absorber à un moment donné de la croissance dépend aussi des propriétés du milieu de dévelop- pement. Dans le cas de plantes transférées de la solution nutritive com- plète aux milieux dépourvus de potassium ou d'azote, la récolte a été d'autant plus forte que ce transfert a été opéré plus tardivement, ce qui s'explique par l'absorption de quantités de plus en plus grandes de ces éléments. Le riz ne doit pas pouvoir accumuler dans ses tissus de grandes quantités de ces éléments pour les utiliser ultérieurement.
On considérait le riz comme ayant besoin d'azote sous la forme am- moniacale ; cette spécificité dépend de la variété envisagée. NAGAOKA a trouvé que le riz de montagne avait moins besoin d'azote ammoniacal que les variétés de riz irriguées. Peut-être la présence d'azote ammo- niacal eut donné dans ces expériences de meilleurs résultats, mais en l'absence de cet élément on a tout de même obtenu de beaux plants, bien développés, d'une variété de riz irriguée.
D'autre part, dans les essais en plein champ, le sulfaite d'ammo- niaque donne de meilleurs résultats que le nitrate de soude. Il y a la une contradiction, que l'on peut expliquer en étudiant les facteurs qui ont une influence sur l'assimilabilité du fer. Les données du tableau montrent que le riz exige du fer assimilable dans la solution nutritive pendant une période plus longue que n'importe quel autre élément.
Comparons les résultats obtenus sans azote, d'une part, sans fer, de l'autre, Sans azote, après un mois de développement en solution nutritive complète, les plantes ne produisirent pas beaucoup mais se développèrent normalement : toutes donnèrent des graines. Mieux, l'ab- sence d'azote dans la première période de développement de la plante n'empêche pas la reproduction. Mais l'ahsence de fer dans le milieu de développement des jeunes semis de riz les fit mourir prématurément.
Même si l'on ne supprime le fer qu'après trois mois de développe- ment en solution nutritive complète, les plantes deviennent jaunes chlo- rotiques, s'étiolent et cessent de pousser. A leur mort, elles présen- tent un développement d'autant plus grand qu'on leur avait fourni du fer pendant plus longtemps.
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