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Raisons qui motivèrent la création de la Coopérative
Une enquête économique, technique et administrative, effectuée par
l'Institut Océanographique au Cambodge, en Malaisie et aux Indes
Néerlandaises, en 1939, permit de se rendre compte du courant d'affaires
et des abus auxquels les poissons secs du Cambodge donnaient lieu.
On constata tout d'abord une disproportion entre les cours d'achat aux
pêcheurs et les prix de vente à l'étranger.
Tout le poisson, en fait, se trouvait à chaque saison entre les mains
des financiers chinois de Phnom-Penh, Singapore, Batavia, Hongkong,
étroitement liés et gardant secret tout le détail de ce commerce qu'ils
monopolisaient.
Des centaines de prêteurs, rabatteurs, transporteurs et courtiers de
toutes sortes s'abattaient chaque année sur le Grand Lac pour exploiter
les petits fermiers. Des mains du pêcheur, le poisson passait avant
d'arriver au consommateur, par une véritable cascade d'intermédiaires.
D'autre part le pêcheur, lié à son créancier (rabatteur prêteur d'argent),
lui remettait obligatoirement son poisson à un cours désavantageux.
Ce pêcheur illettré, perdu dans la forêt inondée, à 15 jours de sampan
à voile du premier poste européen, ignorait les cours du poisson et se
contentait du prix qui lui était imposé par son créancier.
Celui-ci transportait le poisson jusqu'à Phnom-Penh et le remettait au
premier groupement chinois « Le Syndicat des exportateurs de poissons
secs du Cambodge», organisme groupant 40 firmes dépendant financière-
ment d'un trust chinois de Singapore.
Après un premier triage, le syndicat de Phnom-Penh expédiait le
poisson à la Saigon Kauw (deuxième groupement chinois installé à
Cholon), où avait lieu un nouveau triage et la mise en balles. Le
poisson était ensuite adressé à l'Annam Kauw (Syndicat chinois impor-
tateur de Singapore) qui, après une nouvelle manutention, le remettait
à la Java Kauw (Syndicat chinois exportateur de Singapore).
Le poisson était finalement expédié à la cinquième et dernière asso-
ciation, la « Selat Kauw de Batavia », Chinois importateurs de Java.
Les rabatteurs des Grands Lacs n'étaient donc que les premiers
anneaux de la chaîne du puissant syndicat de Singapore qui prélevait,
sur certaines catégories, jusqu'à 33% au passage.
L'examen approfondi des richesses ichtyologiques du Cambodge,
entrepris par l'Institut Océanographique, de 1936 à 1939, décida le
Protectorat du Cambodge à créer un organisme d'intérêt général, LA
COOPÉRATIVE DES PÊCHERIES D'EAU DOUCE DU CAMBODGE, capable à la
fois de centraliser toute la production en poisson sec en vue d'une vente
directe rémunératrice et d'apporter des modifications heureuses dans la
fabrication, le conditionnement et l'expédition rapide d'une marchandise
périssable vers les marchés consommateurs.
Raisons qui motivèrent la création de la Coopérative
Une enquête économique, technique et administrative, effectuée par
l'Institut Océanographique au Cambodge, en Malaisie et aux Indes
Néerlandaises, en 1939, permit de se rendre compte du courant d'affaires
et des abus auxquels les poissons secs du Cambodge donnaient lieu.
On constata tout d'abord une disproportion entre les cours d'achat aux
pêcheurs et les prix de vente à l'étranger.
Tout le poisson, en fait, se trouvait à chaque saison entre les mains
des financiers chinois de Phnom-Penh, Singapore, Batavia, Hongkong,
étroitement liés et gardant secret tout le détail de ce commerce qu'ils
monopolisaient.
Des centaines de prêteurs, rabatteurs, transporteurs et courtiers de
toutes sortes s'abattaient chaque année sur le Grand Lac pour exploiter
les petits fermiers. Des mains du pêcheur, le poisson passait avant
d'arriver au consommateur, par une véritable cascade d'intermédiaires.
D'autre part le pêcheur, lié à son créancier (rabatteur prêteur d'argent),
lui remettait obligatoirement son poisson à un cours désavantageux.
Ce pêcheur illettré, perdu dans la forêt inondée, à 15 jours de sampan
à voile du premier poste européen, ignorait les cours du poisson et se
contentait du prix qui lui était imposé par son créancier.
Celui-ci transportait le poisson jusqu'à Phnom-Penh et le remettait au
premier groupement chinois « Le Syndicat des exportateurs de poissons
secs du Cambodge», organisme groupant 40 firmes dépendant financière-
ment d'un trust chinois de Singapore.
Après un premier triage, le syndicat de Phnom-Penh expédiait le
poisson à la Saigon Kauw (deuxième groupement chinois installé à
Cholon), où avait lieu un nouveau triage et la mise en balles. Le
poisson était ensuite adressé à l'Annam Kauw (Syndicat chinois impor-
tateur de Singapore) qui, après une nouvelle manutention, le remettait
à la Java Kauw (Syndicat chinois exportateur de Singapore).
Le poisson était finalement expédié à la cinquième et dernière asso-
ciation, la « Selat Kauw de Batavia », Chinois importateurs de Java.
Les rabatteurs des Grands Lacs n'étaient donc que les premiers
anneaux de la chaîne du puissant syndicat de Singapore qui prélevait,
sur certaines catégories, jusqu'à 33% au passage.
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fois de centraliser toute la production en poisson sec en vue d'une vente
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