deur, superstitieux, mais très solidaires s'adonnant le jour
à une vie de pasteur, d'éleveur et de pêcheur, et le soir,
quand le tam-tam est muet, s'installent nonchalamment par
familles en devisant et cau-
sant autour des feux qui
grillent le poisson.
*
* *
LA PÊCHE. — Pratiquée
en tout temps et en toute
saison, la pêche en lagune
ne devient réellement fruc-
tueuse que d'octobre à juin
à la période des basses eaux.
L'embarcation servant au
pêcheur est la pirogue
légère, svelte, élancée, de
5 m. de long sur o m. 30
ou o m. 40 de diamètre
creusée dans un tronc de
fromager ou de kapokier
conduite à la perche.
De nombreux engins ser-
vent à capturer poissons et
crustacés.
1° L'épervier (Assabou).-
Le plus communément
employé, est d'abord l'éper-
vier (assabou) dont la fabri-
cation demande dix jours et
se paye 8 shillings. Il [est
semblable à celui de la mé-
tropole et se manie exacte-
ment de la même manière.
Il est confectionné par l'in-
digène, métier auquel il
s'exerce dès son jeune âge
et qu'il passe ensuite à ses
enfants. Il emploie pour cela
du fil de coton de diffé -
rentes grosseurs acheté
dans le commerce local,
ainsi que du plomb servant
à lester son engin et laminé
par ses soins. Les navettes
et moules servant aux répa-
rations sont de son industrie.
Cette façon de procéder,
n'a pas toujours existé, le
pêcheur d'autrefois n'avait
pas à sa disposition les ar-
ticles qu'il trouve mainte-
nant chez le marchand.
Jadis il tressait lui-même ses ficelles et cordeaux au
moyen de l'écorce fibreuse du « Nombô » qu'il mêlait au ra-
phia « Alaka » tandis que le silex servait à lester son engin.
2° La senne (Aguêné). —' La senne qui demande six à
dix mois de travail et qui coûte jusqu'à 12 £ est un filet
de pêche conique médiane que les indigènes déploient en
Anécho.— La lagune (inondations de 1921).
Cercle d'Anécho. — Le Mono.
Cercle d'Anécho. — Une lagune.
longueur au milieu de la
lagune et qu'ils rabattent
ensuite sur les bords après
avoir encerclé le poisson.
30 L'araignée (Aoulé). —
L'araignée est d'ordinaire
confectionnée avec de vieux
éperviers. Haute de 2 m. et
longue de 12 elle est «liégée»
avec du bambou, non les-
tée. Le soir principalement,
le pêcheur va en pirogue
poser son Aoulé dans l'eau
calme de la lagune, puis se
tient silencieusement aux
écoutes dans son embarca-
tion. La capture du poisson
lui est signalée par son
« Zhloyoé » petit appareil
avertisseur fait d'une plan-
chette carrée de fromager de
o m. 50 x o m. 50 sur laquelle,
fixé à des arceaux, s'agite un
chapelet de coquilles d'escar-
gots et de vieilles boîtes à
conserve. L'homme va aus-
sitôt enlever le poisson en-
gagé par l'ouïe dans les
mailles et le dispute quelque
fois âprement à la convoitise
de quelque caïman affamé
qu'il chasse en faisant du
bruit.
L'araignée atteignant une
plus forte proportion et qui
est liégée et plombée à la
fois, reçoit l'appellation
indigène de « Telegraf ».
Ce dernier enfin embrasse,
à la différence de l'araignée.
toute la largeur de la lagune,
est plus assis que l'autre,
moins déplacé par le cou-
rant, et capture les poissons
de toutes grosseurs.
40 L'Eso et VAméjroti. —
La capture du poisson par
l'Eso ou l'Améjroti est pure-
ment locale.
L'ESO est une cloche en osier ouverte à ses extrémités,
servant à pêcher dans les fonds vaseux. L'indigène, après
l'avoir noyé passe son bras dans l'orifice supérieur plus
— 21 —
à une vie de pasteur, d'éleveur et de pêcheur, et le soir,
quand le tam-tam est muet, s'installent nonchalamment par
familles en devisant et cau-
sant autour des feux qui
grillent le poisson.
*
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LA PÊCHE. — Pratiquée
en tout temps et en toute
saison, la pêche en lagune
ne devient réellement fruc-
tueuse que d'octobre à juin
à la période des basses eaux.
L'embarcation servant au
pêcheur est la pirogue
légère, svelte, élancée, de
5 m. de long sur o m. 30
ou o m. 40 de diamètre
creusée dans un tronc de
fromager ou de kapokier
conduite à la perche.
De nombreux engins ser-
vent à capturer poissons et
crustacés.
1° L'épervier (Assabou).-
Le plus communément
employé, est d'abord l'éper-
vier (assabou) dont la fabri-
cation demande dix jours et
se paye 8 shillings. Il [est
semblable à celui de la mé-
tropole et se manie exacte-
ment de la même manière.
Il est confectionné par l'in-
digène, métier auquel il
s'exerce dès son jeune âge
et qu'il passe ensuite à ses
enfants. Il emploie pour cela
du fil de coton de diffé -
rentes grosseurs acheté
dans le commerce local,
ainsi que du plomb servant
à lester son engin et laminé
par ses soins. Les navettes
et moules servant aux répa-
rations sont de son industrie.
Cette façon de procéder,
n'a pas toujours existé, le
pêcheur d'autrefois n'avait
pas à sa disposition les ar-
ticles qu'il trouve mainte-
nant chez le marchand.
Jadis il tressait lui-même ses ficelles et cordeaux au
moyen de l'écorce fibreuse du « Nombô » qu'il mêlait au ra-
phia « Alaka » tandis que le silex servait à lester son engin.
2° La senne (Aguêné). —' La senne qui demande six à
dix mois de travail et qui coûte jusqu'à 12 £ est un filet
de pêche conique médiane que les indigènes déploient en
Anécho.— La lagune (inondations de 1921).
Cercle d'Anécho. — Le Mono.
Cercle d'Anécho. — Une lagune.
longueur au milieu de la
lagune et qu'ils rabattent
ensuite sur les bords après
avoir encerclé le poisson.
30 L'araignée (Aoulé). —
L'araignée est d'ordinaire
confectionnée avec de vieux
éperviers. Haute de 2 m. et
longue de 12 elle est «liégée»
avec du bambou, non les-
tée. Le soir principalement,
le pêcheur va en pirogue
poser son Aoulé dans l'eau
calme de la lagune, puis se
tient silencieusement aux
écoutes dans son embarca-
tion. La capture du poisson
lui est signalée par son
« Zhloyoé » petit appareil
avertisseur fait d'une plan-
chette carrée de fromager de
o m. 50 x o m. 50 sur laquelle,
fixé à des arceaux, s'agite un
chapelet de coquilles d'escar-
gots et de vieilles boîtes à
conserve. L'homme va aus-
sitôt enlever le poisson en-
gagé par l'ouïe dans les
mailles et le dispute quelque
fois âprement à la convoitise
de quelque caïman affamé
qu'il chasse en faisant du
bruit.
L'araignée atteignant une
plus forte proportion et qui
est liégée et plombée à la
fois, reçoit l'appellation
indigène de « Telegraf ».
Ce dernier enfin embrasse,
à la différence de l'araignée.
toute la largeur de la lagune,
est plus assis que l'autre,
moins déplacé par le cou-
rant, et capture les poissons
de toutes grosseurs.
40 L'Eso et VAméjroti. —
La capture du poisson par
l'Eso ou l'Améjroti est pure-
ment locale.
L'ESO est une cloche en osier ouverte à ses extrémités,
servant à pêcher dans les fonds vaseux. L'indigène, après
l'avoir noyé passe son bras dans l'orifice supérieur plus
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