Le Chef du Service des Affaires Economiques du Gouvernement Général de tlndocizine croit utile de résumer, sous celle rubrique, les renseigne- ments qui lui parviennent de divers côtés, ou qu'il puise lui-même à des sources très différentes, qu'il a toujours soin, autant que possible, de choisir sérieusement et de citer.
Mais il doit être bien entendu que ces renseignements ne sont donnés qu'à litre indicatif et ne peuvent, en aucune façon, engager la responsa- bilité du Chef du service.
Tout avis rectificatif ou complémentaire sera d'ailleurs reçu et inséré avec reconnaissance.
Les plantes de la zone tempérée au Tonkin. — L'étude récente de M. Auguste Chevalier sur la culture des arbres fruitiers des pays tempérés dans le moyen et le haut Tonkin (1) rappelle l'attention sur une question déjà vieille de plus de vingt ans. Il y a quelques années, M. Eberhardt, Inspecteur des Services Agricoles et Commerciaux posait les mêmes conclusions à propos du plateau de Van Linh (2), Mais dès la fondation du Jardin botanique de Hanoi était apparue l'utilité d'un établissement consacré aux végétaux de la zone tempérée et notamment à l'amélioration des arbres fruitiers indigènes ou à l'acclimatation des espèces d'Europe. Ce projet avait été agréé par M. le Résident supérieur Fonrès; malgré cette haute autorité il ne put aboutir. Seuls quelques officiers, plus directement frappés de l'op- portunité de la tentative, ont créé çà et là, au voisinage des postes militaires, des jardins d'essais dont il ne reste que des vestiges. A Lang-dan et à Quan-ba, au nord de Hagiang, le lieutenant-colonel Schmidt avait engagé dans ce but d'assez fortes dépenses. A Caobang, à Baolac, à Dông-Van, j'ai personnellement envoyé des graines et des plants qui s'ajoutaient aux ressources locales pour constituer des vergers. Le colonel de Beylié avait fait venir de France pour plusieurs milliers de francs d'arbres fruitiers répartis entre Pakha, Nghia-lô, Tu-lê. Au reste le général Bichot, commandant en chef, avait prescrit la création d'un jardin dans chaque poste..
Le succès de ces établissements demeurait forcément subordonné aux aptitudes et aux ressources en hommes et en argent des chefs de poste. Les mutations d'officiers, les déplace- ments de troupe, le départ fortuit des compétences les condamnaient à des vicissitudes incompatibles avec la continuité d'efforts qui doit caractériser de tels essais. C'était un perpé- tuel recommencement.
L'affectation d'un inspecteur spécial à ce service des jardins militaires de la haute région ne fut jamais admise : elle aurait cependant pu, dans une certaine mesure, assurer une sorte de tradition.
Mais il y a plus, la suppression des budgets des territoires militaires a entrainé la dispari- tion des derniers jardins d'essai.
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(1) Bulletin Economique de l'Indochine, iqt4, page 107.
(2) Bulletin Economique de l'Indochine, 1908; note en bas de la page 5ao.
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