Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
VARIÉTÉS. 147
Erhardt dans son ouvrage sur les sols de Madagascar estimait que le chaulage pourrait asurer la floculation des hydrates colloï- daux de fer et d'alumine dont la mise en liberté dans les conditions physico-chimiques particulières aux sols coloniaux, était à l'ori- gine de cette compacité. L'auteur avait tendance à rendre respon- sable la mauvaise texture physique du sol de l'improductivité du sol de la savane.
Une autre solution, la présence d'humus saturé qui joue un rôle protecteur et dont la présence intervient normalement pour assurer cette perméabilité, était de nature à améliorer physique- ment le sol. L'action physico-chimique de l'humus saturé est différente de celle du cathion calcium, son rôle se bornant à freiner une évolution catastrophique du sol.
Ces vues théoriques se heurtent à des difficultés pratiques insur- montables : coût du chaulage, extrême mobilité des sels de chaux dont l'action est très fugace et a besoin d'être constamment renou- velée. Les fumures organiques pour avoir une action sensible doivent être utilisées à doses massives. Cette matière organique manque de stabilité et disparaît rapidement sous l'action violente des agents climatériques (pluies, insolation de la saison sèche).
On a préconisé le fauchage des plantes des savanes et leur abandon sur le sol. Mais c'est toute l'organisation sociale des indigènes qui est alors en cause car ces savanes déshéritées leur servent de pâture pour le bétail.
Il faudrait enfin admettre qu'en sol ainsi chaulé ou enrichi en humus, par conséquent amélioré, les plantes pourraient se déve- lopper assez rapidement pour profiter de cette amélioration momentanée. Or le sol chaulé reste pauvre en matière minérale, sa perméabilité acquise et son manque de protection le rendent alors très sensible aux actions climatériques. L'action directe en vue d'une récupération immédiate du sol semble donc pratique- ment impossible.
L'action indirecte par contre semble offrir quelques possibi- lités de réussite. Il y aurait intérêt à faire appel à des essences peu exigeantes capables de se développer dans les conditions de milieu très défavorables des savanes (anacardes, manguiers, etc.) et arriver à transformer graduellement ce milieu pour permettre l'introduction des légumineuses fixatrices d'azote et de carbone
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