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les grands magasins de l'Ouest et les courtiers de l'Est en articles assez
grossiers mais bon marché. Chacun d'entre eux laissant un profit minime,
une des conditions d'existence de ces affaires est le volume considérable
des commandes. Elles sont également tenues par la force des choses de
s'adresser à un type unique de magasin de vente : le grand magasin car
seul, il peut écouler très vite la marchandise.
Pour les satisfaire, l'exportateur doit fournir des milliers d'heures de
travail très pauvrement rémunérées d'artisans de qualité médiocre. La
formation technique importe peu. On ne demande ni originalité, ni sen-
timent artistique. Dans certaines régions de la Chine et du Japon, ces
travaux sont ainsi le lot des femmes et des enfants qui y consacrent tout
leur temps.
Ce n'est pas ce que l'on peut trouver dans notre colonie où l'organisa-
tion de l'artisanat familial a plus ou moins dépassé ce stade embryonnaire.
Que ce soit au Cambodge ou au Tonkin, la fabrication des ouvrages
indigènes est aux mains des travailleurs ayant un métier qui est le fruit
d'un long apprentissage. Fabriquant des objets qui demandent à la fois
plus d'habileté et plus de temps, ces artisans demandent des prix déjà
plus forts. Enfin, même pour des choses très simples, domaine du travail
féminin et enfantin, la quantité de la main d'œuvre est encore très faible,
ce qui rend impossible l'exécution de gros ordres.
La doctrine de l'autorité — implicitement contenue dans ses décisions —
est, au demeurant, assez hostile au système imposé par la formule com-
merciale américaine. On peut la tenir en cela bien fondée.
Quel intérêt pourrions-nous trouver à satisfaire de telles demandes, en
allant contre un mouvement de valorisation des articles de notre colonie
et d'amélioration des techniques artisanales indigènes ? Tout compte fait,
le bénéfice réel de ces opérations est discutable. Dans le domaine techni-
que il est non seulement nul mais encore négatif et dégradant. Quant
aux profits, ôtés les salaires, les plus gros restent toujours aux importa-
teurs et aux commissionnaires. La prudence commandait donc d'éviter
Charybde.
Comme le nautonier antique on risquait alors de tomber dans Scylla.
Ce deuxième écueil, assez rapidement deviné sous la surface confuse des
premiers contacts avec l'Amérique du Nord, prend la forme du magasin
de luxe « exclusif » vendant à une clientèle restreinte, mais riche, des pro-
duits importés et chers. La politique pratiquée par ces établissements est
exactement contraire à celle des gros importateurs, mais les résultats en
sont exactement comparables. S'approvisionnant la plupart du temps
directement au producteur, sans recourir à des intermédiaires, ils passent
commande d'un petit nombre d'articles de qualité bonne ou moyenne
les grands magasins de l'Ouest et les courtiers de l'Est en articles assez
grossiers mais bon marché. Chacun d'entre eux laissant un profit minime,
une des conditions d'existence de ces affaires est le volume considérable
des commandes. Elles sont également tenues par la force des choses de
s'adresser à un type unique de magasin de vente : le grand magasin car
seul, il peut écouler très vite la marchandise.
Pour les satisfaire, l'exportateur doit fournir des milliers d'heures de
travail très pauvrement rémunérées d'artisans de qualité médiocre. La
formation technique importe peu. On ne demande ni originalité, ni sen-
timent artistique. Dans certaines régions de la Chine et du Japon, ces
travaux sont ainsi le lot des femmes et des enfants qui y consacrent tout
leur temps.
Ce n'est pas ce que l'on peut trouver dans notre colonie où l'organisa-
tion de l'artisanat familial a plus ou moins dépassé ce stade embryonnaire.
Que ce soit au Cambodge ou au Tonkin, la fabrication des ouvrages
indigènes est aux mains des travailleurs ayant un métier qui est le fruit
d'un long apprentissage. Fabriquant des objets qui demandent à la fois
plus d'habileté et plus de temps, ces artisans demandent des prix déjà
plus forts. Enfin, même pour des choses très simples, domaine du travail
féminin et enfantin, la quantité de la main d'œuvre est encore très faible,
ce qui rend impossible l'exécution de gros ordres.
La doctrine de l'autorité — implicitement contenue dans ses décisions —
est, au demeurant, assez hostile au système imposé par la formule com-
merciale américaine. On peut la tenir en cela bien fondée.
Quel intérêt pourrions-nous trouver à satisfaire de telles demandes, en
allant contre un mouvement de valorisation des articles de notre colonie
et d'amélioration des techniques artisanales indigènes ? Tout compte fait,
le bénéfice réel de ces opérations est discutable. Dans le domaine techni-
que il est non seulement nul mais encore négatif et dégradant. Quant
aux profits, ôtés les salaires, les plus gros restent toujours aux importa-
teurs et aux commissionnaires. La prudence commandait donc d'éviter
Charybde.
Comme le nautonier antique on risquait alors de tomber dans Scylla.
Ce deuxième écueil, assez rapidement deviné sous la surface confuse des
premiers contacts avec l'Amérique du Nord, prend la forme du magasin
de luxe « exclusif » vendant à une clientèle restreinte, mais riche, des pro-
duits importés et chers. La politique pratiquée par ces établissements est
exactement contraire à celle des gros importateurs, mais les résultats en
sont exactement comparables. S'approvisionnant la plupart du temps
directement au producteur, sans recourir à des intermédiaires, ils passent
commande d'un petit nombre d'articles de qualité bonne ou moyenne
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