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Les aleurites dans les colonies françaises
Indochine
La Société d'Acclimatation proposait, il y a déjà cinquante ans, de développer
la culture des aleurites dans les régions chaudes de notre Empire ; mais aucune
suite ne fut donnée à son appel.
Les graines d'aleurites de Cochinchine figuraient à l'Exposition de 1900 et un
chimiste de talent, BALLAND, en donne l'analyse et étudie des graines qui avaient
provoqué un empoisonnement à Nantes vers 1908.
Dans le Bulletin économique de l'Indochine, Ch. CREVOST, (i) en 1906 décrit
l'abrasin ou « faux-bancoulier » (qu'il rapporte d'ailleurs à l'A. cordata) arbre
spontané dans presque toutes les forêts indochinoises, qui donne environ 15 kg
de fruits par an — ce chiffre paraît un peu fort si l'on considère les observations
actuelles - et l'huile retirée de ses graines, très siccative, peut servir à préparer
sans cuisson préalable d'excellents vernis. On l'utilise sur place pour imperméabi-
liser soie et papier, rendre étanches les paniers de bambous, etc.
Depuis la guerre de 1914, certaines tentatives avaient été faites par des planteurs
ou par des commerçants pour la vente de l'huile de fabrication locale. Mais ces
essais isolés sont restés sans lendemain, en raison probablement de la complexité
du problème et, jusqu'à ces dernières années, aucun courant commercial n'avait
pu s'établir pour des huiles indigènes d'origine incertaine et plus souvent
adultérées.
Les essais systématiques r de culture ne datent que d'une dizaine d'années. Ils
sont dûs pour les uns, à l'Institut des Recherches Agronomiques et Forestières de
l'Indochine, pour les autres, à l'initiative de M. P. BONNET, ingénieur chimiste,
qui agissait en liaison avec l'Office des Inventions de Bellevue.
Dès la fin de 1932, M. BONNET, après une étude très approfondie des condi-
tions de culture en Amérique et dans les possessions britanniques, et après une
discussion serrée sur la possibilité d'établir en Indochine des plantations rémuné-
ratrices, fit l'achat aussitôt la récolte, de 20.000 graines d'A. Fordii au Tzéchwan.
Ces graines furent réparties entre un grand nombre de planteurs, de manière que
les essais de culture fussent entrepris dans des conditions de terrain, de climat,
d'altitude et de latitude aussi variées que possible. Des questionnaires ont été en
même temps adressés aux planteurs qui y consignèrent leurs observations, les con-
ditions de la culture, les incidents observés et l'état de la végétation, M. BONNET
s'étant lui-même astreint à une tournée d'inspections pour compléter ou contrôler
les indications qui lui étaient données. Tous ces résultats étant collectés, il restait à
en tirer des conclusions, conclusions difficiles à poser dix-huit mois après le début
de l'expérience, mais susceptibles d'être complétées et développées par des
observations ulérieures. Un fait se détache très clairement : c'est que les aleurites
prospèrent d'autant plus vigoureusement qu'ils végètent dans des terrains meil-
leurs et leur convenant mieux.
La question d'habitat et de sol étant tranchée, le problème essentiel se pose à
l'attention des agronomes : celui du rendement. Il ne suffit pas, en effet, qu'un
(1) N. DE LA R. — Ch. Crevost, dans le tome III de son « Catalogue des produits de l'In-
dochine, publié par le Bulletin économique de l'indochine en 1922-1924, décrit aux pages 9
à 14: 10 l'Abrasin, A. montana ; 20 le bancoulier, A. moluccana; 30 l'A. Fordii.
Les aleurites dans les colonies françaises
Indochine
La Société d'Acclimatation proposait, il y a déjà cinquante ans, de développer
la culture des aleurites dans les régions chaudes de notre Empire ; mais aucune
suite ne fut donnée à son appel.
Les graines d'aleurites de Cochinchine figuraient à l'Exposition de 1900 et un
chimiste de talent, BALLAND, en donne l'analyse et étudie des graines qui avaient
provoqué un empoisonnement à Nantes vers 1908.
Dans le Bulletin économique de l'Indochine, Ch. CREVOST, (i) en 1906 décrit
l'abrasin ou « faux-bancoulier » (qu'il rapporte d'ailleurs à l'A. cordata) arbre
spontané dans presque toutes les forêts indochinoises, qui donne environ 15 kg
de fruits par an — ce chiffre paraît un peu fort si l'on considère les observations
actuelles - et l'huile retirée de ses graines, très siccative, peut servir à préparer
sans cuisson préalable d'excellents vernis. On l'utilise sur place pour imperméabi-
liser soie et papier, rendre étanches les paniers de bambous, etc.
Depuis la guerre de 1914, certaines tentatives avaient été faites par des planteurs
ou par des commerçants pour la vente de l'huile de fabrication locale. Mais ces
essais isolés sont restés sans lendemain, en raison probablement de la complexité
du problème et, jusqu'à ces dernières années, aucun courant commercial n'avait
pu s'établir pour des huiles indigènes d'origine incertaine et plus souvent
adultérées.
Les essais systématiques r de culture ne datent que d'une dizaine d'années. Ils
sont dûs pour les uns, à l'Institut des Recherches Agronomiques et Forestières de
l'Indochine, pour les autres, à l'initiative de M. P. BONNET, ingénieur chimiste,
qui agissait en liaison avec l'Office des Inventions de Bellevue.
Dès la fin de 1932, M. BONNET, après une étude très approfondie des condi-
tions de culture en Amérique et dans les possessions britanniques, et après une
discussion serrée sur la possibilité d'établir en Indochine des plantations rémuné-
ratrices, fit l'achat aussitôt la récolte, de 20.000 graines d'A. Fordii au Tzéchwan.
Ces graines furent réparties entre un grand nombre de planteurs, de manière que
les essais de culture fussent entrepris dans des conditions de terrain, de climat,
d'altitude et de latitude aussi variées que possible. Des questionnaires ont été en
même temps adressés aux planteurs qui y consignèrent leurs observations, les con-
ditions de la culture, les incidents observés et l'état de la végétation, M. BONNET
s'étant lui-même astreint à une tournée d'inspections pour compléter ou contrôler
les indications qui lui étaient données. Tous ces résultats étant collectés, il restait à
en tirer des conclusions, conclusions difficiles à poser dix-huit mois après le début
de l'expérience, mais susceptibles d'être complétées et développées par des
observations ulérieures. Un fait se détache très clairement : c'est que les aleurites
prospèrent d'autant plus vigoureusement qu'ils végètent dans des terrains meil-
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La question d'habitat et de sol étant tranchée, le problème essentiel se pose à
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(1) N. DE LA R. — Ch. Crevost, dans le tome III de son « Catalogue des produits de l'In-
dochine, publié par le Bulletin économique de l'indochine en 1922-1924, décrit aux pages 9
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