Les pins se différencient, à première vue, par la longueur des aiguilles, qui est très variable ; par le nombre de ces aiguilles, renfermées dans la même gaine ; par la grosseur des cônes et leur forme ; par la couleur et l'aspect des écorces, particulièrement dans les parties hautes des fûts.
Il y a lieu de remarquer immédiatement que le pin de Quang-Yên compte deux aiguilles par gaine, alors que les pins de Ha-Giang, du Tran-Ninh et du Lang-Bian en comptent trois. Ils ne sont donc pas de même espèce.
Le pin de Quang-Yên peut être assimilé à son congénère, de France le pin Maritime dont le nom indique bien la station préférée, alors que les autres pins que l'on trouve ici pourraient être rangés dans les pins de montagne.
Ces pins de montagne d'Indochine pourraient-ils être gemmés avec les mê- mes avantages que le pin de Quang-Yên? Il ne faut pas l'espérer. En tout cas il serait certainement intéressant de tenter des essais et c'est pour ce motif que je vais essayer d'exposer la méthode du gemmagedes Landes que l'on applique à Quang-Yên.
Il faut distinguer deux sortes de gemmage : le gemmage à vie et le gemmage à mort.
Gemmage a vie. — Le gemmage à vie a pour but de récolter sur un pin le plus de résine possible sans compromettre l'existence de l'arbre.
Pour atteindre ce résultat il est d'abord nécessaire d'attendre, pour commen- cer l'opération, que les pins aient acquis une certaine force.
A Quang-yèn on a fixé à 0m20, mesure prise à 1111 au-dessus du sol, le dia- mètre minimum des arbres à gemmer.
On commence par pratiquer une quarre qui ne doit pas dépasser 0 m 10 de largeur ; celle-ci se place immédiatement au-dessus du collet et s'élève pro- gressivement pour atteindre omtto à la fin de la première année et 3m70 environ au bout de la cinquième année.
La profondeur de la quarre ne doit pas excéder un centimètre, mesure prise dans l'épaisseur du bois sous l'écorce.
Une deuxième quarre est ensuite commencée de la même façon que la pre- mière, mais du côté diamétralement opposé. Le nombre des quarres sur un même arbre peut être de quatre ce qui suppose une durée de gemmage de 20 ans.
Les pots de grès sont percés, à la partie supérieure, de deux trous destinés à leur suspension à l'arbre au moyen de deux pointes fixées à celui-ci. Un peu au-dessus du pot est directement fixée dans l'arbre une lame courbe de zinc dentée en scie dont les dents pénètrent dans le bois. Cette lame de zinc a pour but de faire déverser la résine dans le pot.
La récolte, dans des touques, se fait toutes les semaines en vidant le contenu des pots et en les replaçant. On profite de l'occasion pour rafraîchir la plaie en la grattant avec un instrument tranchant ayant la forme de l'herminette des tonneliers.
Cette opération a pour but de rouvrir l'extrémité sectionnée des canaux resinifères bouchés par la gemme solidifiée.
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